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En réaction à la mort par balle d’un chauffeur par une patrouille de police

Les jeunes chauffeurs, apprentis et coxeurs, ne semblent pas avoir entendu les appels au calme lancés, lundi 22 février, par les syndicats des chauffeurs après la mort d’un des leurs par balle, tirée par une patrouille de la police de la brigade anti-criminalité. Car, après la journée du lundi, celle d’hier a été aussi mouvementée à cause des barricades érigées par les apprentis sur certaines artères principales de la capitale où l’on pouvait voir de grosses fumées de pneus incendiés s’élever dans le ciel. Une situation qui a perturbé la circulation sur la RN6 (route de Ségou) rendant l’accès de la capitale impossible pour les gros porteurs. Dans la ville même, à part quelques bus, tous les véhicules de transport collectifs étaient sur cales. Paralysant du coup le transport public au grand mécontentement des usagers.

Même si les incidents ont baissé d’intensité hier comparativement à ceux de la journée du lundi, certains chauffeurs, apprentis et coxeurs ont, tout de même, réussi à paralyser le transport public au niveau de la capitale des trois caïmans. Cela pour protester contre la mort d’un des leurs, Madou Coulibaly, chauffeur de son état ( voir notre édition d’hier).

En effet, aucune sotrama ni taxi n’était visible à Bamako dans la matinée. Des barricades ont été érigées, çà et là, par les chauffeurs au niveau de certaines artères principales de la capitale où l’on pouvait voir de grosses fumées provenant de pneus incendiés, ou des bancs métalliques des policiers saccagés. Une situation qui a perturbé la circulation sur la RN6 (route de Ségou) rendant l’accès de la capitale impossible pour les gros porteurs.

A l’intérieur de la capitale malienne, à part quelques bus, tous les véhicules de transport collectif étaient sur cales. Paralysant le transport public. Au-delà de ce boycott, certains chauffeurs s’en sont pris à leurs collègues qui n’obéissaient pas à leurs injonctions.

Deuxième du genre en moins de 24 heures, ces manifestations se sont également soldées par l’érection de barricades au niveau du rond-point de Daoudabougou, de Torokorobougou, où des heurts ont été constatés entre porteurs d’uniforme et chauffeurs.

Le président de l’Association des jeunes chauffeurs, Moussa Gadjigo, avait menacé dans la journée du lundi, en déclarant que « tant que les auteurs de ces actes ne seront pas arrêtés et traduits devant la justice, les manifestations vont se poursuivre ».

Une option qui n’est pas du goût du président du syndicat des transporteurs routiers du Mali, Maharafa Touré, qui suggère que l’enquête soit d’abord bouclée pour décider quoi que ce soit.

Les principales victimes de ces grèves demeurent naturellement les usagers des transports publics qui ne savent plus à quel saint se vouer.

« Au beau milieu du pont Fahd, les grévistes ont fait descendre mes bagages, environ 100 kg, du taxi. Je ne sais pas comment je pourrais rentrer à la maison » regrette un usager, dépité, rencontré sur le pont, près de ses bagages.

En tout cas, avec l’absence des sotramas, la circulation au niveau du district de Bamako était fluide comparativement aux jours ordinaires. Et c’est le matin que des mouvements de piétons de grande envergure ont été constatés sur les deux ponts de la ville.

Signalons, enfin, que le chauffeur tué a été inhumée hier vers 16 heures à Sénou, son quartier de résidence.

Kassoum THERA

24 Février 2010.