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L’hôpital de Kati, la maternité de Hamdallaye et le Centre de santé de référence de la Commune IV étaient les destinations de la délégation ministérielle comprenant les membres de son cabinet et le représentant résident de l’OMS au Mali. Il s’agissait d’une visite inopinée, ce samedi 8 juillet, aucun responsable, ni le personnel de ces services n’ayant été informés de cette visite de Mme Maïga Zéïnab Mint Youba.

L’effet recherché a été obtenu : la ministre a récolté une somme d’informations par ses propres soins en rendant sa délégation témoin des réalités de terrain qui ont éclairé ses lanternes.

Si la satisfaction de la ministre était perceptible à la maternité de Hamdallaye et au Csref de la Commune IV, la visite inopinée a permis de mettre sur la médiocrité de la marche de l’hôpital de Kati. La ministre de la Santé, Mme Maïga Zéïnab Mint Youba n’a pas manqué de dire sa désolation face à la situation. Pour la ministre, les visites inopinées constituent une méthode une approche de travail. Il ne s’agit donc pas d’une opération coup de point a-t-elle précisé. Ces visites ont commencé depuis 2004 par l’hôpital du Point-G qui a été suivi par l’hôpital Gabriel Touré.

Il s’agit pour elle de venir directement sur le terrain sans aviser, pour « voir sur place l’état des infrastructures, des équipements, l’effectivité de la garde, la continuité des soins, les conditions d’hospitalisation et de travail d’une manière générale« , explique la ministre. Le progrès y a été remarquable quand elle est repassée, 18 mois après dans ces hôpitaux du Point-G et de Gabriel Touré.

Mais l’hôpital de Kati n’a pas suivi le progrès malgré des investissements de près d’un milliard de F Cfa de 2004 à 2006. « Je suis désolée de trouver que Kati n’a pas évolué, malgré les appuis de l’ordre de 900 millions de F Cfa qui sont venus s’ajouter aux fonds propres de l’hôpital« .

L’arrivée de la ministre à l’hôpital de Kati a été accueilli avec beaucoup d’étonnement, le personnel ne s’y attendait pas. Descendue de son véhicule, la ministre s’est dirigée vers le bureau des infirmiers de garde. Il est 11 h 30 mn. Le représentant de l’OMS au Mali Mamadou Cissé Sarr constatant l’absence d’accueil s’approche de la ministre et demande : « le directeur n’est pas là ?« .

Réponse de la ministre : « le directeur n’est pas là, il n’est pas informé. C’est une visite inopinée« .

Le secrétaire général du département Daba Diawara demande si on peut appeler le directeur.

Réponse : « on ne l’appelle pas. On appelle personne du tout« .

La déception de la ministre était perceptible dans le premier bureau visité. Elle constate un désordre et même de l’eau sur la table. Le registre des patients n’était pas tenu. Pendant que l’infirmier interrogé disait que « ça va« , le Dr. Zéïnab Mint Youba réplique : « avec cette table vous pensez que ça se passe bien ? Vous pensez devenir médecin dans ces conditions ? Vous devez montrer l’exemple« . Cette inspection a continué dans le reste du circuit, de la salle d’attente au bloc opératoire en passant par le bureau du médecin de garde, du major de garde, la table d’examen, les salles d’hospitalisation, les blocs opératoires. Aucune disposition n’était en place pour faire face à des éventuelles cas d’urgence, la pharmacie, le laboratoire et la radiologie étant fermés.
Après l’hôpital de Kati, la délégation s’est rendue à Hamdallaye où la sage femme était occupée à assister une femme qui accouche. « On a trouvé une femme en travail, c’est bien« , a laissé entendre Lamine Cissé Sarr, le représentant de l’OMS.

Au Csref de la Commune IV à Lafiabougou, le bloc opératoire était fermé à clef, le médecin chef y conduisant une intervention. Au niveau de la pharmacie de garde toutes les dispositions étaient prises pour des interventions d’urgence.

Boukary Daou

10 juillet 2006