Au moment où nous mettons sous presse, la Commission de conciliation présidée par le doyen Mamadou Lamine Diarra n’est pas parvenu à concilier le gouvernement et les syndicalistes sur certains points de revendications de l’Union nationales des travailleurs du Mali (UNTM).
Les revendications de l’UNTM, énumérées en 14 points ont fait l’objet d’un préavis de grève de 24 heures prévue pour le lundi 19 septembre 2005. A cet effet une Commission de conciliation a été créée sous l’autorité du ministre de la Fonction Publique de la Reforme de l’Etat et des Relations avec les institutions, Badi Ould Ganfoud.
Depuis lors, cette Commission s’est mise à la tâche pour concilier gouvernement et travailleurs. Les négociations en cours depuis le mardi 13 septembre se déroulent au ministère de la Fonction Publique, de la Reforme de l’Etat et des Relations avec les institutions.
Après trois jours de travaux, l’Untm tient le gouvernement en respect. De part et d’autre, ils sont cramponnés sur leurs positions mettant la commission dans une situation inconfortable. La divergence qui frise le blocage est relevé surtout au niveau des points 5 sur «la révision à la hausse de la valeur du point d’indice» et 13 sur la «flambée des prix des produits de première nécessité».
La valeur indiciaire est présentement de 292,5. L’Untm demande avec insistance son relèvement à 400. Sur ce point la position du gouvernement est qu’il ne peut s’engager dans cette voie qu’après une étude qui sera bouclée d’ici décembre.
Cette étude a pour but de déterminer dans quelle mesure une hausse est possible et jusqu’à quelle valeur?
Il s’agit de voir avec tous les partenaires, les différentes simulations possibles d’augmentation de la valeur.
La prolongation demandée par le gouvernement n’est pas du goût des syndicalistes qui sont déterminés à arracher de l’exécutif, une proposition concrète. Sur ce point le blocage est sans équivoque (jusqu’au moment où nous mettons sous presse).
Au niveau du point 13 du préavis de grève, concernant la «flambée des prix des produits de première nécessité», l’UNTM exige du gouvernement une fixation des prix pour couper cours à une spéculation abusive. Pour les syndicalistes, l’Etat après avoir renoncer à plusieurs milliards au profit des commerçants doit être à mesure d’user de son autorité pour fixer des prix.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce. Choguel Kokala Maïga, principal concerné par ce point, s’est fait représenté hier par son Secrétaire général Mody N’diaye,qui à son tour a dû abandonner au beau milieu des négociations.
Pourquoi Choguel Maïga était-il absent ? L’absence dans la salle des négociations du ministère de l’Industrie et du commerce au moment où les négociations portent sur les prix des produits de première nécessité a lourdement pesé sur le cours des débats.
A ce niveau des négociations, le président de la Commission de réconciliation s’est interdit à toute déclaration lorsque nous l’avons approché. Si l’UNTM devait garder sa logique, la grève serait inévitable.
Boukary Daou
16 septembre 2005.