En réponse à cette prétendue «Conférence nationale de libération de l’Azawad» devant être présidée par un certain Aboubakar Al-Ansari, Abdoullahi El Ansari, un Touareg bon teint, dément catégoriquement les allégations de son frère de sang.
Pour éclairer objectivement l’opinion publique nationale et internationale, il a cru bon d’apporter la bonne information en clamant, haut et fort, que les Touaregs ne font nullement l’objet d’ostracisme, encore moins d’oppression au Mali. Il invite, au passage, les promoteurs du mouvement à venir à Léré où toutes les composantes de la population vivent en parfaite symbiose.
Vu les circonstances difficiles que vit ces derniers temps, le mouvement de la résistance touarègue dans le Tiniri, il a été décidé, à Rabat, la création de la Conférence nationale pour la libération de l’Azawad, une sorte d’aile politique de la résistance touarègue.
Cette initiative vient à point nommé pour, d’une part, lever le voile sur les persécutions, que font subir, en catimini, les forces maliennes aux populations civiles touarègues, et d’autre part, contrecarrer le terrible black out imposé par les médias régionaux ou internationaux.
La «Conférence nationale pour la libération de l’Azawad», présidée par le militant touarègue bien connu, Aboubakr Al-ansari, va ratisser large. Tous les Amazighs vont y être représentés. « Nous appelons à la création d’une organisation médiatique et politique qui serait une sorte de front uni pour la défense des Touaregs, en particulier, et de tous les Amazighs, d’une manière générale. Ce qui ne peut se faire sans le concours de tous les militants amazighs, chacun dans son domaine de travail ».
Il est à rappeler qu’en ce moment même, pour fuir la répression malienne, plusieurs centaines de familles amazighes touarègues ont préféré se réfugier en Mauritanie dans des conditions extrêmement éprouvantes.
Aboubakr Al Ansari et Lahsan Oulhadj veulent-ils ratisser plus large en se rendant auprès de nous au Mali pour constater la réalité à Kidal, Gao, Tombouctou et dans toutes les villes du pays où chacun circule librement et vaque à ses affaires quotidiennes.
Les familles qui sont en Mauritanie pour fuir la prétendue répression, font chaque jour le va-et-vient entre Façala (Mauritanie) et Léré (Mali) et ne ratent aucune foire dans ces deux localités. Le Poste de la Garde nationale de Foita (à la frontière avec la Mauritanie) et la Compagnie de Léré ne sont composés que d’éléments Arabe et Touareg, tous du milieu. Vont-ils sévir contre les leur ?
Il s’agit de quelques familles effrayées, qui ont d’ailleurs commencé à amorcer le retour, car rien ne s’y oppose. Venez donc à Léré observer le flux et le reflux de la population entre Léré et Façala. Léré où toutes les composantes de la population vivent en parfaite symbiose, dans une paix partagée.
Venez remercier avec la population, les autorités administratives et l’autorité militaire en place, vous verrez, au lieu de regarder de loin, vous écouterez au lieu « d’entendre ». L’expression de l’identité touarègue doit s’inscrire dans le cadre de la promotion socio-économico-culturelle afin de renforcer la richesse que constitue la diversité culturelle dans les pays d’appartenance, car chacun des pays riverains du Sahara abrite une communauté touarègue avec ses spécificités et ses sensibilités. L’exemple des peulh peut leur servir à l’intérieur du Tabital Poulako.
De grâce, que chacun règle ses problèmes au sein de son pays et avec les institutions de ce dernier. Les lois et les institutions du Mali s’y prêtent avec une « large démocratie pluraliste, une large décentralisation et un Etat réellement de droit ».
Le tout avec la société civile responsable et une culture millénaire de consensus. Alors cadres en Libye, en Algérie, au Maroc en Mauritanie ou au Niger prenez un peu de votre temps, venez à nous et constatez avec nous et à défaut d’avoir pu investir au pays à l’instar de vos frères Markas et autres en exode, laissez au moins vos parents tranquilles pour gérer leur quotidien. Etrangers en Libye, au Maroc, en Algérie, ne gênez pas ces pays amis qui ont aussi leurs Touaregs.
Cette dispersion est un atout à condition, que vous sachiez la mettre à profit, à l’instar de l’espace Peulh, l’espace Djoula, l’espace Senoufo, l’espace Maure et j’en passe qui sont dans plusieurs pays de la sous-région.
Eh ! Un petit rappel, pourquoi cette conférence au royaume chérifien du Maroc ? Un Ansar ne dérange pas chez les chérifiens : recommandation de notre ancêtre Ayoub Al Ansar de Médine.
Alors soyons sérieux et très sérieux……
27 juin 2006.