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mar-3.jpgUn homme ou une femme, entraîné dans les travers de la jalousie, est capable de tout. C’est pourquoi, périodiquement, des crimes passionnels défraient la chronique.

C’est ce qui est arrivé à Diobbé, une localité située à un peu plus d’une centaine de kilomètres de Dakar, la capitale sénégalaise. Selon les témoignages recueillis sur place, l’homme jaloux soupçonnait son épouse, R.D. d’infidélité. Il l’avait, à plusieurs reprises, mise en garde mais la jeune femme avait toujours prêté peu d’attention aux avertissements de son époux.

Diobbé est un village qui accueille une foire hebdomadaire tous les jeudi. Les faits ont justement eu lieu un jeudi après que les forains eurent fait leurs provisions dans le marché.

De retour du marché vers dix-huit heures, R. D. fut accueillie par un époux dans tous ses états. Elle crut que cette énième colère de son conjoint allait vite s’estomper. Comme d’habitude. Elle ne tint donc aucun compte des reproches de son époux.

Un couteau sous le matelas

R. D. effectua son travail ménager avant de rejoindre, la nuit avancée, son mari dans le lit conjugal. Elle ne se doutait de rien. L’époux colérique, après avoir broyé du noir, caressait maintenant un projet funeste. Il attendit jusqu’aux environs de quatre heures du matin pour le mettre à exécution.

Il réveilla brutalement R. D. qui le pria, les yeux encore remplis de sommeil, de se recoucher et d’attendre le matin pour ne pas ameuter inutilement les voisins par des éclats de voix. Le mari ne voulut rien comprendre. Il se redressa, prit un peu de champ et balança un coup de couteau dans le ventre de sa femme. Il avait caché son arme sous le matelas.

Les cris de douleur de la jeune femme réveillèrent les voisins. Comme s’il sortait d’un cauchemar, le mari jaloux prit conscience qu’il venait de commettre un acte criminel. Il détala pour ne pas subir la vindicte populaire. Son épouse R.D., fut évacuée à l’hôpital le plus proche. Les médecins mirent tout en œuvre pour sauver la pauvre R.D. Après quelques semaines passées à l’hôpital, la jeune femme était hors de danger.

A sa sortie de l’hôpital, la joie de R.D fut de courte durée. Ces parents, très attachés à la tradition, exigèrent qu’elle regagne son domicile conjugal. Ils arguèrent que son mari (qui n’a, apparemment, pas été inquiété longtemps) était son propre cousin et que toute séparation pourrait être source de problèmes au sein de la famille. En dépit des protestations des voisins et des autres relations de la jeune épouse meurtrie, celle-ci fut contrainte de rejoindre son conjoint, la mort dans l’âme.
Et pourtant elle avait crié haut et fort qu’elle ne voulait plus de « cet assassin de mari » qui avait voulu la tuer sur la base de simples soupçons.

Faits Divers d’Afrique

14 mai 2007