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« Soutien électoral à ATT d’accord, mais respect des textes du parti d’abord ». C’est en substance, l’ossature des débats menés à la 7e conférence nationale de l’Adéma. Les « pro » et les « anti » ATT ont eu à parlementer fort sur ce point précis. Au départ, la question du soutien à ATT devait être tranchée à la présente conférence.

A l’ouverture des travaux tout le monde est resté dans l’expectative à cause du silence malicieusement entretenu par Dioncounda Traoré, président du parti de l’Abeille.

C’est au cours des échanges qui ont suivi la cérémonie d’ouverture que le président a apporté la précision selon laquelle « il ne s’agit pas là d’une conférence d’investiture » tout en s’appuyant sur le fait que « les textes en la matière seront respectés ».

D’autres responsables comme le 1er vice-président, Soumeylou Boubèye Maïga, très à cheval sur les principes, tient au respect strict des textes comme à la prunelle de ses yeux.

« La conférence ne peut pas nous lier par une décision fut-elle majoritaire ou unanime si elle n’est pas conforme aux textes », avait-il déclaré dans son intervention.

La conférence nationale dans sa résolution première a décidé de « traduire le soutien politique actif du parti à ATT en soutien électoral en 2007 ».

Toutefois, la deuxième résolution prend le contre-pied de la précédente en « engageant le Comité exécutif (CE) à prendre toutes les mesures pour la mise en œuvre de la première résolution dans le respect des textes ».

La case départ

Une analyse de cette dernière résolution indique clairement que les débats sont loin d’être clos. Les « pros » et « anti » ATT sont tout simplement renvoyés à la case départ.

La discussion est donc relancée au sein du parti au niveau des comités et sections dans la perspective d’un congrès extraordinaire ou ordinaire.

A l’Adéma, le congrès est la seule instance habilitée à relire les statuts et règlement intérieur. Les articles 51 à 58 qui ne parlent que de candidature interne ne prévoient pas le cas de figure comme celui relatif au soutien à ATT à la présidentielle de 2007.

Selon les textes, « le candidat du parti doit être un militant du parti régulièrement à jour de ses cotisations ». Le congrès doit alors réajuster les textes à la dimension d’ATT dont le militantisme au sein de l’Adéma reste à prouver même par ses défenseurs irréductibles.

Une autre équation reste la troisième résolution qui « engage le CE à établir dans un bref délai une plate-forme avec ATT ».

Cette résolution demeure une véritable quadrature du cercle pour les défenseurs de la candidature d’ATT. Comment obtenir un engagement formel avec un partenaire supposé qui ne vous a rien demandé au préalable ?

Pour le cas précis d’ATT, la signature d’une plate-forme signifiera sans nul doute, qu’il filait en cachette une parfaite relation avec le parti de l’Abeille pour se faire réélire en 2007. Un piège sans fin ou à cons ?

Abdrahamane Dicko

15 novembre 2005.