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L’Occident s’est donné une mission civilisatrice de l’humanité qui masque un dessein manifeste d’exploitation et qui se caractérise par la domination et l’acculturation.

La réussite de cette mission nécessite l’anéantissement de l’Islam une religion qui prône l’égalité, la justice et le partage.

Après l’effondrement du bloc communiste, qui fut la première préoccupation de l’Occident, l’arsenal de destruction est désormais dirigé dans sa totalité contre l’Islam et les Musulmans.

Dès lors, le bazar sémantique fut enrichi par des expressions chocs visant à chauffer les esprits et à désigner du doigt les pestiférés, avec des slogans de tous bords :  » L’islam, religion des terroristes « ,  » L’islam : bête à abattre « ,  » AI Qaïda finance les associations et organisations islamiques « ,  » Mosquées et Médersas financées par AI Qaïda « ,  » Ben Laden derrière les mouvements islamiques du Mali« , et récemment, chez nous :  » les ex rebelles intègrent le mouvement salafiste « ,  » Kidal aux mains des Tablick  » «  Comment lutter contre la montée de l’Islamisme au nord du Mali  » et j’en passe.

Après les attentats de Londres et de Charm El Cheick, nous assistons à une véritable croisade. Tout nom à consonance musulmane est une cible terroriste, toute association à objectif musulman est présumée terroriste.

Nous avons été surpris, ce lundi ler Août 2005, par le reportage de Serge Daniel sur RFI sur l’interdiction du prêche à Gao de nos frères pakistanais. Quel crime de lèse – majesté !

Permettez moi de réagir à chaud et de condamner avec la dernière énergie cette position exprimée par le gouverneur de Gao, une position qui remet en cause la liberté de conscience, la liberté de culte et l’hospitalité malienne, d’une part, mais, d’autre part, qui met à jour l’obstination à vouloir défendre l’indéfendable, pour qui connaît le caractère pacifique de ces prêcheurs pakistanais, assimilés à la violence.

En tant que leader musulman, notre mission serait d’apporter une modeste contribution à l’éclairage d’une certaine compréhension, non fondée, qui fait de l’Islam une religion de tous les dangers.

Malgré la noblesse des valeurs culturelles en Islam, cette religion de progrès et de bonheur n’a cessé d’être la cible de l’Occident et de ses valets comme une religion terroriste.

Aujourd’hui, plus que jamais, la haine et l’animosité sont intenses et multiformes, avec toujours un doigt accusateur pointé sur l’Islam et les Musulmans, considérés comme des pestiférés, après chaque attentat à travers le monde.

Par rapport au septentrion malien, nous avons été abasourdis par de telles allégations, dont le seul objectif est de créer des problèmes là où il n’y en a pas.

C’est pourquoi nous dirons haut et fort à qui veut l’entendre qu’interdire à nos frères pakistanais de prêcher à Gao n’est rien qu’une guerre déclenchée contre la doctrine de l’Islam : donc contre l’Islam.

Aujourd’hui, nous assistons à une véritable levée de boucliers contre la présence dans le septentrion malien de prêcheurs arabes et pakistanais.

Ces amis, qui nous apportent la bonne parole comme la tolérance, la bonté, l’entente mutuelle, l’entraide, sont vus à travers les grilles de l’intolérance et du chaos et avec la vision occidentale : salafistes, intégristes, terroristes.

Pourquoi ? Parce que leur seul crime de lèse-majesté n’est pas la création d’un camp de formation militaire islamique, mais c’est d’aider leurs frères du Nord en leur apportant la parole de Dieu et de son Prophète (PSL).
Dans ce cas, pourquoi nous ne condamnons pas les actions et

les agissements des autres ONG occidentales et structures confessionnelles, comme l’Eglise norvégienne et même de certaines ONG des pays scandinaves dans la même zone, qui construisent aussi des écoles et des églises ?

S’il y a une main invisible ou une idéologie derrière ces mosquées et ces médersas, pourquoi ne pas étendre ce soupçon aux réalisations des autres confessions dans la même zone ?

Peut-on oser clamer sur tous les toits une campagne de lutte contre la montée du Christianisme au Nord ? N’y a t il pas eu le problème des Juifs de Tombouctou ? Pourquoi pas la lutte contre la poussée du Judaïsme au Nord du Mali ?

L’AISLAM demande le départ de Serge Daniel

Quant à Serge Daniel, nous lui laissons, sur le Mali en général et l’Islam et les Musulmans en particulier, ses reportages et couvertures sensationnelles et provocateurs d’un Islam dépeint à travers le prisme déformant des actions violentes, des prises d’otages, et même des auteurs des actions violentes, comme les casses des bars et maisons closes lors du match Mali -Togo, le 27 Mars 2005.

