Selon lui, les syndicats et l’Association des Elèves et Etudiants du Mali, des enseignants, ne travaillent pas. Ils passent donc tout leur temps à revendiquer leurs droits en oubliant qu’ils ont aussi des devoirs.
De l’avis de Pinochet, tout le monde est coupable dans cette crise : l’Etat, les parents d’élèves, les enseignants, les élèves et étudiants, la société civile, les syndicats et associations, les élus, les hommes politiques, bref, nous sommes tous dans le même bateau. Ce qui irrite beaucoup le Premier ministre, c’est le constat que le peuple malien ne travaille pas, donc est paresseux.
Après l’ouverture de la séance par le Premier ministre, la cérémonie débuta par des sketches interprétés par des enfants qui ont mis dans le même sac gouvernants et gouvernés.
Le gouverneur de la région de Koulikoro, M. Mamadou Issa Tapo, dans son mot de bienvenue, a approuvé la démarche et le choix du thème, à savoir l’école, qui se trouve au coeur des priorités du Président de la République. Le Premier ministre M. Ousmane Issoufi Maïga s’est indigné des revendications corporatistes de tous genres et ordres, la complexité des problèmes et l’urgence de les résoudre, l’amalgame de certains partenaires qui ne favorisent pas la recherche de solutions. Même si certaines doléances sont pertinentes, les réalités budgétaires ne permettent pas d’y répondre avec satisfaction.
Le Programme Décennal pour l’Education (PRODEC) dans ses orientations prévoit des investissements : construction de salles de classes, revalorisation du salaire des enseignants, fourniture du matériel scolaire aux élèves, etc. Selon Pinochet, l’intrusion des politiques à l’école est aussi un facteur qui a contribué à la dégradation du système d’enseignement au Mali.
« Notre jeunesse doit être éduquée dans la convivialité, conformément aux ambitions de l’Etat, qui accorde plus de 30% de son budget de fonctionnement aux dépenses de l’éducation« , affirme le Premier ministre.
Les Directeurs des Centres d’Animation Pédagogiques de Koulikoro et Kati ont fait tour à tour le point de la situation générale de l’enseignement dans leur ressort. Selon eux, les problèmes de l’école en deuxième région comme partout au Mali se caractérisent par la vétusté des locaux, le manque d’enseignants, la pléthore des effectifs…
Les élèves et leurs parents du Lycée Djoba Diarra de Koulikoro se plaignent des difficultés d’accès à cet établissement secondaire situé entre les grottes. La violation des principes républicains par les élèves qui s’octroient des congés à la veille des fêtes, le comportement peu orthodoxe des associations de parents d’élèves et de certains enseignants sont autant de difficultés qui handicapent la bonne marche de l’école.
QUELQUES PISTES DE SORTIE DE CRISE
Réussir l’expérience de la professionnalisation des Centres d’Education pour le Développement (CED) ou l’alphabétisation fonctionnelle des adultes, définir les relations entre l’école publique, privée, communautaire associative, la restauration de l’autorité, encourager et soutenir la création des Institutions de Formation des Maîtres (IFM), de lycée etc sont, entre autres, quelques-unes des pistes de sortie de crise.
Le Premier ministre a, en outre, estimé que les problèmes de l’école malienne sont connus de tous. Il s’agit de travailler, de produire pour la croissance ; c’est le fruit de la croissance qui peut être partagé. Et, le Premier ministre pense que les Maliens ne travaillent pas. Le ministre de l’Education Nationale, le Pr Mamadou Lamine Traoré affirme à son tour que « le rendement scolaire, comparé au taux brut de scolarisation qui est l’ordre de plus de 70% est un mauvais indicateur : il y a trop de redoublements« .
LES OBJECTIFS DE LA RENCONTRE
La rencontre du Premier ministre avec les acteurs de l’école pour la recherche des propositions de sortie de crise a permis dans l’immédiat d’interpeller les uns et les autres sur ce qu’ils doivent faire. C’est ce qu’on appelle situer les responsabilités. A terme, elle doit permettre de résoudre en grande partie les problèmes de l’école tant au sein de l’administration d’Etat qu’au sein des services déconcentrés.
Daba Balla KEITA – 21 février 2005