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L’information est tombée comme un couperet sur les autorités maliennes. Ces dernières par la voix du Président de la République et l’ensemble des Institutions de la République ont condamné fermement ces violences et élevé la plus vive protestation contre les agressions et exactions dont viennent d’être victimes ses ressortissants.

Le Mali exige en outre des autorités togolaises que des enquêtes soient rapidement diligentées et les auteurs poursuivis. Tout en rappelant son engagement et sa disponibilité à accompagner le Togo dans la résolution de la crise, le gouvernement de la République du Mali appelle les plus hautes autorités togolaises à assurer la sécurité de tous les Maliens résidant sur leur territoire et à garantir la protection de leurs biens.

Pourquoi un tel regain de violences contre les Maliens L’assassinat lâche des Maliens a étonné plus d’un observateur au Togo.

Faut-il rappeler que dans la résolution de la crise togolaise, les autorités maliennes n’ont ménagé aucun effort pour réconcilier les Togolais entre eux.

Le Président Amadou Toumani Touré a d’ailleurs laissé une bonne impression dans ce pays à cause de ses talents avérés dans la médiation internationale. Mieux, beaucoup de Maliens ont participé à ces élections en qualité d’observateurs internationaux. T

outes choses qui démontrent l’intérêt évident des Maliens pour le devenir de ce pays qui constitue d’ailleurs aujourd’hui un port d’approvisionnement pour le Mali en marchandises de tous genres.

C’est à cause de tout ce crédit dont jouissent les Maliens au Togo que les observateurs de la scène politique togolaise continuent à s’interroger sur les vrais dessous de cette affaire.

Déjà certains doigts se pointent en direction de l’opposition radicale qu’ils accusent ouvertement. C’est par exemple, le cas du candidat du RPT sorti vainqueur du scrutin du 24 avril dernier, Faure Gnassingbé.

Ce dernier, dans un entretien exclusif accordé à notre confrère de l’AP affirme clairement : «on a vu des Maliens égorgés et brûlés par des opposants». D’autres versions émanant cette fois-ci des Togolais accusent les Maliens d’être «des marabouts et féticheurs» du régime RPT.

Certains aussi pensent que la diaspora malienne est réputée être proche de la famille Eyadéma.

Les enquêtes qui seront ouvertes très prochainement permettront de nous fixer sur les vrais mobiles de ces actes de xénophobie.

Mais en attendant que lumière soit faite sur cette affaire, nous vous offrons en exclusivité la liste des victimes maliennes dans la crise togolaise.

Birama Fall

Liste des huit personnes tuées

1. Ibrahima Diakité dit Kabako Bourama : fils de feu Doussolé et de feu Fanta, féticheur demeurant à Faladié Sokoroni (Bamako), 30 ans. Il résidait à Lomé depuis 6 mois seulement.

2 Seydou Diakité : 40 ans domicilié à Sénou (Mali). De passage à Lomé chez son frère il y a seulement 10 jours.

3. Bourama Diakité : architecte en bâtiment demeurant à Faladié Sokoroni
36 ans.

4. Lassine Diakité dit Sinè : vendeur de véhicules demeurant à Faladié Sokoroni (Mali), 20 ans. Un mois seulement à Lomé.

5. Mohamed Diakité : 16 ans, disciple du féticheur Kabako Bourama.

6. Sékou Kamissoko : 20 ans, apprentis-féticheur, originaire de Kita.

7. Drissa : chauffeur de citerne, 50 ans, à Lomé depuis deux mois.

8. Amadou Sidibé dit Papou : mécanicien, 27 ans né à Lomé. Fils de Gaoussou Sidibé et de Maïmouna Coulibaly dite Maïtoubabou.

Les rescapés:
– Mama Diakité : ménagère (2 enfants).
– Béatrice Taro : cuisinière du féticheur Kabako Bourama, burkinabé
– Moussa Mohamed Mariko, 27 ans.

3 mai 2005