Pourtant, les fruits ont tenu la promesse des fleurs puisque ATT est rentré à Bamako avec une belle moisson d’accords. Parmi les plus importants: la réalisation en BOT d’un barrage hydroélectrique qui va renforcer le potentiel énergétique malien pour 100 millions d’euros (plus de 65 milliards et demi de Fcfa), la construction d’un abattoir industriel pour l’exportation de la viande malienne, y compris en Iran même et la fourniture à notre pays d’équipements agricoles à bon marché, en particulier des tracteurs, pour donner un coup de fouet au développement de l’agriculture.
La République islamique d’Iran va financer et construire le barrage hydroélectrique de Kénié au Mali. C’est l’acte le plus important qui a sanctionné la visite officielle effectuée dans ce pays par le Général Amadou Toumani Touré, du 28 juin au 1er juillet. Le barrage de Kénié sera aménagé à 35 km en aval de Bamako, sur le tronçon fluvial Bamako-Koulikoro, au lieu dit »le coude de Tienfala ».
Il viendra renforcer le potentiel énergétique malien, actuellement de 135 MW, de 40 nouveaux MW et accompagner la demande d’électricité de plus en plus forte dans le pays. L’ouvrage coûtera cent millions d’euros, soit plus de 65 milliards et demi de FCFA.
Il sera réalisé en BOT (Build Operate and Transfert) par une société de patrimoine dans laquelle l’Etat iranien détiendra 85 % des parts et celui du Mali 15 %. Cette société prendra la dénomination de «Société du Barrage de Kénié» (SKB).
Les travaux d’aménagement, dont le démarrage est prévu dans « les prochaines semaines » (la partie malienne le souhaite le plus tôt possible) s’étendront sur quatre années et l’ouvrage sera exploité pendant onze années avant d’être restitué au Mali.
Côté iranien, le financement sera assuré par la Banque de Développement des exportations.
La construction sera probablement confiée à la Iran Water Power Resources Development Co., une société relevant du ministère iranien de l’Energie.
Fondée en 1989, elle a vocation à développer l’industrie de l’électricité à partir de l’eau. Avant elle, la capacité hydroélectrique de l’Iran n’était que de 2000 MW).
Depuis, celle-ci a atteint un niveau considérable avec l’érection des barrages de Masjed -E- Soleyman (200 MW) Karum 3 (2000 MW) Siah-Bisheh (1024 MW) Karun 4 (1000 MW) Gotvand (1000 MW) Seymareh (480 MW) Karkheh (400 MW) Rudbar-E-Lorestan (385 MW).
L’autre partenaire iranien du projet est FARAB, une société émanant aussi de l’Etat, spécialisée dans l’ingénierie, la fabrication, la fourniture et l’installation d’équipements destinés aux barrages, tels les turbines, les générateurs, les transformateurs, les postes de commande etc. La conception et la production des équipements occupent 70 % de son activité.
Elle fait travailler quelque 5000 personnes dont un grand nombre d’ingénieurs et de techniciens de haut niveau.
Depuis plusieurs années, FARAB entretient un solide partenariat avec Voith Siemens et Va Tech Hydro en Australie, GE Hydro et Hydro Québec & RSW au Canada, HPE/HEC en Chine, Alstom en Allemagne et en Suisse, Turbo Institut en Slovénie et, bien sûr, d’autres compagnies en Iran même. Le Bureau de sa représentation internationale se trouve à Dubaï, dans les Emirats Arabes Unis.
En attendant la mise en eau du barrage de Kénié, l’Iran s’est engagé à financer, à hauteur de 20 millions d’euros, le projet d’expansion du réseau d’électricité à l’intérieur du Mali.
Ce projet recouvre la construction d’une centrale thermique de 10 MGW, le rajout d’une ligne de transmission de haute intensité 150/30 KV-30-40 MVA à Lafiabougou (commune IV de Bamako) le doublement de la capacité de transit du ring 30 KV Balingué-Sotuba-Badalabougou et le rajout d’un transformateur au poste de haute intensité de Bakou.
Le Mali et l’Iran ont convenu également de renforcer les parcs de production dans les zones dites éloignées. La société Parsian sera la partenaire du Mali dans cette double opération stratégique qui vise à mettre notre pays à l’abri d’éventuels délestages et coupures d’électricité dans les mois à venir.
