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Une forte odeur de magouilles et de favoritisme se fait sentir cette année autour de l’attribution des bourses d’études offertes au Mali par le Maroc et l’Algérie. Pour 100 bourses offertes par chaque pays, ils sont seulement 75 bacheliers présélectionnés pour partir étudier au Maroc et 87 pour l’Algérie.

Chaque année, le Maroc et l’Algérie rivalisent en attribuant des bourses d’études au Mali. Cette année, le Royaume chérifien a mis à la disposition de notre pays 100 bourses. Idem pour l’Algérie. Mais cette année, contrairement aux années précédentes, il n’y a pas eu d’appel à candidatures dans la presse écrite. C’est en catimini et de bouches à oreilles que certains ont eu vent de ces bourses.

Pourtant, 437 nouveaux bacheliers ont postulé pour les bourses marocaines (134 pour la série LL, 78 pour la MTE, 29 pour la SH, 120 pour la SE, 52 pour la SB, 12 pour MTGC et 12 pour la série MTI) et 382 pour celles de l’Algérie, dont 149 pour la série LL, 95 pour la SE, 68 pour la MTE, 24 pour la SH, 40 pour la SB, 2 pour la MTI et 4 pour la MTGC.

Précisons au passage que tous ces nouveaux bacheliers ont au moins la mention «Assez Bien». Au finish, la Direction nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique n’a retenu pour la présélection que 75 bousiers (32 bacheliers en série SE, 5 en MTGC, 10 en MTI, 12 en SB, 4 en SH, 6 en LL et 6 également en MTE) pour le Maroc. Pour l’Algérie, ils sont 87 récipiendaires: 46 pour la SE, 18 pour la SB, 3 pour la MTGC, 2 pour la MTI, 10 pour la MTE, 5 en LL et 3 en SH.

Alors question: où sont passées les 25 bourses restantes du Maroc et les 13 autres de l’Algérie? Selon des sources proches de la Direction nationale de l’enseignement supérieure et de la recherche scientifique, les bources manquantes auraient été distribuées «aux fils à Papa», sur instruction, semble-t-il, de la Primature.

Cette pratique risque de causer du tort à notre pays. Car, au finish, ceux qui nous offrent ces bourses pour aider les pauvres à étudier à l’étranger vont finir par arrêter si elles ne sont pas destinées aux vrais élèves méritants ou si les critères retenus ne sont pas ceux de l’excellence.
En tout cas, l’annonce de la nouvelle a fait plusieurs frustrés dans les milieux de l’enseignement secondaire, général et technique. De nombreux nouveaux bacheliers, qui rêvaient de partir poursuivre leurs études hors de nos frontières, ont vite fait de déchanter.

Cette situation démontre une fois encore le favoritisme qui règne dans notre administration publique. On ne choisit plus en fonction de la compétence ou de la qualité des personnes, mais plutôt en raison de leurs relations sociales ou de leurs capacités financières.

Youssouf Diallo

22 Septembre du 2 Septembre 2013