Younouss Hamèye Dicko président du parti était le
principal conférencier .Il était assisté des membres
du Bureau Politique national dont la secrétaire
politique Kadiatou Traoré, Tamba Kéïta, Alassane
Maïga, Mariam, M. Touré et le Secrétaire Général.
Porté sur les fonts baptismaux le 27 septembre 2003,
le Rassemblement pour le Développement et la
Solidarité (RDS) a deux ans. Et à cette occasion, le
BPN a tenu à rencontrer la presse pour lui faire part
de ses préoccupations.
Le RDS, de sa création à nos jours, a toujours
répondu présent à tous les rendez-vous
socio-politiques et les contributions de ses
responsables ont été appréciées à leur juste valeur a
martelé la secrétaire politique du bureau.
Le RDS est
donc une force politique avec laquelle il faut compter
pour les échéances électorales à venir. Le parti s’est
dit déterminé à lutter de toutes ses forces contre la
fraude électorale qui est programmée et sera exécutée
au vu et au su de tous les acteurs politiques, a
déclaré le président du parti.
Il a ajouté qu’au Mali, les élections vont de mal en
pire. D’année en année la fraude électorale prend de
l’ampleur. “Les élections de 1997 ont été un désastre
total. Les élections présidentielle et législative de
2002 ont été entachées d’irrégularités aussi.
Au
contentieux électoral, il fallait payer des millions
pour que notre liste soit validée, ceux qui n’avaient
pas de millions ont eu leur liste invalidée. Il faut
qu’il ait un code moral pour les partis politiques
maliens” a ajouté le président du RDS.
La conférence de presse a tourné autour de quatre
points principaux :
LA SECURITE ALIMENTAIRE
Selon Kadiatou Traoré, la secrétaire politique du
parti, si l’Etat a mis en place des banques de
céréales, le monopole de l’importation a été attribué
à des opérateurs économiques qui, à coup de campagne
médiatique, ont promis « d’apporter le riz devant
chaque famille malienne« .
Mais le constat est amer :
une fois les stocks sur place, le riz importé par
certains commerçants n’était pas propice à la
consommation humaine à cause de son goût et de sa très
mauvaise qualité, a-t-elle ajouté.
Toujours sur la même lancée, le BPN, à travers son
dossier de presse précise que, malgré les exonérations
de taxes faites par le gouvernement, le riz importé
est vendu à un prix d’or sur les marchés (300F/kg à
375/Kg au lieu du prix promis aux autorités).
Le RDS se demande alors à qui profite les
exonérations ?
Le parti a fait le même constat, les autres produits
de première nécessité coûtent chers. Donc face à la
situation, le professeur Younouss Hamèye Dicko a fait
un petit calcul sur le stock que nos autorités doivent
mettre en place pour que le pays soit à l’abri de la
famine.
Estimant la population malienne à 14 millions
d’habitants, le conférencier, selon ses prévisions,
estime que le Mali consomme 7000 tonnes de céréales
par jour, ce qui équivaut par mois à 210.000 tonnes.
Donc par semestre, nous consommons 1.260.000 t et pour
que le Mali assure sa sécurité alimentaire durant une
année, il nous faut 2.520.000 tonnes de stocks.
LE MANQUE DE DEBAT POLITIQUE
Le RDS a déploré le manque de débat politique dans
notre pays. “Dans le contexte actuel, les partis
politiques préfèrent garder le profil bas favorisant
ainsi le manque de débat politique afin de ne pas se
faire remarquer. Ils sont alors les premiers
responsables de cette situation secondés par la
presse” , a ajoute Kadiatou Traoré.
Et Younouss Hameye Dicko d’ajouter que ce mutisme ne
grandit pas la démocratie malienne. Il a rappelé la
position de son parti qui est de dire tout ce qui ne
va pas ou tout ce qui n’est pas correct.
Par rapport au président de la République, Younouss a
affirmé que le parti n’a pas changé de position, “Nous
sommes des gens de principe. Le fait que nous soyons
avec vous ne signifie pas qu’à chaque instant nous
allons penser comme vous ou que vous allez voir les
problèmes comme nous.
Le jour où la balance va être
négative, nous allons arrêter de travailler avec vous.
Nous soutenons le consensus, nous soutenons le
président de la République. Aujourd’hui, nous n’avons
pas de raison évidente pour dire que nous allons à
l’opposition” , a martélé Younouss Hamèye Dicko.
Il a ajouté aussi que son parti n’est pas un chercheur
de poste de responsabilité. “Le jour où nous serons
appelés, ce sera sur la base de nos valeurs et de nos
principes.”
LA CHARTE DES PARTIS POLITIQUES
Du point de vue du RDS, la charte qui a été élaborée
constitue une avancée visant à assainir
l’environnement politique de notre pays et une plus
grande équité, notamment en ce qui concerne son
article relatif aux femmes élues.
Cependant, le parti reconnaît que la charte n’est pas
exemple de reproches. Car elle ne cerne pas tous les
aspects de la vie politique. Il s’agit du phénomène
des indépendants et des associations menant des
activités politiques et qui n’ont de compte à rendre à
personne. Cet aspect doit être analysé afin d’y
trouver les solutions adéquates
LA PROBLEMATIQUES DES OGM
Les organismes génétiquement modifiés (OGM)
constituent une préoccupation majeure. Le RDS, le 26
mars 2005, a solennellement dit non à l’introduction
des OGM dans le système de production agricole de
notre pays et ce jusqu’à ce que leur caractère non
nocif soit clairement et scientifiquement établi. Le
parti se fonde sur le fait que la consommation des OGM
est interdite en Europe, aux USA : pourquoi, nous
forcer à les consommer ? s’est interrogé le
professeur.
Mamadi TOUNKARA
28 septembre 2005.