Enfin, dernier volet de cette entente irano-malienne autour du renforcement du potentiel énergétique au Mali, le gouvernement de Téhéran a exprimé sa « disponibilité à examiner les besoins du Mali en vue de fournir les produits et les équipements nécessaires pour les projets d’électrification des villages« .
D’autres accords ont marqué cette visite du Président ATT au Pays des Mollahs. On retiendra ceux portant sur la construction d’un abattoir industriel pour la bagatelle de 5 millions d’euros (plus de 3 milliards de FCFA) la vente au Mali de tracteurs de forte puissance et d’autres équipements agricoles à des prix compétitifs, la coopération dans le domaine de la recherche scientifique (maïs et coton notamment) et la formation scientifique des chercheurs.
Après la signature de ces accords par les ministres iraniens et maliens concernés, c’est un ATT, visiblement comblé, qui a pris la parole pour saluer et remercier vivement le peuple, le gouvernement, le Président Mohammad Khatami et toutes les Autorités Iraniennes pour leur amitié profonde et leur engagement sans faille aux côtés du Mali dans son dur combat contre le sous-développement et la grande misère qu’elle engendre.
Il a eu des mots particulièrement élogieux pour le Président Khatami qui a su matérialiser, à travers la signature de ces accords entre les deux pays, des promesses souscrites dans le protocole de coopération signé à la faveur de la visite qu’il a effectuée au Mali en 2004.
Pour sa part, le Président iranien s’est réjoui de la signature de ces accords qui viennent imprimer un contenu substantiel aux bonnes relations entre les deux pays.
Il a relevé que « le Mali est un grand pays, autant par sa superficie que par son histoire plusieurs fois millénaire et ses ressources naturelles« .
Ajoutant que « l’Iran sera à ses côtés pour appuyer ses efforts de développement« .
Pour bien montrer cette détermination, Khatami, qui quitte la présidence iranienne en Août prochain, a fait entériner les accords signés par le Conseil des ministres du dimanche 3 juillet et a promis de veiller à leur mise en œuvre rapide avant son départ.
En tout état de cause, il s’est dit confiant en son successeur pour l’heureux aboutissement des projets ayant fait l’objet de ces accords, soulignant que « la politique de l’Iran repose sur des principes et non les humeurs des hommes au pouvoir ».
Pour finir, il a annoncé que lorsqu’il ne sera plus aux affaires à Téhéran, il créera une Fondation pour promouvoir la paix, la coopération et le développement entre l’Iran et le reste du monde. Le Mali n’a donc pas peut-être fini avec Khatami.
El Saouti Labass HAIDARA Envoyé spécial
HAMED DIANE SEMEGA, MINISTRE DE L’ENERGIE
« Kénié nous permettra de disposer à l’horizon 2009 d’une énergie de qualité à faible coût»
Après la signature des accords irano-maliens sur la construction du barrage hydroélectrique de Kénié (40 MW) et la fourniture d’une centrale thermique de 20 MW, le ministre de l’énergie, Hamed Diane Séméga, a accepté de nous donner plus de détails sur ces deux dossiers.
M. le ministre, l’Iran et le Mali viennent de signer deux Accords dans le domaine de l’Energie dont l’un porte sur la construction par ce pays d’un barrage hydroélectrique. Pouvez-vous nous en dire plus?
Hamed Diane Séméga : L’accord le plus important porte sur la construction du barrage hydroélectrique de Kénié, sur le Niger.
Ce barrage, qui sera construit sur quatre ans, sera d’un apport déterminant dans le cadre du renforcement de la production électrique de notre pays, puisqu’il permettra la mise à disposition de notre réseau de 40 mégawatts.
C’est un barrage qui sera construit sous la forme d’un BOT, comme le président de la République vous l’a déjà dit. C’est justement grâce à l’apport du Président, il faut le souligner, que ce projet majeur sera mis en œuvre très rapidement.
Pour ce faire, une équipe de techniciens iraniens se rendra à Bamako très bientôt pour boucler le projet afin que les travaux puissent commencer dans les meilleurs délais.
