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Décidément, la Commune V est en passe de devenir (négativement) la Commune la plus vue, ces derniers temps, à Bamako. Du coup, des regards accusateurs sont braqués sur le Maire Demba Fané qui serait à l’origine de la vente de tous les terrains de loisirs en Commune V. Pour les uns,le Maire n’est pas responsable de toutes ces ventes ; mais pour les autres, il l’est.

Pour certains, le Maire a voulu couvrir ses prédécesseurs, pour bien profiter, lui aussi. Ainsi, après avoir découvert la liste des personnes ayant arbitrairement bénéficié de lots à usage d’habitation à Kalaban Coura-Sud, Extension (64 personnes au total), c’est au tour des jeunes de Torokorobougou de se mettre en colère.

Selon le porte-parole de la jeunesse du quartier, depuis un certain temps, il a été constaté que les espaces vides constituant des terrains de loisirs sont en train d’être vendus à de tierces personnes. “Chaque jour que Dieu fait, on y trouve certaines personnes munies de leurs titres d’exploitation ou de construction. Finalement, on n’a plus de terrains de loisirs. Chaque fois qu’on veut rencontrer le Maire, on nous dit qu’il est en mission, ou qu’il est parti en réunion. La patience a des limites ; et comme on le dit, nous sommes dans un Etat de droit. Nous allons user de tous les moyens légaux pour mettre fin à ces ventes illicites qui risquent de freiner les activités lucratives de la jeunesse“, a-t-il déclaré.

Après plusieurs réunions et échanges, et face au refus du Maire de les recevoir, les jeunes du quartier ont décidé d’écrire au Gouverneur du District de Bamako. D’ailleurs, une rencontre était prévue, le 25 Novembre, entre le Gouverneur et les jeunes de Torokorobougou. Rappelons que depuis un certains temps, c’est un nombre incalculable de gens qui continuent de se plaindre du Maire. On se rappelle de l’affaire de la vente du terrain de football de Sossorobougou, à Daoudabougou, à Kalaban-Coura et dans plusieurs autres quartiers.

Malgré la protestation de la population, rien n’a été fait pour trouver des solutions. Ce qui avait d’ailleurs failli faire dégénérer la situation entre la population et les forces de l’ordre appelées à la rescousse par le Maire de la Commune V. Pourtant, à entendre les maires durant les campagnes électorales, on a l’impression qu’ils représentent les populations. “Tous les Maires sont les mêmes. Ils viennent uniquement pour leurs propres intérêts. Qu’ils sachent que Dieu ne dort pas”, a lancé un habitant de la Commune.

Comme on le sait, les spéculations foncières constituent l’une des principales ressources financières avec lesquelles la plupart des maires ont pu s’enrichir. En plus des lots qu’ils s’offrent et offrent à leurs amis et proches, ils engrangent de fortes sommes pour se positionner davantage en vue de leur maintien aux prochaines élections. En achetant la conscience des électeurs, dont la majorité est nécessiteuse, ils parviennent à se maintenir sans problème.

Aussi, les populations, notamment les jeunes et les femmes, doivent savoir faire la différence entre les Maires qui sont réellement capables et ceux qui ne se sont pas du tout. Dans ce cas là, seules les personnes qui ont une assise sociale confortable doivent être élues. Mais hélas, au Mali, le plus souvent, c’est sur de petites considérations et de faux sentiments qu’on élit les responsables politiques à de hautes instances de décision.

Sadou BOCOUM

27 Novembre 2008