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Dans le cadre de l’Initiative Riz, le Chef du gouvernement M. Modibo Sidibé a effectué deux jours successifs de visite à l’Institut d’Economie Rurale (IER) de Sotuba et chez les producteurs de Baguinéda. C’était les 22 et 23 mai 2008. L’objectif de ces visites était de rencontrer ces deux catégories d’acteurs (chercheurs et producteurs) qui sont indispensables dans la mise en oeuvre de l’Initiative Riz.

En plus, le choix du moment de ces visites revêt un caractère stratégique lorsqu’on sait qu’on est à quelques semaines de la campagne agricole 2008-2009, l’objectif étant d’inciter les chercheurs et les producteurs dans la mise en oeuvre de l’Initiative Riz dès cette campagne.

C’est pourquoi à Sotuba comme à Baguinéda, le Chef du gouvernement n’a cessé de rappeler la détermination du gouvernement à appuyer les activités agricoles.
IER DE SOTUBA

Le jeudi 22 mai 2008, le Premier ministre accompagné d’une forte délégation dont les ministres de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, de l’Environnement et de l’Assainissement, de Mme la Commissaire à la Sécurité Alimentaire s’est rendu à l’IER de Sotuba.

Une occasion pour le Premier ministre de souligner la volonté du gouvernement, conformément à ce qui a été fortement énoncé tant dans le PDES que dans la déclaration de politique générale d’accorder à la recherche, notamment à la recherche agronomique toute l’attention requise.

Ainsi, au cours de cette visite, avant d’échanger avec les chercheurs, le Premier ministre et sa délégation a d’abord visité des stands dans lesquels on pouvait magnifier les fruits des recherches.

A cet effet, le Chef du gouvernement et sa suite ont pris connaissance, entre autres des différents programmes de recherche sur des variétés de mil, riz, sorgho, maïs, fruits et légumes, des ressources forestières qui ont permis de fournir des semences de qualité et le laboratoire de technologie alimentaire qui fait des recherches sur la transformation, la conservation des produits agricoles.

Après la visite des stands, le Directeur Général de l’IER, Pr. Bino Témé, dans leur salle de conférence, a fait une présentation retraçant l’historique et l’organisation de sa structure, ses acquis et insuffisances scientifiques institutionnelles, les défis à relever et les perspectives.
LES MISSIONS DE L’IER

Ainsi, il a souligné que l’IER a pour entre autres missions d’élaborer et de mettre en oeuvre des programmes de recherche agricole, de contribuer à la formation et à l’information scientifique.

Selon Pr. Témé, l’IER a 6 centres régionaux (Sotuba, Sikasso, Niono, Mopti, Kayes et Gao), 9 stations et 14 sous-stations qui font des recherches entre autres sur des programmes sorgho, mil, riz, maïs, volaille, bovin, coton, petits ruminants, ressources halieutiques.

Parlant des insuffisances de la réforme, il a souligné entre autres l’insuffisance et l’inadaptation du niveau de financement (ressources forestières, productions animales, fertilité des sols). S’agissant des défis à relever, le Directeur de l’IER a parlé du plan d’investissement sur 5 ans.


Des besoins financiers exprimés

Ainsi, il a précisé que pour la construction et la réhabilitation des stations et sous-stations, il faut 500 millions de F CFA et pour l’achat et l’installation des équipements de production et de conservation des semences de base, il faut 200 millions de F CFA.

Aussi, selon le Directeur Général, pour améliorer les performances de l’IER, il faut veiller au renouvellement du personnel des équipes de recherche, sécuriser la situation du personnel contractuel et assurer la sécurité foncière des domaines de l’IER qui sont menacés par l’urbanisation accélérée et par l’extension des surfaces cultivées dans les zones rurales.

Il a aussi souligné que l’un des défis majeurs à relever c’est de donner des réponses à l’Initiative Riz du gouvernement d’assurer la formation de l’encadrement aux techniques de production du riz Nerica sur laquelle l’Initiative Riz repose et de faire de notre pays le centre d’excellence pour la recherche sur le riz comme prévu dans le WAPP.

Le Défi de la consolidation des acquis

Il a par ailleurs souligné qu’en plus des défis à relever, l’avenir de l’IER dépendra également de sa capacité à consolider les nombreux acquis aussi bien institutionnels que technologiques. Mais bien avant cette présentation, dans son mot de bienvenue, le Directeur Général de l’IER a assuré de leur engagement à soutenir l’Initiative Riz.

Quant au Chef du gouvernement, il a remercié les hommes et les femmes de l’IER pour tous ce qu’ils font dans le domaine de la recherche : “J’ai vu, j’ai même goûté maintenant, je suis venu vous écouter”, a-t-il précisé.

