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Bamako, malgré les nombreuses actions entreprises par les différentes mairies reste sale. Les rues, même dans les lieux les plus stratégiques, comme le grand marché, sont dans un état piteux.

Ajoutés à cela, les embouteillages chaotiques qui rythment le quotidien des habitants de la cité des trois caïmans. C’est pourquoi la réunion entre Français et Maliens a fait le diagnostic de tous ces problèmes.

Logiquement, le maire du District, Moussa Badoulaye Traoré, ne pouvait que dire : « le 5 avril 2005 fait date dans l’histoire de la mairie du District car pour la première fois, les partenaires locaux et étrangers se retrouvent pour diagnostiquer, proposer des remèdes certains et affirmer leur soutien indéfectible pour la lutte contre les maux les plus cruciaux de la ville ».

Même sentiment de satisfaction chez le ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivité Locales, le Général Kafougouna Koné : « Cet exercice qui semblait être une gageure au départ, a comblé toutes les attentes ».

Et le ministre Kafougouna Koné de rendre un vibrant hommage à la coopération : « Pendant trois décennies, grâce à votre sollicitude et à votre disponibilité, aucun aspect du bien être des populations n’a été négligé par la coopération. La mère et l’enfant, l’adolescent et le jeune, le scolarisé, le non scolarisé et le déscolarisé, l’handicapé physique et visuel, la citoyenne et le citoyen, l’élu et le fonctionnaire, chacun y a trouvé son compte. C’est dire qu’au fil des années, comme une toile d’araignée, ce sont des centaines de familles et d’associations et à travers elles, plus d’un million d’individus qui ont pu se connaître, se côtoyer, améliorer leur quotidien à l’ombre de cet outil de solidarité qu’est le jumelage-coopération que nous devons sauvegarder ».

Cependant, a reconnu Kafougouna Koné, « beaucoup reste à faire, car la poussée démographique, le libéralisme économique et la construction du village planétaire ont donné naissance à des valeurs nouvelles qui, non seulement accroissent le mirage de la grande ville, mais aussi accentuent l’exode rural ».

On peut alors aisément comprendre pourquoi Kafougouna Koné a conclu sur ces mots : « cet outil de planification qui vient d’être élaboré doit faire l’objet d’une attention particulière car autant ces valeurs nouvelles s’implanteront et vivifieront, autant le flux migratoire sera considérable avec son cortège de déchets solides et liquides augmentant à un rythme vertigineux ».

Du matériel et des actions en vrac
A la fin de deux jours d’intenses travaux qui ont vu les participants à cette rencontre plancher sur trois thèmes principaux, notamment la propreté, le pavage des rues et la mobilité urbaine, on a enregistré une multitude de manifestations d’intérêt de toutes les villes françaises qui étaient présentes.

Dans le domaine de la propreté, les villes d’Angers, de Paris, Bordeaux et Loire Métropole se sont proposées d’offrir du matériel aux GIE et de les organiser. Pour la collecte, Bordeaux offre 10 camions, Paris 12 camions bennes, 4 saleuses, 3 camions bennes de 3 mètres cube, 1 camion benne de 3,5 mètres cube et 1 camion citerne. L’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) transportera ces camions. Par ailleurs, Angers donnera à Bamako une pelle mécanique et un camion semi-remorque.

Pour la formation des différents acteurs, le matériel divers, le logiciel de gestion du parc auto, le matériel informatique, ce sont les localités de Maubeuge, Bordeaux, Lyon, l’AIMF qui s’en chargeront.

En outre, Angers et les Villes Unies se mettront à l’œuvre pour le pavage des rues et la construction de mini-égouts.

Sur les 39 carrefours équipés que comprend le réseau des feux tricolores de la capitale, 11 seront dotés en plus d’un PC pour le centre ville par les villes de Lyon et Bordeaux dans le cadre d’une concertation préalable.

Notons qu’en marge de la rencontre entre Français et Maliens, Moussa Badoulaye Traoré a rencontré le Maire de la ville de Sao-Paulo. Celui-ci a manifesté un intérêt pour la construction d’une usine de traitement de déchets plastiques.

Paul Mben

7 Avril 2005