Partager

La Xe édition de l’Espace d’interpellation démocratique (EID) s’est achevée samedi au Centre international de conférences avec plusieurs recommandations du jury à l’adresse du gouvernement.

Les recommandations sont : l’adoption, par la session en cours de l’Assemblée nationale, du code de la famille et des personnes ; la dépénalisation du délit de presse, l’abolition de la peine de mort, le règlement des problèmes fonciers, la bonne distribution de la justice, l’accès des jeunes à l’emploi.

Bref, le jury a recommandé à nos gouvernants le respect des droits de l’Homme dans toutes ses composantes.

Si la plupart des membres du gouvernement ont été interpellés, certains notamment le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Mamadou Clazié Cissouma, et celui des Nouvelles technologies de l’information et de la Communication, Gaoussou Drabo, ne l’ont pas été.

L’EID, qui est un moyen efficace de promotion et de défense des droits de l’Homme, une tribune d’expression populaire, a vu sa Xe édition se dérouler dans un contexte quelque peu particulier à cause d’une certaine tension qui existait entre le ministre de la Justice, garde des Sceaux et des associations la famille judiciaire, en l’occurrence l’AMDH et les greffiers.

La commission a ainsi déploré au cours de l’interpellation le fait que la coordination des greffiers ait été contrainte de déposer une autre interpellation directement à son niveau alors qu’elle l’avait fait par la voie officielle.

La commission a également déploré que toutes les interpellations lui soient parvenues sous plis ouverts, toutes choses qui violent le règlement intérieur de l’EID.

Or, comme l’a si bien indiqué le jury dans l’une de ses recommandations, seule une participation forte et affirmée des associations des droits de l’Homme et de la société civile peut assurer la crédibilité et même la survie de l’EID.

Parce que bien d’associations et de citoyens seront découragés dès lors que la confidentialité de leurs dossiers est violée ou qu’ils sont purement rejetés.

De sources proches du ministère de la Justice, cette situation de quiproquo serait due au fait que l’EID ne dispose pas encore d’un secrétariat.

D’autre part, indique la même source, les interpellateurs avaient mentionné sur leurs dossiers le nom du ministre de la Justice comme destinataire.

Clôturant les travaux, le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga a pris l’engagement que l’équipe gouvernementale portera une attention particulière à toutes les recommandations issues de la présente EID.

Denis Koné

12 décembre 2005.