Le dimanche 27 mars 2005, la ville de Bamako a vécu une situation quasi-insurrectionnelle où des édifices publics et des biens privés ont été saccagés. Les actes d’émeute posés à l’issue du match Mali-Togo vont bien au-delà d’une simple manifestation de dépit liée à une défaite sportive.
Ils sont aussi l’expression probable d’un désespoir et d’un sentiment d’hostilité envers l’Etat et ses symboles.
Ils sont enfin l’expression d’une jeunesse désemparée, confrontée aux difficiles réalités de la vie et dont le désarroi exprimé de cette manière à l’occasion d’un match de football interpelle sur le devenir de notre pays.
Il n’est cependant pas indifférent de rappeler que les pouvoirs publics ont porté suffisamment leur attention sur les questions sportives ; ils ont en particulier apporté un soutien confortable aux Aigles du Mali.
La jeunesse, a-t-on coutume de dire, est l’avenir de toute société.
Précisément, parce qu’elle a le temps devant elle, la jeunesse est censée pouvoir transcender les difficultés de la vie et être suffisamment forte et créatrice pour apporter les solutions idoines aux défis auxquels toute société est confrontée.
C’est dire qu’en principe, la jeunesse est porteuse d’espoir.
Les manifestations violentes de dimanche soir ont été révélatrices de la désespérance dont notre jeunesse est porteuse et cela est de nature à inquiéter tout patriote préoccupé du devenir du Mali.
La jeunesse du Mali doit se rappeler que les édifices publics ont été construits au prix d’un lourd sacrifice consenti par l’ensemble du peuple malien. A ce titre ils méritent protection et respect de la part des jeunes eux-mêmes.
Le Parena condamne cette vague de violence qui n’apporte rien à l’épanouissement du sport et exprime sa compassion et sa solidarité avec toutes les victimes.
Le Parena appelle l’opinion nationale à se mobiliser contre le hooliganisme des stades et contre toutes formes de vandalisme quels qu’en soient les motifs, parce qu’éloignant notre jeunesse des véritables solutions à ses problèmes.
Bamako, le 28 mars 2005
Le Comité Directeur du PARENA