Curieusement, c’est de la centrale syndicale, elle-même, que les réactions sont venues. En effet, des tracts circulent au Ministère de la Fonction Publique, dans différents syndicats de la place, aux commissions techniques et aux unions régionales de l’UNTM.
Ces tracts portent des accusations graves sur la gestion actuelle du SG de l’UNTM, Siaka Diakité l’accusant de tous les pêchés d’Israël. Ces tracts rédigés par un «collectif des travailleurs du Mali» jettent un véritable pavé dans la marre de Siaka Diakité. Dans ces documents on peut lire :
Le temps est venu pour toi de changer positivement, car depuis ton arrivée à la Bourse du travail, la gestion des affaires est devenue de plus en plus opâque. Camarade, ce qu’il faut que tu saches, c’est que le prochain congrès sera ouvert, franc, direct et ne laissera passer aucune insuffisance, aucune faiblesse.
Dans le même document il est écrit toujours à l’adresse de Siaka Diakité : «ce qu’il y a de mieux à faire pour amortir les choses, c’est la convocation d’un conseil central dans le meilleur délai, pour donner la légitimité à la prolongation abusive des mandats et activités qui les accompagnent. Sans cela, tu es, toi et tes camarades, dans une situation d’irrégularité à la bourse. L’UNTM n’est pas à l’abris d’une nouvelle crise à la faveur de laquelle personne n’aura le contrôle exclusif de la Bourse du travail».
Enfin le collectif des travailleurs du Mali lance un avertissement à Siaka Diakité : «c’est l’occasion de te mettre en garde sur l’utilisation des fonds qui seront débloqués par le gouvernement pour la tenue des congrès nationaux et de l’UNTM. Rien ne doit se faire clandestinement. Tout doit être débattu, arrêté démocratiquement. Rien ne sera utilisé à l’achat des consciences des participants au congrès».
En guise de conclusion, le collectif fera savoir à Siaka Diakité : «camarade, si tu analyses ces propos, et leur accordes l’importance qu’ils méritent, la casse sera moins douloureuse. S’il y a sourde oreille, tu porteras le fardeau historique de la disparition d’une centrale mise sur pied depuis les années 40, par les pionniers de notre mouvement syndical. A bon entendeur, salut».
Ces propos qui contiennent beaucoup de sous-entendus, de menaces et d’intimidations n’ont pas laissé indifférent les responsables de la centrale syndicale du Mali.
Une centrale soudée ?
En effet, un haut responsable du Bureau Exécutif National de l’UNTM qui a cependant tenu à garder l’anonymat, nous a affirmé que contrairement à cette idée consistant à faire croire qu’il y a un malaise à l’UNTM, il n’y en a aucun. «Depuis le Protocole d’accord signé en 2003 la centrale syndicale n’a jamais aussi été à l’aise» révèle -t-il .
Le responsable d’ajouter «c’est dans une centrale soudée et confortée que les dirigeants préparent le prochain congrès».
Selon lui, ce congrès sans nul doute, renforcera le bureau actuel dans la mise en oeuvre de toutes les actions entreprises pour assurer sans compromission «la défense des intérêts moraux et matériels de tous les travailleurs du Mali».
Parlant du tract, il dira : «si le tract dont il est question aujourd’hui est l’oeuvre d’un quelconque collectif des travailleurs, tous les travailleurs du Mali, ceux-là mêmes pour lesquels ce collectif semble s’agiter ne se laisseront nullement berner parce que l’un des crédos de l’UNTM c’est la démocratie, c’est le dialogue et à tous les niveaux de l’organisation syndicale».
De tel document prouve à suffisance que «la centrale syndicale remplit sa mission avec efficacité et avec beaucoup de discrétions», selon le syndicaliste qui s’interroge sur l’origine de ce document et les motivations réelles de sa diffusion dans des «conditions aussi obscures».
Quoi qu’il en soit, nous confia ce membre du BEN, l’UNTM consciente des difficultés auxquelles sont confrontées les travailleurs de ce pays mettra tout en oeuvre pour y trouver des solutions idoines en tenant compte des moyens dont dispose aujourd’hui le pays.
Birama Fall
31 août 2005