Vous voyez, nous repartons de Téhéran satisfaits, dans la mesure où les résultats que nous avons obtenus ont dépassé nos espérances.
C’est le coup de pouce du président de la République, ATT qui a fait de ce projet un des axes majeurs de sa visite à Téhéran. Nous l’en remercions, à l’instar de tout le peuple malien, d’ailleurs, parce que l’acte qui vient d’être posé est décisif et je voudrais m’en réjouir.
Vous avez dit que le barrage de Kénié sera construit en BOT. Pouvez-vous nous expliciter ce concept ?
Le BOT, c’est un sigle anglais qui veut dire Build, Operate and Transfert (Construire, Exploiter et Transférer). Cela veut dire qu’on construit l’ouvrage, on l’exploite et on le transfert.
Ce que nous avons pu réussir avec l’Iran, grâce à l’implication déterminante du président de la République, c’est que la construction de l’ouvrage va durer quatre ans et onze ans après, le barrage va revenir au Mali. C’est tout bénéfice pour notre peuple.
Je dois, à ce sujet, rappeler que Kénié est un vieux projet qui a fait, par le passé, l’objet de plusieurs tentatives de financement qui ont toutes échoué.
Pour la petite histoire, quand je prenais les rênes du département, la construction du barrage de Kénié était une des missions essentielles qui m’avaient été assignées.
J’ai essayé par tous les moyens de mobiliser les financements et je me suis toujours buté aux difficultés qui sont d’ailleurs classiques au regard de la taille de l’ouvrage qui va coûter 100 millions d’euros.
Investir en Afrique 100 millions d’euros, par les temps qui courent, n’est pas une gymnastique aisée. Ce que nous avons pu obtenir des Iraniens, c’est un BOT qui n’est pas classique, puisque le délai est court et, en plus, l’ouvrage retourne au bout de ce temps d’exploitation par la société qui va être créée à cet effet.
Une société irano-malienne à 85% de participation iranienne et 15% de participation malienne. C’est cette société qui va construire le barrage et le gérer en phase de production et qui va donc céder l’électricité.
C’est le fruit de l’électricité facturée qui va servir à rembourser le montant total de l’investissement consenti par la partie iranienne…
Quelles sont les populations qui vont bénéficier de l’électricité fournie par Kénié ?
Toutes les populations du Mali vont bénéficier de cette électricité, parce que Kénié a comme avantage particulier d’être à proximité de Bamako, du coté de Tienfala.
Donc, ce n’est pas compliqué d’amener cette électricité sur le réseau interconnecté.
Par essence, c’est une électricité moins chère. Vous vous imaginez, dès lors, le gain de productivité pour la société qui va commercialiser cette électricité et, par effet induit, ce que notre économie peut en tirer.
De même, pour les populations de Bamako et du Mali tout entier, l’enjeu est de taille, parce que ce nous économisons sur l’électricité qui peut être investi ailleurs.
L’électricité, comme je l’ai dit l’autre jour à Kita, est pour le développement ce que le sang est pour le corps humain.
Cet aphorisme est davantage vrai pour un pays en chantier comme le Mali. Kénié nous permet, à l’horizon 2009, d’avoir cet apport décisif à même de renforcer le productif énergétique, une énergie de qualité produite à faible coût.
C’est tout bénéfice une fois de plus pour notre pays.
Qu’en est-il de l’accord concernant les 20 MW?
Cet Accord, signé avec la Société Parsian, sous l’égide du gouvernement iranien, nous permet, aujourd’hui, avec un financement de 25 millions d’euros, de renforcer le parc de production avec la livraison d’une centrale thermique de 20 mégawatts.
En venant en Iran, nous espérions avoir, au moins, 10 mégawatts. Ce qui correspond au déficit prévisionnel en 2006.
Finalement, en fait de déficit en 2006, nous serons en équilibre entre l’offre et la demande. Un équilibre précaire, il faut le dire, puisque quand nous perdons un équipement de production, nous sommes obligés de délester en ce moment.
Par précaution, on ne peut pas attendre 2006 pour procéder au renforcement nécessaire. C’est pourquoi, nous nous sommes mis à la tâche pour chercher, par tous les moyens, un renforcement du réseau.
