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Les observateurs étaient dubitatifs quant à un
possible dépôt de préavis de grève par l’UNTM. Pour
eux, eu égard au contexte socio-économique du moment,
le gouvernement ne ménagerait aucun effort pour
s’entendre avec les syndicalistes. Cela était d’autant
envisageable que l’UNTM avait manifesté sa
disponibilité au dialogue social.

Ainsi, depuis le 7 mai dernier, son cahier de
doléances est déposé devant le gouvernement et le
patronat. Elle avait profité de la fête du 1er mai
pour formuler ses doléances.

Comme si cela ne
suffisait pas, la centrale syndicale a pris son mal en
patience bien que le gouvernement ait traîne le pied
pour réagir.

Ce n’est que début août que le pouvoir
prit la décision de faire quelque chose. Mais la
reprise du dialogue allait capoter, n’eût été
l’implication personnelle du chef de l’Etat. Celui-ci
a intimé à son Premier ministre de présenter les
excuses du gouvernement à l’UNTM qui avait claqué la
porte des négociations.

Siaka Diakité et camarades protestaient non seulement
contre l’attitude de l’ORTM accusé d’avoir escamoté
leur communiqué de presse du 29 juillet, mais aussi
contre le gouvernement qui avait fait l’amalgame, dans
un communiqué lorsqu’il a annoncé la reprise du
dialogue entre lui et ses partenaires, en citant la
CSTM.

L’UNTM ne pouvait alors que crier au scandale,
elle qui avait déposé son cahier de doléances depuis
le 7 mai.

Quoi qu’il en soit, l’incident a été vite clos, car
le ministre Badi Ould Ganfoud, dans une lettre datée
du 8 août présentait les excuses du gouvernement à
l’UNTM tout en l’invitant à la reprise des
négociations le lendemain 9 août.

Ce jour, une
commission d’experts fut mise en place composée des
représentants du Conseil national du Patronat malien,
du gouvernement et de l’UNTM.

Elle a déposé son
rapport le 19 août. Et le pouvoir avait jusqu’au 31
août pour réagir en acceptant l’ouverture de
véritables négociations autour du contenu du cahier de
la commission d’experts, faute de quoi l’UNTM dépose
un préavis de grève.

Curieusement, le gouvernement attendra le 30 août
pour envoyer une lettre à l’UNTM, l’invitant à une
rencontre le lendemain à 15h. Siaka Diakité et
camarades, toujours disposés à faire prévaloir l’arme
du dialogue avant toute action, acceptèrent la main
tendue.

Mais le matin, le 31 août, ils ont tenu une
réunion à la Bourse du travail aucours de laquelle ils
ont décidé d’aller écouter le gouvernement. Au cas où
ce dernier ne donnerait pas satisfaction totale au
cahier de doléances, un préavis de grève serait
déposé.

Alors, à 15h les deux parties se retrouvèrent au
ministère de la Fonction publique en présence du
patronat.

Badi Ould Ganfoud prend la parole, exprime
la disponibilité du gouvernement au dialogue et remet
copie d’une lettre contenant les propositions de
l’Etat par rapport aux revendications du syndicat.

Surprise du côté de l’UNTM qui s’attendait à tout sauf
à ces propositions. La centrale syndicale aurait pu
comprendre le gouvernement si ce dernier lui avait
envoyé ses propositions avant ou avait fait
accompagner desdites propositions sa lettre l’invitant
à la réunion du 31 août copie.

Ce n’est pas à
l’expiration de l’ultimatum qu’il fallait le faire,
estime-t-on du côté de la Bourse du travail.

Donc prenant la parole à son tour, Siaka Diakité
réaffirma la disponibilité de l’UNTM pour le dialogue
tout en martelant que la centrale syndicale ne saurait
donner sa réponse dans la salle.

C’est ainsi que
l’échec était constaté, puisque l’UNTM décide de
déposer son préavis de grève, car ses militants ne
peuvent plus attendre.

Le problème des catégories B1
et B2 est recurrent. La vie est chère, il faut au
moins revoir la valeur du point indiciaire sans
compter les autres doléances.

Hier à 14h, le Bureau
Exécutif s’est réuni et a décidé de déposer
aujourd’hui avant 10 h un préavis de grève
d’avertissement de 24h le 19 septembre prochain.

La
grève d’une journée s’explique par une volonté de
respecter la fête du 22 septembre qui appartient à
tous les Maliens. L’UNTM y est officiellement invitée.

Siaka Diakité et camarades sont sensibles aux
inquiétudes des compatriotes prêts à fêter. Ce n’est
qu’après, qu’une grève beaucoup plus longue doit
intervenir si satisfaction n’était pas donnée aux
revendications.

Signalons qu’au moment où l’UNTM se propose de
déposer son préavis de grève ce matin, de l’autre côté
le Premier ministre envoyait hier une lettre
l’invitant à une rencontre aujourd’hui à 10h.

Pinochet
réussira-t-il là où ses ministres ont échoué lamentablement ?

Oumar SIDIBE

02 septembre 2005.