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Jeudi 21 janvier. Il est 9 heures 45. Le soleil flirte avec les nuages. A cent mètres du marché, une foule s’est regroupée près d’un bâtiment flambant neuf.
Avec sa voix aiguë, la cantatrice, Founèmousso Diabaté dite « la mère » tente de réchauffer encore plus l’ambiance. 10 heures 15 minutes.

Le cortège ministériel, dans une poussière aveuglante, traverse la ville et s’immobilise près du même bâtiment sous les applaudissements nourris de la foule. Après les salutations d’usage, place à la cérémonie.

Le maire de Kita, Bolé Kéïta, s’adressant à ses hôtes, a souligné que « c’est un insigne honneur pour le conseil communal, les chefs de quartier, les intervenants de la filière avicole d’accueillir le ministre et sa suite en terre malinké« .

Selon Bolé Kéïta, l’aviculture fait partie des principales activités économiques du cercle. Et pour cause, l’effectif des volailles est estimé à 200 000 sujets environ, toutes espèces confondues.

La commercialisation de la volaille par les populations, quant à elle, est très développée et fait du cercle l’un des centres de ravitaillement des villes de Kayes, Kati et le District de Bamako.

L’infrastructure, dont il est question, est bâtie sur 880 mètres carrés et est composée d’un hall comprenant 65 cages avec une capacité chacune de 100 à 120 sujets. On y trouve aussi deux guichets, une aire d’abattage, une pharmacie, un bureau, un magasin, deux douches et deux toilettes.

Elle a été construite sur financement de la Banque Arabe de Développement Economique de l’Afrique (BADEA) pour un coût de 88 574 430 Fcfa. C’est l’entreprise Château d’Eau Construction qui a exécuté les travaux.

Toutes choses qui ont poussé Bolé Kéïta à déclarer que : « A travers cette réalisation, un nouveau souffle vient d’être donné à l’économie du cercle, d’où une réponse à la lutte contre la pauvreté ». Avant de conclure que « bon usage sera fait de ce joyau architectural« .

Le représentant des aviculteurs, Mamadou Chérif Coulibaly a, pour sa part, exprimé toute sa joie de voir un tel dispositif mis en place.

« Un édifice qui permettra aux aviculteurs de s’organiser et de mieux contribuer au développement socio-économique de Kita » a-t-il souligné. Mamadou Chérif Coulibaly, en concluant, demandera des poussins pour que la production soit relancée.

Touba : cité pieuse et avicole

Touba, localité située à environ 90 kilomètres de Koulikoro, est très réputée pour sa dévotion. Haut lieu de l’Islam au Mali, le village de la commune de Duguwolowila, qui est perceptible de loin par ses minarets, compte plusieurs mosquées et autant d’écoles franco-arabes.

« Dans chaque maison on trouve un maître coranique » nous a confié un notable. Ici, la population est constituée de Sarakolés, Maures, Peuhls et Bambara. On cultive, on élève du bétail, mais aussi et surtout de la volaille.

C’est d’ailleurs pour cela que le ministre et sa suite s’y sont rendus en cette belle matinée du vendredi 22 juillet. L’atmosphère est plutôt calme. Seul le bruit d’un ngoni vous montre qu’une fête a lieu dans le village.

Sur les lieux, sous un hangar construit pour la circonstance, de vieilles femmes toutes voilées sont assises derrière les hommes.

A l’arrivée de la délégation ministérielle, ce sont quelques petits enfant qui, au cri de « Touré », réchauffent l’ambiance.

Le maire, Néga Sylla, dans une brève intervention se dira « honoré par cette visite » et invitera les habitants de la commune « à bien prendre soin du marché à volaille qui va être inauguré ».

Le représentant de la coopérative avicole de Touba, a tout d’abord présenté son association qui vise à défendre les intérêts des aviculteurs et à promouvoir le secteur, entre autres.

Il a exprimé leur engagement « sans faille » à entretenir le bâtiment qui leur a été offert. Il a, par ailleurs, souhaité que le Département initie des séances d’éducation et de sensibilisation des acteurs de la filière, et répare la route qui mène vers le marché à volaille.

Un marché à volaille qui a été construit grâce toujours à l’aide de la BADEA à hauteur de 93 337 234 Fcfa. Il comprend un hall acheteur équipé de cages à volaille, un château d’eau et une pompe. Cette réalisation est l’œuvre de l’entreprise Sékou Bocoum.

Dans ces deux localités, le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Oumar Ibrahim Touré, a rappelé que « le marché à volaille joue un rôle très important dans la promotion des échanges« .

Il a, en outre, souligné que ces joyaux «fourniront aux populations des services de qualité dans les meilleures conditions d’hygiène et de salubrité».

Aussi, Oumar Ibrahim Touré a-t-il attiré l’attention de tous les partenaires concernés sur la nécessité « d’une bonne organisation autour de l’infrastructure et d’un mode de gestion efficace et consensuel des installations dans le but de garantir leur entretien et leur renouvellement« .

Aussi bien à Kita qu’à Touba, les entreprises chargées d’effectuer les travaux ont pris énormément de retard dans leur exécution. Une chose que le ministre a déplorée.

Il n’a d’ailleurs pas pris de gants pour le faire savoir : « Le retard constaté dans l’exécution des travaux doit interpeller nos entreprises nationales. Pour être compétitives sur le marché international, il faut être rigoureux et sérieux. Cela interpelle d’autant plus les services techniques de l’Etat dans la passation de ces marchés« .

Paul MBEN

25 juillet 2005