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C’est le vendredi dernier que les étudiants de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie (FMPOS) ont présenté leurs excuses aux professeurs et aux autorités par rapport à la crise qui secoue ladite faculté depuis novembre 2006. C’était dans l’amphithéâtre de la FMPOS et en présence des ministres de la Santé, de l’Education Nationale et la Culture des responsables de ladite faculté.

A cette occasion, les représentants des étudiants pour présenter leurs excuses ont remis une calebasse de cola plus une toge aux professeurs. Avant cette cérémonie de présentation des excuses les étudiants avaient organisé des activités d’assainisement au niveau de la faculté.

Ainsi, que leurs excuses soient acceptées par les professeurs, les étudiants ont décidé de faire les examens ce lundi 24 septembre 2007 et d’entrer dans la commission de médiation. Cette cérémonie de présentation des excuses est prometteuse par rapport à la question de la libération des étudiants détenues condamnés à 18 mois et 2 ans d’emprisonnement ferme.

QUELQUES POINTS DE REVENDICATION

Rappelons que la crise au niveau de la faculté a commencé en novembre 2006 avec des points de revendications comme le paiement de cinq cent francs CFA par jour par interne, la gratuité des examens complémentaires, la vaccination contre l’hépatite B. Et c’est après plusieurs manifestations par rapport à ces revendications qu’un protocole d’accord a été signé entre la coordination des internes et le ministère de la Santé.

QUE DIT LE PROTOCOLE D’ACCORD?

Selon des représentants des étudiants, dans ce protocole, le montant n’était pas mentionné mais, au cours des négociations, le secrétaire général du ministère de la Santé les a rassurés qu’il allait contacter les directions des hôpitaux.

Selon eux, à la grande surprise des uns et des autres, trois mois après la signature du protocole, les directions des hôpitaux n’ont pas accepté le payement des cinq cent francs par jour par internes.

Pour eux, il a fallu des marches et grèves et un mémorandum pour avoir les cinq cent francs par jour et par interne. C’est après ce mémoradum qu’il y a eu un arrêté interministériel pour l’organisation d’un concours. Et pour cela, le ministère de la Santé avait demandé 48 internes.

LA POMME DE DISCORDE

A en croire ceux-ci, le problème, c’est comment ces internes seront traités et quel sort serait reservé à ceux qui ne vont pas passer. Selon eux, dans les conditions définies, il est établi que les 48 internes qui vont passer au concours seront logés, nourris avec un salaire d’assistant médicale de 3ème classe premier échelon mais l’arrêté ne définit pas là où ils seront logés et ne fixe pas le salaire. C’est pourquoi ils ont demandé qu’à défaut d’un logement, le ministère de la Santé doit définir une indemnité de logement, le salaire en franc CFA de ces internes.

Aussi, ils soutiennent que c’est au moment où les étudiants déploraient les conditions du concours que le ministère de la Santé avait fixé la date du 16 avril dernier mais, puisque les choses n’étaient pas définies, les étudiants ont soutenu qu’il était impossible d’organiser le concours et après il y a eu une réunion au ministère de la Santé, au cours de laquelle il a été décidé de mettre en place une commission chargée de refléchir pour faire des propositions.

Au moment où cette commission travaillait, une nouvelle date a été fixée pour le 28 juin 2007. C’est ainsi qu’ils ont décidé de déposer un préavis de grêve de 48 heures les jours ayant précédé le concours. Pour eux, le préavis a été sans effet et ils ont observé les 48 heures de grève avant de décider de boycotter pacifiquement le concours.

UNE NOUVELLE DATE FIXEE

C’est ainsi que les professeurs ont fixé une nouvelle date et ils ont adressé une lettre au Décanat avec ampliation du ministère de l’Education, de la direction régionale de la Santé, de la direction des hôpitaux, du ministère de la Santé contenant les propositions de leur commission qui sont entre autres le report de la date du concours pour le mois de janvier 2008, l’augmentation du nombre de postes ouverts à 100, le bénéfice des conditions actuelles des faisant fonction d’internes pour ceux qui ne passeront pas au concours d’internat et qui auront des thèses dans les centres hospitalo-universitaires et des établissements publics à caractère hospitalier.

Malgré tout sur une centaine de candidats pour le concours d’internat une cinquantaine ont participé. Et c’est en plus de cette crise que le corps professoral a décidé de la date des examens de première session pour le 3 septembre 2007, toute chose qui n’a pas enchanté les étudiants d’où le boycott des examens avec comme seul slogan “pas d’examens avant la libération de nos camarades détenus”.

En acceptant d’aller aux examens, ils manifestent leur détermination à reprendre les activités. Espérons simplement qu’à la reprise, ce sera chose durable. Aussi, quoiqu’on dise, les étudiants sont les perdants dans une situation. S’ils ont compris cela, c’est déjà un début de solution au problème qui est posé.

Dado CAMARA

24 septembre 2007.