Le gouvernement du Mali, suite aux journées de réflexions et d’études sur les musées, tenues en 1976, a décidé de célébrer chaque année une semaine nationale du patrimoine culturel.
Cette semaine a pour but d’inviter l’ensemble de la population à méditer sur l’importance et le rôle du patrimoine culturel dans l’oeuvre de construction nationale.
Toute chose qui aidera le Ministre dans son combat de valorisation de notre culture. Dès lors, de nouvelles initiatives pour le bien-être de la culture malienne ne cessent de naître. La biennale artistique et culturelle qui était morte a également été ressuscitée.
Rappelons que cette année 2005 a été une année riche en manifestations culturelles. Nous avons vécu entre autres le lancement de la carte culturelle du Mali, la Semaine Nationale du patrimoine culturel, la journée culturelle de Cuba, la rencontre des chasseurs ouest-africains, le triangle du balafon, la biennale artistique et culturelle, Dense Bamako danse, la rencontre de la photographie Africaine, l’Université des cinq continents.
Ce dernier a été institué pour permettre aux universitaires de connaître mieux la culture malienne, qui malgré son importance, reste méconnue des scolaires et des universitaires.
Tous ces évènements constituent les étapes déterminantes dans l’accomplissement de l’une de missions de base du Ministère de la Culture, à savoir l’intégration des peuples par la culture.
Lors de la cérémonie d’ouverture de la biennale artistique et culturelle édition 2005 à Ségou, et de la 6e rencontre de la photographie africaine à Bamako, le ministre de la Culture Cheik Oumar Sissoko, a dit ceci: « Le monde a aujourd’hui conscience que la culture porteuse de sens, de valeurs et d’identité pour chaque communauté humaine, mérite au plus haut point, une attention et un combat pour la reconnaissance de la spécificité des biens et services culturels, le droit des gouvernements à adopter ou à maintenir des mesures qu’ils jugent appropriées pour le patrimoine culturel et le développement dans leurs expressions culturelles et linguistiques ».
« Il y va de notre détermination et de notre noble et légitime ambition d’avoir une identité visuelle africaine qui, ici comme partout ailleurs, ne s’arrache qu’au prix d’une véritable intégration au monde et d’une confrontation avec les expériences venant d’ailleurs ».
A cet effet, une convention pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles a été adoptée tout récemment. Vécus, ces évènements ci dessus cités ne sont, pour autant, pas derrière nous.
Ils n’appartiennent guère à notre passé, définitivement rangés dans des archives du département culturel. Ils constituent plutôt pour nous un miroir pour nos regards sur l’avenir, nos projections sur le futur immédiat et lointain, un futur que nous voyons rose.
Les grands Empires nous ont légué un héritage culturel à la fois riche et divers. Cet héritage comprend entre autres, les cités historiques(Djenné, Tombouctou, Gao), des vestiges d’anciennes métropoles commerciales (Koumbi Saleh, Gnani, Teghazza, Es-Souk), des momments culturels (Mosquées de Tombouctou et le Tombeau des Askia qui en 2004 a été inscrits sur la liste du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO), des lieux de mémoire (Kouroukan Fuga, Tondihi, Krina, Mianan Koulou), des oeuvres littéraires (légendes, mythes, récits oraux et myriades de manuscrits). Tout ceci témoigne le rayonnement culturel et intellectuel de notre pays.
Signalons que Tombouctou, a été retenue comme deuxième capitale de la culture islamique. Cette deuxième édition dénommée « Tombouctou 2006 » accueillera les représentants des trois régions arabe, asiatique et africaine.
Pour qu’une ville, faut-il le rappeler, abrite ce grand évènement, elle doit remplir certains critères, justifier d’une histoire culturelle riche et des patrimoines matériels et intellectuels dignes de reconnaissance et de conservation.
Nous devons donc être fiers de notre culture au passé prestigieux.
Moussa TOURE
30 novembre 2005.