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Principalement animée par Mme Fatoumata Maïga présidente de l’AFIB, cette conférence a enregistré la présence des membres d’Amnesty International-Mali, notamment son président Amadou B. Traoré, Saloum D. Traoré, Kader Krumah et Abba Touré spécialisé dans les armes légères.

Amnesty International est une organisation Internationale qui oeuvre pour la défense des droits de l’homme. Elle est implantée dans plus d’une centaine de pays à travers le monde. La branche du Mali s’intéresse particulièrement aux violences faites aux femmes au Soudan.

Quant à l’Association des Femmes Initiatrices pour la paix (AFIP), elle est une association féminine qui, de par le monde, impulse des processus de paix, et se rassemble pour dire non aux armes légères qui engendrent les violences faites aux femmes.

La présidente de l’AFIP, Mme Fatoumata Maïga, a, dans son exposé, parlé de la déstabilisation de l’Afrique, particulièrement l’Afrique centrale et les pays de Grands Lacs. Pour preuve : De 1960 à nos jours l’Afrique a connu 80 coups d’Etats dont 50 réussis.

Plus 650 millions d’armes légères, circulent à travers le monde, dont 100 millions en Afrique. La synthèse des documents sur le rôle des armes légères, lesquelles contribuent à tuer, mettre en danger, mutiler et appauvrir les femmes, démontre que les hommes sont davantage tués et blessés par balles que les femmes, mais celles-ci sont touchées de façon disproportionnée par la violence armée dans la mesure où elles achètent, possèdent ou utilisent très rarement des armes à feu.

Aux Etats-Unis, les armes à feu (96 pour 100 habitants) sont à l’origine de 66% des homicides de femmes. En Afrique du Sud, une femme est abattue par une arme à feu toutes les six heures par son conjoint ou son compagnon, actuel ou précédent.

Aux Etats-Unis, si une arme est détenue au foyer, un membre de la famille a globalement 41% de risques en plus d’être assassiné, risque multiplié par trois pour les femmes.

Sous la contrainte ou de leur plein gré, les femmes prennent de plus en plus part aux conflits que les armes légères contribuent à alimenter : elles sont combattantes, infirmières, cuisinières ou esclaves sexuelles.

Les violences sexuelles perpétrées contre les femmes durant les conflits prennent des allures d’épidémie et font fréquemment et délibérément partie des stratégies militaires et politiques.

Dans les sociétés où l’appartenance ethnique se transmet par l’homme, les femmes « ennemies »sont violées et contraintes à procréer.

“Les Janjawid au Soudan, violent, éventrent des petites filles de 12 ans à 11 ans. Une dizaine d’hommes si non plus peuvent coucher avec une seule fille. Ils obligent d’autres hommes à coucher avec leur mère”, a déploré la présidente de l’AFIP.

Elle a enfin plaidé pour l’instauration du genre, qui selon elle, ne reste qu’un mot vain en Afrique.

Moussa TOURE

10 mars 2006.