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Pour avoir gelé le salaire de certains agents de la police nationale, le
directeur général Hamidou Kansaye s’est vu assigner en justice par le
syndicat de la corporation. En organisant une conférence de presse,
le syndicat a soulevé une série de griefs qui l’incitent à
demander le départ du premier responsable de la police.

jpg_une-2872.jpgLe Syndicat de la police nationale (SPN) a organisé une conférence de presse, le 7 juin, pour réitérer son hostilité à l’égard d’Hamidou Kansaye à la direction générale de la police. En cause, une affaire de soldes dont certains fonctionnaires de la police ont été privés depuis plusieurs mois. Et la situation politique crispée du pays n’a pu adoucir les ardeurs…

Cette mesure de gel de salaires serait liée à l’enquête judiciaire en cours concernant la disparition des bérets rouges et pour laquelle plusieurs membres de l’ex-CNRDRE, dont le SPN était proche, sont en prison. Dans une déclaration lue par le secrétaire général adjoint Mahamane Touré, le SPN estime que Kansaye travaille à diviser les policiers et à saper le moral des agents et et tient pour argument la création d’un nouveau syndicat pour ce corps para-militaire. La conférence animée par le secrétaire général du syndicat, Youssouf Fofana, assisté de son adjoint et de plusieurs autres membres du bureau, a donné l’occasion aux syndicalistes de réitérer le caractère «injuste» et «irresponsable» de la mesure administrative.

La guéguerre SPN-direction a connu une autre tournure avec la saisine de la justice. Le syndicat affirme avoir porté plainte contre Kansaye devant le tribunal administratif de Bamako pour abus de pouvoir. Ce litige n’est pas le seul point de discorde entre le syndicat et la direction: la mort de plusieurs policiers dans la bataille des 17 et 21 mai à Kidal irrite également le SPN. Pour le syndicat, il n’est un secret pour personne que «Kidal est un terrain hostile» pour l’administration malienne.

En y envoyant une trentaine de policiers, non armés, accompagner le premier ministre Moussa Mara lors de sa visite mouvementée, Fofana et ses compagnons estiment que leurs camarades ont été envoyés à l’abattoir. Une faute pour laquelle la direction doit payer, selon eux. Ils demandent également l’établissement d’un bilan des pertes concernant ces fonctionnaires de police durant les affrontements du 21 mai.

Seydou Coulibaly

© AFRIBONE

Le 9 Juin 2014