Il se passe des choses dans la Commune rurale de Bamba (cercle de Bourem) qui sont dignes du temps colon. En effet, suite au renouvellement controversé des conseillers de villages, fractions et quartiers et de leurs chefs, chaque fois que la nécessité s’imposait, un village a particulièrement souffert du zèle débordant de certains responsables administratifs et politiques du cercle de Bourem.
Il s’agit du village de Zamane. Selon ses fondateurs, ce village qui aurait plus de 600 ans aujourd’hui n’a jamais connu, de mémoire des zamaniens et de Bamba, la moindre tension pour désigner son chef ou son imam.
Situé sur la rive droite de la commune de Bamba, zamane s’est vu imposé, en janvier dernier, un chef de village, Agaly Mahamar connu pour un coléreux et violent, qui, pour un oui ou un non, brandit son fusil et menace de tuer, alors que le choix de l’écrasante majorité de la population était déjà faite sur la personne de Mahamar Mouhamar, un vrai rassembleur aimé des populations de par sa générosité et sa disponibilité.
C’est le camp qui a le plus grand nombre de conseillers qui s’est vu être dépossédé de son droit, en dépit du fait que seuls les conseillers sont habilités à élire en leur sein le chef du village et son premier conseiller. Du reste à Zamane, les choses ne se sont pas passées dans les règles de l’art, mais plutôt au détriment des paisibles populations.
L’auteur de ce comportement rocambolesque et sordide s’appelle Abdoulkarim Touré, plutôt connu sous le nom de “Adouka”, secrétaire général de la mairie de Bamba, bien connu dans la région de Gao et à Bamako pour ses frasques et son audace sans pareil. Il a su se faire entourer par de grands complices comme Mini et Agaliou Ibrahim et une fameuse association de chefs de villages conduite par le chef de village de Bamba, Ile Awoissoune Anour, pour réussir son coup.
Fort de ces complicités, il a débarqué à Zamane, selon lui en tant que représentant du maire et du sous-préfet, pour introniser quelqu’un qui a été vomi par les populations. Là où il a lamentablement échoué, c’est quand il a exprimé sa volonté de voir les populations cautionner la zizanie qu’il vient de semer entre des frères. Il est rentré à Bamba sur la pointe des pieds, toute honte bue, dit-on.
Toujours selon nos informations, cette honte qu’il a essuyé a dû amener Adouka à s’endurcir et à s’assurer les complicités du juge et du préfet de Bourem. Et à la surprise générale, les leaders du camp adverse à Zamane sont convoqués d’urgence à Bourem. Ils se rendent sur place avec la première occasion.
Immédiatement ils sont jetés en prison comme de grands et dangereux criminels sans qu’on leur explique quoi que ce soit. C’est bien après qu’on a appris qu’Adouka les a chargés de protestation et de violences, à la grande incompréhension des populations de Zamane. Ces malheureuses victimes des combines et de la méchanceté d’un homme ont mis une semaine en prison avant d’être libérés sans savoir les motifs de cet acharnement.
A leur sortie, ils n’ont droit qu’à une menace de la part du préfet en ces termes : “Je peux vous retenir ici le temps qu’il faut, vous n’avez personne pour vous sortir de là”. Ce lynchage psychologique sape le moral de ces paisibles personnes, victimes de l’acharnement d’un homme.
Parlons un peu de celui qui a actionné cette haine incommensurable contre les populations de Zamane, en mettant dos à dos, des frères du même sang. Adouka, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est illustré pour la première fois quand désœuvré, en 1992, le député de l’époque l’a recruté comme son secrétaire. A la surprise de son bienfaiteur, il s’est fait passer pour le député pour contracter des dettes. Ce qui a endetté son patron à hauteur de plus d’une dizaine de million, dans un laps de temps, avant d’être renvoyé.
Quand il se faisait passer pour le représentant à la fois du maire et du sous-préfet, il a en partie raison parce que depuis plus d’une dizaine d’années, il s’est fait des copies des cachets du sous-préfet et du maire. Il délivre des documents administratifs sans être inquiété. Et lorsqu’il est à cours d’argent, il se rend à Gao et à Bamako, muni de ses cachets et de documents vierges qu’il délivre au premier venu, en toute impunité.
Il est connu à Bamba avoir été l’auteur de plusieurs malversations. C’est un tel homme qui terrorise les paisibles populations et hante leur tranquillité. Cet homme mérite-t-il des ennuis judiciaires, voire être jeté en prison ?
A Bamba et ailleurs, on assimile cet acharnement à un complot ourdi contre le village de Zamane à des fins politiques.
Le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales et celui de la justice sont plus que jamais interpellés pour extirper de nos collectivités des hommes du genre de Adouka et complices et de sanctionner les administrateurs véreux qui se font complices d’acharnement contre les populations paisibles. Il y va de la tranquillité dans nos contrées.
Oumar SIDIBE
22 Février 2010.