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Nommé à la faveur de la formation du gouvernement d’union nationale, le représentant du Haut conseil islamique a du mal à se faire une place au sein du gouvernement. Le Dr. Yacouba Traoré, ministre des Affaires religieuses et du Culte, agace ses camarades en conseil des ministres, rapportent différentes sources qui évoquent son refus de s’asseoir auprès ou de serrer la main des femmes ministres en plus de ses habitudes de réciter les versets de Coran au début de ses interventions.

Pour le moment, la cohabitation entre le représentant du Haut conseil islamique avec les autres membres du gouvernement est très difficile. Le Dr. Yacouba Traoré, ministre des Affaires religieuses et du Culte, « dérangerait » ses camarades à l’occasion des conseils des ministres, rapportent différentes sources.

On rapporte que ses attitudes commencent à susciter des critiques de certains membres du gouvernement qui n’acceptent pas son refus de s’asseoir auprès et serrer la main des femmes ministres. « Il fait tout pour ne pas se serrer la main des femmes ministres et évite leur contact lors des collations offertes après chaque conseil des ministres par le président de la République », nous a confié un ministre politique.

Notre interlocuteur se plaint également de son réflexe de réciter les versets de Coran au début de ses interventions. « Un jour, il a fallu que le Premier ministre lui enjoigne de faire sa prière à voix basse car on est dans un pays laïc », raconte-t-il comme pour conformer que la politique et la religion ne font pas encore bon ménage au sein de l’exécutif où la place du ministre des Affaires religieuses et du Culte reste encore à définir.

Déjà, le pauvre a été obligé d’avaler une première couleuvre quand on lui a refusé l’organisation du pèlerinage sur les lieux sacrés de l’islam. Ses difficultés d’existence sont confirmées par son collègue de l’Administration territoriale et des Collectivités locales. Dans une interview accordée à nos confrères « Les Echos », le colonel Moussa Sinko Coulibaly révèle que « le ministère des Affaires religieuses et du Culte n’existe pour le moment qu’à Bamako ».

Autant avouer que la tâche de Dr. Traoré est très loin d’être aisée car en plus de l’impérieuse nécessité de se faire une place au gouvernement, il devra aussi assumer les critiques de ses ulémas qui ne comprendront pas qu’il flirte avec d’autres religieux.

Youssouf Coulibaly

L’Indicateur du Renouveau du 18 octobre 2012.