Les présidents Touré et Ali Bongo Ondimba ont fait le constat de l’excellence de la coopération bilatéraleLe président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, a effectué vendredi et samedi, une visite de courtoisie et d’amitié dans notre pays. Il était accompagné de son épouse, Mme Sylvia Bongo Ondimba, des ministres des Affaires étrangères, Paul Toungui, de la communication Mme Laure Olga Condjout et d’une forte délégation d’une trentaine de personnes.
Le président gabonais vêtu d’une Djellaba blanche a été accueilli à l’aéroport de Bamako-Sénou par le président Amadou Toumani Touré et son épouse Mme Lobbo Traoré. A l’accueil, il y avait également des membres du gouvernement, les présidents des Institutions de la République, les chefs des missions diplomatiques et les chefs d’état-major et directeurs de services des forces armées et de sécurité. Après l’exécution des hymnes nationaux gabonais et malien, les deux chefs d’Etat ont passé en revue le piquet d’honneur des forces armées et de sécurité, avant de prendre un bain de foule avec la colonie gabonaise au Mali.
« Lorsque les Gabonais m’ont confié le destin de notre pays, j’ai aussitôt entrepris une série de visites. J’ai d’abord commencé par nos voisins immédiats. Et aujourd’hui je suis arrivé chez un de mes voisins lointains. C’est la première visite au Mali, mais soyez sûrs que ce ne sera pas la dernière. J’avais hâte de rendre visite au président ATT. Car il m’a toujours donné des conseils quand j’occupais d’autres hautes fonctions. J’en avais beaucoup besoin avec ma nouvelle mission de président de la République du Gabon. J’avoue qu’il y a une très grande différence entre les fonctions de ministre ou chef d’institution et la magistrature suprême d’un pays. Le jeune frère que je suis devait coûte que coûte chercher à voir le grand frère pour prendre quelques conseils.
Il faut aussi témoigner au peuple malien, la reconnaissance et l’estime des Gabonais pour la solidarité et la compassion dont le Mali a fait preuve pendant les dures épreuves que notre pays a connues l’année dernière (Ndlr : le décès du président Omar Bongo Ondimba). Nous avions compris qu’on n’était pas seul. C’est en de telles circonstances qu’on reconnaît ses vrais amis », a déclaré à la presse le président Ali Bongo Ondimba.
Affection et estime.
Le chef de l’Etat gabonais a précisé que la politique étrangère de son pays ne changerait pas d’orientation. « Le défunt président Bongo a été un infatigable combattant de la paix en Afrique. Le président Touré partage ce même idéal. Je me suis aussi inscris dans cette dynamique », a-t-il ajouté Le président Amadou Toumani Touré témoignera à son tour, l’affection et l’estime dont le défunt président Oumar Bongo Ondimba, lui a toujours portées. « J’ai beaucoup bénéficié de l’affection et l’estime du regretté président Bongo.
J’ai perdu un frère, mais surtout un ami et un conseiller. Je suis vraiment très ému par cette visite. Je salue aussi au nom du peuple malien et du gouvernement Mme Bongo. Je suis un observateur averti de toutes les questions concernant l’Afrique centrale. Et je rassure le président Ali Bongo Ondimba qu’il peut toujours compter sur mes conseils », a confié le président Touré.
L’audience accordée plus tard au palais de Koulouba par le chef de l’État à son hôte a duré plus de deux heures. Les deux chefs d’État entourés de leurs proches collaborateurs ont examiné tous les aspects des relations bilatérales entre nos deux pays. Le président Ali Bongo Ondimba précisera à la fin de cette rencontre que les discussions ont porté sur les questions d’intérêt bilatéral. « L’intensification de la coopération Sud-Sud constitue l’une des priorités fondamentales de mon mandat.
Le président Touré partage avec moi cette ambition. Nous avons donc envisagé au cours de notre entretien, les possibilités concernant certains échanges. Nous allons rapidement nous réunir au sein d’une commission mixte afin de donner un cadre juridique aux différentes possibilités d’échanges entre nos deux pays. Le Mali dispose de plusieurs domaines d’expertise dont le Gabon espère profiter. Notre pays a aussi des compétences à faire partager avec nos frères maliens », a expliqué le président gabonais.
