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Le quidam a jeté son dévolu sur les ustensiles de cuisine et des ….. machines à coudre. Niamakoro est un quartier de la périphérie de Bamako où actuellement le banditisme semble avoir trouvé un terreau plus fertile et une raison d’être. Les récits que nous proposons aujourd’hui témoignent de cette dangereuse dérive. Il s’agit de trois cas de vol opérés dans trois familles différentes de ce quartier aux allures à priori banales.

jpg_v2.jpgLe premier vol a été perpétré dans la nuit du 21 novembre dernier dans une famille située non loin du centre de santé du quartier. Ce soir là aux environs de 20h, Awa la bonne de maison finit de servir le repas du soir. Après la vaisselle, elle rangea les ustensiles dans la cuisine et alla se coucher, morte de fatigue. Le lendemain comme à l’accoutumée, elle se leva aux premières aurores du jour pour préparer le petit déjeuner. Après sa toilette, Awa se dirigea à la cuisine et constata que les marmites et d’autres menus ustensiles avaient disparu.

Elle avertit les membres de la famille qui constatèrent les faits sans autre forme de procès.

jpg_v4.jpgLe lendemain, c’est un autre cas de vol du même genre qui a été signalé dans une famille voisine. Là aussi des inconnus s’étaient introduits nuitamment dans ce domicile. Ils arrachèrent le cadenas de la cuisine et emportèrent deux marmites. C’était le début d’une série de vols qui allaient hanter ce secteur de la ville.

Ainsi dans la nuit du 23 au 24 novembre dernier, une chambre où vivent trois tailleurs ambulants qui a été visitée des maraudeurs. Ils s’en allèrent avec les machines à coudre de Boubou Coulibaly, Amadou Coulibaly et Boubacar Coulibaly, tous originaires de Bougouni. Après les récoltes ces jeunes gens avaient rallié la capitale, où ils espéraient faire fortune.

A Bamako, Boubacar décide de prendre ses quartiers chez un oncle au Banconi. Les deux compatriotes quant à eux élurent domicile à Niamakoro chez un de leur frère M. vendeur d’essence. Ce dernier les aida à se procurer en location deux machines de location auprès d’un vieux tailleur officiant au marché de Niamakoro à raison de 2500 Fcfa l’unité, par mois.

jpg_v5.jpgDégoulinant de sueur, les deux jeunes gens sillonnaient à vélo les quartiers de la capitale à la recherche de clients. Boubou, après sa ronde journalière gardait toujours la machine chez son frère vendeur d’essence. Le lendemain il la reprenait et commençait à arpenter les rues de la capitale.

Quelques semaines plus tard, les jeunes gens prirent une chambre en location et invitèrent leur frère Boubacar du Banconi à les rejoindre à Niamakoro. Ce dernier arriva un samedi soir. Le lendemain, Boubou l’aida à se procurer une machine chez le même fournisseur.

Comme les affaires marchaient plutôt bien, Boubou, plus entreprenant, se procura cette fois à crédit une autre machine à 25000F auprès de leur fournisseur commun. Il quitta un soir la chambre commune en compagnie de Boubacar pour honorer sa dette. Après s’être acquitté de ce devoir, les deux amis décidèrent de rendre visite à leur parent vivant au Banconi.

Lorsqu’ils regagnèrent leur domicile, quelques heures plus tard, ils constatèrent qu’un quidam avait fracturé la porte de leur atelier pour s’emparer de deux machines. Malheureusement pour le voleur, une colocataire, intriguée par le comportement suspect du visiteur, l’interrogea de façon incertaine « est-ce Coulibaly ? ».

jpg_v1.jpgLe voleur, comme surpris par cette interpellation, répondit par la négative, avant d’ajouter « c’est un de ses amis ». Sans se douter de quoi que ce soit, la femme continua à vaquer à ses occupations jusqu’au retour de ses voisins. A leur arrivée, ceux ci constatèrent la disparition des machines.

Ils demandèrent à leur voisine, si elle avait vu un intrus entrer dans leur chambre. La dame leur répondit par l’affirmative, avant de leur décrire la scène à laquelle elle avait assisté tantôt. Fous de rage, les jeunes se mirent à chercher toute la nuit avant d’admettre que le ciel venait de s’effondrer sur leur tête.

Le lendemain, ils se rendirent chez leur créancier pour lui expliquer leur mésaventure. Le vieux tailleur ne voulut rien comprendre et exigea qu’on lui règle ses dus au prix de 40.000 Fcfa la machine. Les villageois acquiescèrent, avant d’aller au commissariat le plus proche pour faire une déclaration de vol. Maky Sissoko et ses hommes disent avoir une idée de qui pourrait être le voleur. L’inspecteur chef BR a promis de le mettre très vite hors d’état de nuire.

En attendant les deux amis sont en train de remuer ciel et terre pour trouver l’argent afin de pouvoir honorer leur engagement vis à vis du vieux tailleur.


S. TANGARA

Essor du 27 Novembre 2008