Pour me résumer, nous avions prévu 10 mégawatts par an, nous obtenons d’un coup 20 mégawatts. Cela veut dire que jusqu’en 2008, 2009 pratiquement, avant que Félou ne soit livré, nous avons de l’électricité à partir des groupes thermiques.
Le seul inconvénient, c’est qu’à la différence de l’électricité d’origine hydroélectrique, c’est de l’électricité thermique qui coûte plus cher, au coût actuel des hydrocarbures.
Dans deux semaines au plus tard, une équipe de techniciens iraniens se rendra à Bamako pour finaliser le projet afin que, très rapidement, les groupes soient montés sur le réseau.
Où seront installés ces groupes ?
Nous n’avons pas encore défini cela avec précision. Nous envisagions, par précaution, d’en installer à Ségou ou à Dar Salam. C’est aux techniciens de déterminer le meilleur emplacement.
Le plus important, c’est l’apport que les groupes en question vont amener dans le réseau interconnecté pour équilibrer l’offre et la demande et constituer une réserve tournante qui permettrait, à tout instant, de pallier l’insuffisance ou une panne de secteur.
En plus de cette station de 20 mégawatts, le réseau disposera de moyens pour son renforcement. Un réseau, ce ne sont pas seulement les groupes. Ce sont aussi les lignes de transport, de transformation.
Ces transfos sont souvent surexploités. Ils ont donc besoin d’être renforcés ou remplacés. Nous avons à faire aussi aux centres isolés, dans la mesure où notre système comporte deux réseaux.
Le premier, c’est le réseau interconnecté (Bamako-Ségou-Kayes) qui se trouve alimenté par Sélingué, Sotuba, Manantali et bientôt Kénié, avec aussi les groupes de Balingué.
Le réseau est interconnecté à partir du moment où toutes les villes sont reliées entre elles. Ce sont des villes qui ont une alimentation stable à partir de sources fiables.
En second lieu, il y a le réseau des centres isolés constitués par des villes comme Mopti et Sikasso. Kayes y figurait avant qu’elle passe sur Manantali.
Elles sont alimentées à partir de groupes électrogènes qui tournent 24 h sur 24 h, certains depuis dix ans ; il faut les remplacer.
Ce qui explique le fait que certaines villes comme Sikasso connaissent des difficultés liées à la vétusté de ces groupes. Les délestages surviennent la plupart du temps à cause des problèmes que je viens d’évoquer.
Ces Accords nous permettent aussi, à concurrence de 5 millions d’euros, de doter ces centres de nouveaux groupes et de nouvelles capacités pour renforcer l’existant.
Propos recueillis par El Hadj Saouti Labass Haïdara à Téhéran
Les étudiants maliens en Iran réclament un complément de bourse à ATT
Les étudiants maliens en Iran ne sont guère nombreux. A peine quelques dizaines.
Mais tous sont boursiers du gouvernement iranien, par le biais de l’Institut Culturel Iranien de Bamako. Tous sont également concentrés à Qom, ville nationale de feu l’Imam Khomeiny, à quelques encablures de Téhéran, où ils sont inscrits dans plusieurs facultés : sciences politiques, sciences islamiques, philosophie, sciences exactes etc.
Plusieurs d’entre eux, accompagnés pour certains de leurs épouses et enfants, ont été reçus par le président ATT, au cours de sa première visite officielle en Iran (28 juin – 1er juillet 2005).
Au premier rang des doléances qu’ils lui ont présentées, un complément de bourses fourni par l’Etat malien, pour leur « permettre de joindre les deux bouts » dans un contexte défini par eux comme « difficile ».
Ils ont souhaité aussi accéder à l’information sur le Mali qui leur « manque cruellement » et, à leur retour au pays à la fin de leurs études, des facilités à l’aéroport de Sénou pour les bagages et les livres. Enfin, pour sortir de « l’isolement communicationnel » où ils se trouvent, ils voudraient que les autorités maliennes intercèdent auprès de celles de l’Iran pour que le bambara figure, aux côtés du swahili et du haoussa, comme langue de diffusion des journaux parlés du Service étranger de Radio Téhéran.
Le Président ATT a pris bonne note de ces doléances et promis de les examiner avec sollicitude dans la mesure du possible.
