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L’entrée de Yaya Sangaré à l’Assemblée natio­nale du Mali se fera sentir. Lundi dernier, 13 août 2007, il était en compa­gnie de son colistier, Souleymane Sidibé, en train de battre le pavé pour collecter des fonds afin de venir en aide à des populations sinistrées du cercle de Yanfolila.

Pour l’honorable Sangaré, le désir de chan­gement est vif et très lar­gement partagé. « Nous avons des problèmes d’éducation et de forma­tion des ressources humaines ; de génération de revenus pour les femmes, de santé et de développement social ; d’accès a l’eau potable et d’environnement ; de transformation et d’écou­lement de nos produits agricoles (fruits et légumes), d’infrastruc­tures routières, de déve­loppement rural« , a-t-il expliqué.

Ces difficultés fendent le coeur de Yaya Sangaré. Né le 2 juillet 1964 à Bouaké, en République de Côte d’Ivoire, l’élu du cercle de Yanfolila a passé toute son enfance et sa jeunesse à Filamana, chef lieu de la commune rurale de Koussan, dans le cercle de Yanfolila.

Son père était installé à Bouaké (en Côte d’Ivoire) et vivait à travers le trans­port et le commerce de colas, et sa mère, une ménagère de la grande famille des Sidibe, était réputée pour sa générosi­té. Il a effectué sa scolarité primaire aux écoles fon­damentales de Filamana (1er cycle) et de Yorobougoula (2e cycle), puis a poursuivi son cursus scolaire aux lycées Askia Mohamed et Sankoré.

Il obtient en 1987 une maîtrise en his­toire-géographie et rejoint le groupe de presse Jamana ou il a pratiqué, après plusieurs forma­tions, le journalisme et la communication sociale auprès d’Alpha Oumar Konaré, ancien Président de la République du Mali.

Ce militant du parti Adéma-Pasj depuis sa création est membre actif de plusieurs mouvements associatifs oeuvrant pour le développement et la promotion de la radio de proximité en Afrique. Cela lui a valu d’être élu, par deux fois consécutives, président de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (zone Afrique).

La radio de proximité, libre et com­munautaire est pour lui le moyen privilégié pour l’expression plurielle des populations.

Il a aussi conduit, en tant que secrétaire géné­ral, les premiers pas de l’Association pour le Développement de l’ar­rondissement de Filamana (ADAFI).

Mais malgré l’acuité des problèmes du Wassoulou, Yaya Sangaré se veut un réformateur élégant lorsqu’il parle de changement. « Mes prédé­cesseurs à l’Assemblée nationale ont peut être fait ce qu’ils pouvaient, mais les problèmes du cercle demeurent sans change­ment notable. Du coup, l’exaspération est là, pal­pable, mais l’espérance aussi. Je veux y répondre en réformant profondé­ment la façon de faire du député, en étant véritable­ment l’interface de mes parents avec les pouvoirs publics, les partenaires et en rassemblant large­ment, au-delà du parti Adéma-Pasj et des alliances qui se sont construites autour de notre personne« , a-t-il soutenu.

L’élu de Yanfolila n’en­tend pas en tout cas faire de la figuration à l’Hémicycle. Le cercle de Yanfolila, plus connu sous le nom « Wassoulou« , a besoin d’hommes nou­veaux et engagés. Et le « je suis nouveau et engagé » de l’honorable Sangaré augure de jours bruyants au parlement malien. Le nouveau député entend « effacer cette image d’un Wassoulou complexé en proie au doute, tenté par le repli, s’abandonnant à la peur, affaibli par des préjugés ou des stéréo­types et impuissant à maî­triser son destin« .

Soumaïla T. Diarra

16 août 2007.