Un journaliste a pour mission d’informer honnêtement, sans parti pris ni fil à la patte, d’une manière sereine et constructive, afin de contribuer au progrès d’un pays et pour l’amélioration de son image.

Mais ce que nous entendons sur notre cher pays et surtout sur la communauté musulmane nous laisse de ce reporter de RFI une impression aux antipodes de ces nobles principes.

Toute actualité qui glorifie la démocratie malienne, la paix et la justice, en un mot toute information qui anoblit notre pays est littéralement ostracisée par ce reporter de RFI ou faite de commentaires écrits par des plumes trempées dans du fiel.

Pour preuve, point de reportage sur la cérémonie de remise de distinction de l’Association Mondiale des Juristes, où notre Président fut le premier Président africain lauréat, succédant ainsi à d’éminentes personnalités de renommée mondiale, comme Jean-Paul II, le Président Italien Carlo Ciampi d’une part, mais aussi sur le prix Honoris Causa de l’Université euro américaine de Panama.

Un autre mutisme sur la grande marche de protestation organisée par Aminata Dramane Traoré et la communauté musulmane, à la suite de l’invasion américaine de l’Irak.

Nous saisissons aujourd’hui l’opportunité pour réclamer le départ de notre territoire du représentant de RFI, dont le traitement partisan des dossiers du Mali et des Musulmans lui confère le statut de persona non grata.

Les Musulmans doivent comprendre que l’objectif des « bad spirit » est de prédisposer l’opinion malienne à accepter des aberrations, comme le péril intégriste à nos portes, et à nous amener à vivre dans la peur et dans la psychose permanente. Cela ne marchera pas, Inch Allah.

La communauté musulmane se dresse comme un seul homme pour exprimer sa solidarité avec nos frères pakistanais et condamner fermement cette interdiction de prêcher la parole de Dieu dans une région où les soldats américains sont libres de tout mouvement, sous le prétexte fallacieux de lutter contre le terrorisme.

L’Occident n’entend pas voir renaître une civilisation rivale en passe de bousculer et de supplanter la sienne, basée sur des normes judéo-chrétiennes ou gréco romaines.

Une croisade contre l’islam

D’où cette croisade contre l’Islam et les Musulmans, en légalisant les bavures occidentales et en condamnant tout ce qui est arabe et musulman.

Monsieur le Gouverneur de Gao, peut on lutter contre la montée d’une religion au Nord comme l’Islam, la meilleure communauté pour les hommes, qui ordonne le convenable et qui interdit le mal, comme stipulé dans le Saint Coran, dans la sourate Imrane Verset 104  » qu’à partir de vous se forme une nation appelant au bien, ordonnant le bon usage et en proscrivant les mauvaises ! Ceux là sont les récolteurs du succès  » ?

D’ailleurs, la condamnation de la violence est explicite dans le Coran  » Vous ne viderez plus vos querelles dans le sang, comme à l’ère de l’ignorance « .

Le Coran précise, s’agissant du prosélytisme et des conversions :  » Nulle contrainte dans la religion « , Sourate Il Verset 256. Cette attitude pacifique à l’égard du non musulman est prescrite de nombreuses fois dans le Coran.

La Sourate XVI Verset 126 « appelle au sentier de ton Seigneur par la sagesse et la bonne exhortation, et discute avec eux de la meilleure façon. Car c’est ton Seigneur qui connaît le mieux ceux qui sont les perdants et les bien guidés « .

Ainsi, lorsque le Prophète (PSL) envoie ses missionnaires au Yémen, il leur recommande ceci  » pratiquez une politique d’accommodement et non d’intransigeance, soyez avenants et non farouches « .

La lutte contre la montée de l’islamisme au Nord du Mali fait partie de nos derniers soucis, face à de graves problèmes, comme la lutte contre la menace acridienne et la sécheresse, la lutte contre l’insécurité et le banditisme transfrontalier, la lutte contre la prolifération des armes, etc.

C’est pourquoi nous interpellons les autorités de Gao sur les conséquences d’une telle décision avec ce proverbe bambara :  » on méprise certains fourrés qui pourraient cependant fournir assez de fibres pour vous ligoter « . A bon entendeur, salut!

Mohamed KIMBERY Secrétaire à la Communication AISLAM (Association Islamique pour le Salut)

05 août 2005