Un temps fort du séjour présidentiel en Iran ATT se recueille au mausolée de Khomeiny et visite l’appartement où il a vécu
Au cours de son fructueux – et très chaleureux – voyage de trois jours en terre islamique d’Iran, le Président Amadou Toumani Touré a rencontré les plus hauts dignitaires du pays.
Le président Mohammad Khatami, certes, avec qui il a eu de longues heures d’entretien, loin des oreilles indiscrètes, mais aussi le Guide Suprême de la Révolution, qui a rang de Chef d’Etat, première personnalité de la République, l’Honorable Ali Khamenei.
ATT a eu l’opportunité de discuter également avec le président du Conseil de Discernement, Ali Akbar Hachemi Rafsanjani ainsi que le président de l’Assemblée du Conseil islamique.
De façon inattendue, il recevra chez ce dernier le nouveau président élu de la République iranienne, Mahmoud Ahmadinejad.
Actuellement Maire de Téhéran, le vainqueur du scrutin présidentiel de juin dernier ne sera investi que dans la première quinzaine d’Août.
Il a, toutefois, tenu à se déplacer pour serrer la main du président malien, qui devient ainsi le premier chef d’Etat étranger qu’il rencontre depuis son élection.
Avec toutes ces personnalités, il a été question du renforcement de la coopération entre le Mali et l’Iran et, de l’aveu du Président ATT lui-même, « le courant est passé sur toute la ligne« .
Toutes se sont montrées résolues à resserrer les liens de tous ordres entre Bamako et Téhéran.
Mais l’un des moments forts du séjour présidentiel aura été la visite du Mausolée de l’Imam Khomeiny, suivie de celle de l’appartement où il a passé une grande partie de son existence, avant et après son accession à la Dignité de Guide Suprême.
Le Mausolée du grand homme de Dieu se trouve à Qom, sa ville natale, située à quelques kilomètres de Téhéran. L’édifice, qui est appelé sans doute à devenir un des lieux de pèlerinage les plus prestigieux au monde, est en construction depuis plusieurs années.
Après le cérémonial consistant en l’exécution des hymnes nationaux du Mali et de l’Iran, la marche funèbre et le dépôt d’une gerbe de fleurs au pied du Mausolée, ATT a signé le livre d’or où il a exprimé sa compassion pour l’illustre disparu et son fils qui repose auprès de lui.
Mais c’est en découvrant les lieux où l’Imam Khomeiny a prêché de longues années contre la tyrannie du Shah Mohamed Reza Pavlavi et où il a vécu jusqu’à son Rappel à Dieu (Qu’Il nous accorde sa Grâce) que l’émotion est la plus lisible sur le visage de ATT et des autres membres de la délégation malienne.
Ce qui frappe le plus, c’est l’extrême modestie des lieux, qui confine à la pauvreté. « Même chef d’Etat, Khomeiny n’a pas voulu quitter ces lieux. Tenez, c’est dans cette petite pièce qu’il a reçu le président guinéen, Ahmed Sékou Touré, venu offrir ses bons offices pour le règlement du conflit armé Iran-Irak« , nous explique un de nos guides.
Dans la petite pièce en question (à peine 3m X 3) qui servait de salon à l’homme qui a terrassé l’une des dictatures les plus féroces pour ériger sur ses cendres une République islamique qui a fait trembler les Etats-Unis d’Amérique et leurs alliés occidentaux, on peut voir encore l’unique canapé où il recevait les visiteurs, quel que soit leur rang. Au pied du canapé, une paire de sandales. Un peu plus loin, une modeste table.
Le tout reposant sur un tapis encore plus modeste. Pour accéder à ces deux pièces, il faut passer par une terrasse. Sa largeur ? Pas plus d’un mètre. « C’est là où il venait s’asseoir quand il faisait beau temps« .
Dans le sous-sol de l’appartement, un petit musée a été aménagé. A travers quelques photos accrochées aux murs et retraçant les grandes étapes de la vie de Khomeiny, il a vocation à enseigner aux Iraniens d’aujourd’hui et de demain un pan important de leur histoire.
El Saouti Labass HAIDARA
11 juillet 2005