A en croire M. le Premier ministre, cette visite est importante pour deux raisons parce qu’il portait le message du président de la République à savoir sa grande satisfaction envers l’IER et son encouragement. Il a ensuite fait part aux chercheurs que la recherche constitue une des priorités de notre politique de développement.

Par ailleurs, au cours de la rencontre, le syndicat des travailleurs de l’IER, à travers son Secrétaire Général, M. Lassana Sacko, a souligné deux problèmes majeurs auxquels les travailleurs de l’IER sont confrontés à savoir le retard accusé dans la nomination de certains chercheurs dans le corps de Directeurs de recherche, l’épineux litige foncier qui oppose la station régionale de Sotuba à la mairie de la Commune I.
BAGUINEDA

Dans le cadre du suivi de la mise en oeuvre de l’Initiative Riz, le Premier ministre a effectué sa première sortie de terrain à Baguinéda, c’était le vendredi 23 mai 2008, accompagné d’une forte délégation dont le ministre de l’Agriculture, le représentant du ministre de l’Elevage et de la Pêche, des partenaires techniques et financiers.

Il s‘agissait de faire le point avec les producteurs du dispositif de mise en place par le ministre de l’Agriculture pour la bonne exécution des activités de production. A Baguinéda, dès l’arrivée, le Premier ministre et sa délégation ont pu mesurer le degré d’adhésion des producteurs.


L’engagement des producteurs

En plus de l’accueil populaire, on pouvait noter sur les banderoles entre autres “L’OPIB adhère à l’Initiative Riz”. Avant la réunion avec les producteurs, le Chef du gouvernement et sa délégation ont visité un champ de riz en préparation appartenant à Mme Koyan Samaké qui a salué l’Initiative tout en assurant leur adhésion et encouragement.

Il a ensuite lancé le Projet d’Intensification de Baguinéda (PIB) qui coûte 11,311 milliards et va permettre d’augmenter la superficie cultivable au niveau de Baguinéda à travers l’aménagement des plaines. A en croire les responsables du projet, les marchés sont attribués à des entreprises et si tout va bien, les deux plaines seront aménagées pour la campagne 2009.

Quelques doléances de la mairie de Baguineda

A la réunion, le maire de Baguinéda, M. Mamadou Traoré, dans son mot de bienvenue, a présenté sa commune qui a une superficie de 987 Km2 et compte 26 995 habitants qui sont essentiellement agriculteurs. Il a par ailleurs souligné que les populations de sa commune adhèrent à l’Initiative Riz avant d’assurer du soutien de l’autorité communale.

Par ailleurs, il a souligné quelques doléances de sa commune comme l’électrification rurale, la réhabilitation de l’usine SOMACO pour la valorisation de leur tomate. Quant au représentant des chefs de villages de la commune, il a d’abord remercié le Chef du gouvernement pour sa visite dans leur commune.

Avant de rappeler que pour une autosuffisance alimentaire, il faut de l’eau et de l’engrais. Selon lui, si toutes ces conditions sont remplies, le gouvernement peut compter sur leur commune pour une bonne production.


Le producteurs déterminés

Dans son intervention, le représentant des producteurs, M. Yacouba Diarra, a remercié le gouvernement pour avoir choisi Baguinéda. Avant de rappeler que c’est la deuxième fois que les producteurs sont appuyés à travers l’OPIB (Office du Périmètre Irrigué de Baguinéda) et le PIB (Projet d’Intensification de Baguinéda).

A en croire le représentant des producteurs, si l’Etat met à leur disposition de l’engrais à prix subventionné et à temps, les producteurs de Baguinéda promettent de produire 20 000 tonnes au lieu de 19 000 tonnes demandées par le gouvernement. Et cela avec la complicité de l’OPIB et leur calendrier agricole.

Il a par ailleurs demandé au gouvernement de leur fournir des motoculteurs. Avant de souligner quelques difficultés comme l’enclavement des villages situés le long du canal, le sous-équipement, le manque de terre.

La disponibilité du Gouvernement

Dans son intervention, le Chef du gouvernement a d’abord remercié la population de Baguinéda pour leur accueil. Avant d’inviter les producteurs à se regrouper. Il les a ensuite assurés de l’engagement du gouvernement à appuyer les producteurs.

A cet effet, il a précisé que les engrais seront disponibles à temps. S’agissant l’électrification de Baguinéda, le Chef du gouvernement a souligné que l’AMADER est en train de travailler sur la question.

Il a par ailleurs souligné que d’ici 5 ans, le problème d’équipement sera réglé mais pour ce qui est de cette année par rapport à l’acquisition des motoculteurs, le Chef du gouvernement a promis de se renseigner s’il est possible de leur en fournir.

Il a enfin souligné qu’il a pris bonne note de leur engagement et a promis de retourner pour vérifier si ses engagements ont été tenus.


Dado CAMARA

26 Mai 2008