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Dans les mairies des Communes I, II, III, V et celle du district, l’Energie du Mali (EDM) a frappé fort en enlevant les compteurs pour non paiement de factures.

Certaines mairies de la capitale, en l’occurrence, la mairie du district, des Communes I, II, III et V sont depuis plusieurs jours dans l’obscurité. L’absence d’électricité dans ces services parapublics de l’Etat est liée à l’accumulation de factures impayées sur plusieurs années. A l’effet de contraindre les mairies concernées à s’acquitter de leurs factures, l’EDM, qui bat de l’aile, a eu la main lourde à leur égard en élevant purement et simplement les compteurs.

Selon nos investigations, la mairie de la Commune I est redevable de l’EDM d’une soixantaine de millions. A la mairie de la Commune II, l’on parle de plus 32 millions de F CFA contre 100 millions de F CFA pour la mairie de la Commune III et plus de 50 millions de F CFA pour la mairie de la Commune V.

Si nos recoupements n’ont pas permis de savoir la créance exacte de la société de distribution d’électricité vis-à-vis de la mairie du district, il nous est revenu que celle-ci comparée aux autres mairies, traîne l’ardoise la plus lourde et a été la première à être débranchée avant les autres.

Il y a près d’une dizaine de jours que les mairies insolvables vivent cette situation la moins enviée. Et elle n’est pas sans conséquence. Aujourd’hui, ces maries sont paralysées faute d’électricité. Un tour suffit pour s’en rendre compte. Les uns et les autres ont fui leur bureau à cause de la forte chaleur pour prendre leur quartier sous les arbres. Seuls, des officiers d’état-civil sont obligés de garder leur bureau chaud, le temps de signer certains dossiers.

Toutefois, il est impossible, pour ces collectivités dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière, de répondre à des courriers. Tous les systèmes de communication étant coupés. L’autre impact, c’est que les recettes journalières ont drastiquement baissé. A la mairie de la Commune II par exemple, elles ont chuté de 800 000 F CFA à un million par jour à moins de 100 000 F CFA.

« L’enlèvement de nos compteurs nous empêche de travailler. Nous sommes bloqués. Nous ne sommes plus en mesure d’établir le reçu pour ceux qui viennent pour le paiement de leur taxe. En temps normal, nos recettes se situaient entre 800 000 et un million de F CFA par jour. Présentement, nous encaissons moins de 100 000 F CFA parce que nous ne pouvons pas renouveler les autorisations d’installation en l’absence de l’électricité. ça fait que les commerçants ne se bousculent pas », confie Mamadou Fofana, 1er adjoint au maire de la Commune II.

A la mairie de la Commune I qui connaît le même sort, la situation est jugée insupportable par le secrétaire général. Toumani Sow révèle qu’il a été obligé de délocaliser le service comptable afin que la session sur le compte administratif puisse se tenir dans le délai, c’est-à-dire avant le 31 mars. Contrairement aux autres mairies, le réseau électricité est en passe d’être rétabli à la mairie de la Commune II après paiement de 10 millions de F CFA en milieu de semaine dernière.

Sur les trois compteurs alimentant la structure, deux seraient réinstallés et certains bureaux fonctionnent tant bien que mal. Pour le bonheur des parties, le 1er adjoint au maire de la Commune II qui accuse l’Etat pour n’avoir pas pris ses responsabilités face à l’augmentation récente du tarif d’électricité, plaide pour l’établissement d’un protocole d’accord entre les mairies et l’EDM, fixant un échéancier pour le paiement des factures impayées.

Mohamed Daou

26 Mars 2013