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Pour une évaluation de l’accord d’Alger, des négociations sans objet.

L’entrée de la forteresse de Tamanrasset

De source absolument crédible, nous avons appris qu’une délégation des bandits armés, conduite par le député Ag Bibi, porte-parole de la soit disant «l’Alliance du 23 mai pour le changement» et comprenant cet autre député, élu à Tessalit, Deïty Ag Sidi Alamine de l’URD, réputé être l’un des principaux bailleurs de fonds de Ibrahim Ag Bahanga, est arrivée à Tamanrasset, dans la nuit du samedi 14 juin. Elle doit y rencontrer des représentants de l’Etat malien pour une évaluation de l’Accord d’Alger du 4 juillet 2006.

Les émissaires d’ATT, au nombre desquels figurent l’Inspecteur général de police, Mahamadou Diagouraga, président du Comité de suivi de l’Accord d’Alger et Baba Mahamane Touré, conseiller technique au ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales, sont incessamment attendus dans cette ville du sud algérien qui, traditionnellement, abrite ce genre de rencontre entre le gouvernement du Mali et les bandits armés de la région de Kidal.

Cette réunion d’évaluation intervient après que l’armée malienne, sous la conduite du colonel Elhadj Gamou, eut infligé de lourdes pertes aux bandis armés depuis l’attaque meurtrière d’Abéïbara, le 21 mai dernier, qui a fait une quarantaine de tués dans les deux camps. Le plus significatif de ces revers a été le démantèlement de la base de Bahanga à Tin-Assalak, qui a fait une vingtaine de morts parmi les bandits armés. Une situation qui a semé un beau désarroi dans leur rang.

C’est pourquoi, aujourd’hui plus que jamais, ils veulent négocier avec Bamako et ont, à cet effet, multiplié les pressions sur Alger afin de leur rouvrir la voie aux négociations. Mais sur quoi celles-ci peuvent porter ? Au cours de sa traditionnelle conférence de presse du 8 juin, ATT a laissé entendre que sur les 18 points de l’Accord d’Alger, 15 ont été satisfaits. Alors que pour les bandits armés  » rien n’a été fait  » comme Fagaga l’a déclaré plus d’une fois.

Pour notre part, deux points sont non négociables. Le premier porte sur le repli ou l’allègement du dispositif militaire dans la région de Kidal. Cela est inacceptable d’abord pour une question de souveraineté nationale. Si Kidal fait partie intégrante du Mali – ce qui ne saurait être contesté aussi loin que l’on remonte dans l’histoire – l’armée malienne ne saurait être sommée de se retirer de cette région.

Elle s’y trouve chez elle comme partout en territoire malien. Raison supplémentaire mais de taille pour qu’elle y reste, les intenses travaux menés actuellement dans la zone pour l’exploitation du pétrole et de l’uranium. Concernant ce dernier minerai, c’est le lieu de révéler que la firme australienne qui l’a découvert a renoncé aux travaux d’évaluation qu’elle devrait y entreprendre, à cause des attaques meurtrières de Bahanga et de ses complices.

L’autre point non négociation concerne un éventuel retour des bandits armés dans les rangs de l’armée. Le gouvernement doit s’y opposer à tout prix. Comment comprendre que des officiers quittent de leur propre gré leurs camps pour venir attaquer ces mêmes camps et tuer leurs frères d’armes? C’est contre toutes les lois de la République et le bon sens tout court. L’Armée est le lieu de discipline par excellence. maliweb.net.

Les Hassane Ag Fagaga et consorts ne devraient plus être acceptés au sein de nos Forces Armées et de Sécurité. L’accord d’Alger est derrière nous. La seule chose à faire, c’est de laisser l’armée poursuivre son opération de ratissage qui a déjà commencé à donner de bons résultats. La paix et la sécurité reviennent à Kidal. C’est pourquoi nous disons que ces négociations sont sans objet.


Chahana TAKIOU

16 Juin 2008