L’un des temps forts du séjour de Ali Bongo Ondimba aura été la rencontre avec la communauté gabonaise vivant au Mali. Essentiellement constituée d’étudiants et de stagiaires, la colonie gabonaise forte de plus 500 personnes, a exposé au président Bongo quelques préoccupations essentielles. Ils ont émis le souhait d’ouvrir une représentation diplomatique du Gabon à Bamako. « Il nous faut nous déplacer jusqu’en Côte d’Ivoire pour régler nos formalités administratives. Cela nécessite beaucoup de dépenses alors que nos moyens de subsistances sont limités », ont-ils expliqué. Évoquant notamment les difficultés d’acquisition à temps pour les étudiants, de leurs billets d’avion pour les vacances et l’insuffisance du montant des bourses.
Le meilleur accueil.
Le président Ali Bongo Ondimba a déclaré avoir pris bonne note des doléances exprimées et a promis d’y apporter les solutions appropriées « Je tiens à vous adresser tous mes remerciements pour la qualité de l’accueil. Je pense qu’on peut décerner la palme d’or de l’accueil au Mali. Nos frères maliens nous ont réservé jusqu’ici le meilleur accueil depuis que j’ai entrepris ma série de visites. Fidèle aux engagements pris devant le peuple gabonais, nous devons regarder l’avenir en toute confiance.
Le Gabon a des problèmes comme tous les autres pays de l’Afrique, mais sachez que notre pays a aussi des atouts à faire valoir si nous essayons de faire face aux défis dans la solidarité. Il faut que tous les Gabonaises et les Gabonais se donnent la main pour emprunter la bonne voie du développement, celle d’un Gabon émergeant. Et cela commence par l’aboutissement des études que vous avez entreprises ici au Mali. Car, les reformes que nous prônons visent la création d’un environnement social et économique, viable et porteur d’espoirs réels pour tous les fils de notre pays », a dit le chef de l’Etat gabonais, à ses compatriotes.
Toujours vendredi, mais dans la soirée, le président Touré et son épouse ont offert un dîner au couple présidentiel gabonais à l’hôtel Laïco de l’Amitié. La délégation présidentielle du Gabon a quitté Bamako dans la matinée du samedi pour le Sénégal, où elle a pris part, aux festivités commémorant le cinquantenaire de l’accession du pays de la Téranga à l’indépendance (voir article de S. Doumbia).
Signalons par ailleurs qu’au moment où le président Amadou Toumani Touré accompagnait son hôte gabonais et sa délégation, l’avion du président tchadien Idriss Deby Itno atterrissait sur le tarmac de l’aéroport de Bamako-Sénou. Au cours de cette escale technique, le président Touré et son homologue du Tchad se sont entretenus pendant près d’un quart d’heure. Le président Deby et sa délégation étaient aussi en route pour Dakar.
Modibo Naman Traoré
L’Essor du 06 Mars 2010.
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Visite du Président gabonais à Baqmako : Ali Bongo fait le bon office pour l’entrée du RPM au gouvernement
Invité par le président sénégalais pour assister au défilé du Cinquantenaire, le chef de l’État gabonais a fait un détour au Mali pour une visite de 24 heures. Occasion pour lui de ramener l’ami de son père, IBK, a accepté le consensus récemment proposé par ATT aux différents partis politiques.
Après le père, le fils
reprend le flambeau de la médiation. Ce n’est pas la première fois qu’un président gabonais intervienne dans nos affaires pour apaiser le climat politique.
En 2002, le président feu Oumar O. Bongo s’est personnellement impliqué au près de son ami IBK pour qu’il rallie ATT au deuxième tour contre le candidat de l’ADEMA, Soumaïla Cissé. Et, c’est à l’occasion d’un meeting au stade du 26 Mars du regroupement Espoir 2002 qu’il présidait à l’époque que IBK au grand désespoir de ses militants les a appelés à voter ATT au second tour. Ainsi, la médiation du président Bongo venait de porter son fruit.
Aujourd’hui, même si on n’est pas au bord d’une crise politique, le président souhaite ardemment que les partis de l’opposition regagnent le gouvernement pour une gestion consensuelle. Cet appel a été lancé lors de l’émission «Ce jour là» diffusé sur les antennes de l’ORTM à l’occasion du 19ème anniversaire de la chute du général Moussa Traoré, le 26 mars 1991.
Pour le moment, le RPM de IBK n’aurait pas accepté la main tendue du président. Et dès lors, il fallait se tourner vers un médiateur. Selon nos sources, le choix a vite été porté sur le président gabonais dont le père a sauvé notre pays d’une crise politique en 2002.
Le fils et le père se sont rencontrés à Bamako. Il reste à savoir ce qu’ils se sont dit. Si la médiation a porté ses fruits, on le saurait dans les jours à venir par l’entrée du RPM dans le gouvernement.
Moustapha GUITTEYE
L’Inter de Bamako du 06 Avril 2010.