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La bonne note du MATCL

Au mois de février dernier, les populations installées à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso ont failli en venir aux armes à feu si les autorités maliennes et burkinabé n’étaient pas intervenues au bon moment. Rappelons que de décembre 2005 à février 2006, ces Burkinabé ont déployé toutes sortes de menaces, d’intimidations, de provocations. Ils sont allés jusqu’à brûler des motos, emporter deux charrues et des marmites. Pire, ils ont coupé des arbres sur plusieurs hectares dans la brousse où se trouvent les champs des Maliens. Ainsi, durant les mois de mars et avril, après une période de trêve, les habitants du village de Kombori ont repris les hostilités.

De ce fait, les jours de foire sont une occasion pour les ressortissants burkinabé de saquer leurs voisins maliens de Fétédougou. Vu la montée de la tension entre Kombori et Fétédougou, le ministère de l’Administration Territoriale a envoyé une mission accompagnée par le préfet de Tominian et le sous-préfet de Koula, rejoints par le commandant de Djibasso (Burkina Faso) sur la zone qui fait l’objet de litige. Suivant le découpage fait et les cartes des deux pays, les autorités maliennes ont planté 5 bornes le long de la frontière qui sépare les 2 pays.
La paix, seul gage du développement

Ce faisant, ces bornes constituent une limite qui ne doit aucunement être franchie par les paysans des deux pays. Ces bornes ont été plantées durant le mois de mai dernier. Il se trouve que les habitants de Kombori (Burkina faso) sont installés sur le territoire malien et cela jusqu’à 7 kilomètres environ de la frontière. Ainsi donc, ayant compris qu’ils sont en train d’agir de façon illégale, les paysans burkinabé de Kombori ont calmé les ardeurs pensant que les autorités maliennes allaient les chasser tels des animaux.

Contre toute attente, et compte tenu de l’hospitalité légendaire du Mali, les autorités ont indiqué aux voisins burkinabé que s’ils le désirent, ils peuvent rester sur le sol malien et cultiver tranquillement leurs champs. Aussi, les envoyés du MATCL ont demandé aux habitants des deux villages de tout faire pour maintenir la paix, seul gage du développement.

Reprise des hostilités

Après ces mises au point, le calme est revenu. Mais les hostilités ont repris il y a déjà trois semaines environ car, les Burkinabé de Kombori et Tinabé rendent la cohabitation difficile car ayant repris les actes d’intimidations, d’injures, de provocations de toutes sortes. Ils affirment qu’ils ont appris qu’ils seront exclus du territoire malien et qu’ils ne quitteront pas ces terres sans verser du sang. Et les provocateurs invétérés ont pour nom Lassine Traoré, Dramane dit Noumouden Thiero et Adama Dembélé tous du village burkinabé de Kombori. Ce qui est bizarre, c’est qu’il y a des liens de mariage entre ces deux villages depuis des décennies. C’est pour préserver cette communauté culturelle que les autorités ont demandé de trouver une solution à l’amiable.

Aux dires des ressortissants de Fétédougou dont nous avons reçu un ancien Ba Lamine Sanogo, la seule solution consiste à expulser ces Burkinabé du territoire malien pour qu’ils s’installent sur leur propre territoire afin d’éviter les conflits entre les populations installées à la frontière. Ce qui est sûr, si c’étaient des Maliens qui avaient occupé le sol burkinabé, à la découverte de la vérité, ils allaient déguerpir sans rien attendre des autorités burkinabé, ont laissé entendre les ressortissants de Fétédougou qui vivent aujourd’hui entre la désolation, l’amertume et l’instabilité. Pour eux, tant que les ressortissants de Kombori sont installés à côté, il n’y aura pas de stabilité.

En effet, cette affaire doit être tirée au clair une fois pour toutes par le MATCL. C’est d’ailleurs pourquoi une délégation de Fétédougou se trouve présentement à Bamako pour rencontrer le ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités locales Kafougouna Koné pour tenter de mettre fin à cette situation conflictuelle.

Salifou BANGALI

30 juin 2006