C’est dans les locaux de son département que le ministre de l’Industrie et du Commerce Choguel Maïga a rencontré, hier, les opérateurs économiques (gros importateurs), les commerçants détaillants et les associations des consommateurs.
Il s’agissait de faire le point des importations autorisées dans le cadre de l’exonération de la TVA et de débattre des nouvelles dispositions à prendre pour le mois de carême.
Mais ces points n’étaient qu’une ouverture sur l’ordre du jour proprement dit : annoncer à ces partenaires la volonté du gouvernement de fixer les prix du riz. Et cela à cause d’un certain nombre de constats.
Premièrement, selon le ministre rien ne justifie économiquement les agissements de certains commerçants à rehausser les prix du riz alors qu’ils ont la possibilité de les stabiliser.
Secundo, des commerçants ont été pris la main dans le sac en flagrant délit de spéculation sur les prix. Il a donné l’exemple d’un grand importateur possedant du riz de qualité. Malheureusement ce fut un conseiller du ministre qui a été témoin de la cherté de son riz sur le marché : 375 F Cfa le kilogramme, là où le riz ne doit pas dépasser 280 F Cfa selon le ministre.
Alors le gouvernement a décidé d’arrêter le jeu de la spéculation en prenant des mesures administratives conformément à l’ordonnance N°92-021/P-CTSP et au décret N°92-133/P-CTSP instituant et réglementant la liberté des prix et de la concurrence.
A partir de ces textes, le gouvernement veut donner une fourchette de prix que les détaillants ne peuvent pas dépasser.
Ainsi pour le riz de grande consommation, le ministre de l’Industrie et du Commerce a proposé 280 F (deux cent quatre vingt F Cfa) comme prix maximum. Cette somme est le plafond qu’aucun détaillant ne doit dépasser sous peine de sanction.
Pour Hama Abba Cissé, président des détaillants et 2e vice-président de la CCIM, les différentes concertations avec le gouvernement ont porté leurs fruits puisque les prix commencent à chuter.
Il craint que la mesure administrative ne contribue à aggraver la situation. Puisque dit-il, il n’y a pas de riz sur le marché malgré la situation que le ministre présente.
Cette situation, c’est celle des importations du riz et du maïs sans TVA. Le gouvernement a annoncé que 82.734 tonnes de riz et 18.431 tonnes de maïs ont été importées sans TVA.
Tout cela est un effort, reconnaît le président des détaillants qui demande de prolonger le délai de la TVA en novembre. Car disait-il, avant de prendre des mesures administratives, il faut plutôt penser à faire rentrer le maximum de riz pour éviter la rupture.
Sans contester le prix proposé par le ministre, Hama Abba a souhaité que le gouvernement adopte d’autres stratégies. Apparemment, les importateurs, du moins ceux qui étaient présents à la réunion, ne sont pas contre les mesures administratives.
Parce que Choguel Maïga leur a expliqué que ces mesures ne visent qu’à décourager ceux qui font de la spéculation.
«Elles ne doivent pas gêner les opérateurs économiques qui font leur commerce normalement», précise-t-il. Pour le carême, le ministre rassure en affirmant que le marché est suffisamment approvisionné en riz. Mais pour les autres produits de première nécessité, le gouvernement verra très bientôt les mesures à prendre, a affirmé M. Maïga.
S’agissant du prolongement de la TVA, le ministre a promis de saisir qui de droit. Mais auparavant, il a demandé aux opérateurs économiques, aux détaillants et aux associations des consommateurs d’informer et de sensibiliser les populations sur les mesures arrêtées, et de saisir aussi les autorités à travers la Direction nationale du Commerce et de la Concurrence en cas de violation de ces mesures.
Idrissa Maïga
21 septembre 2005.