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Ces questions ont été au centre d’une conférence de presse organisée hier à la résidence de l’ambassadeur de France au Mali.

Elle était animée par Michel Reveyrand-De Menthon, l’ambassadeur de France, Mme Ellen Ch. W. der Laan, l’ambassadeur des Pays-Bas, Reinhard Schwarzer, l’ambassadeur d’Allemagne et Giacomo Durazzo, le chef de la délégation de la Commission européenne.
Le diplomate français a présenté l’Union européenne avant d’entrer dans le vif du sujet.

« L’Union européenne, c’est 27 pays, 493 millions d’habitants, premier exportateur mondial (PIB 11 000 milliards d’euros, un euro valant 656 Fcfa) et premier contributeur d’aide publique au développement« , a-t-il indiqué.

L’UE, a-t-il rappelé, a évolué d’une union commerciale vers une union politique avec pour objectifs d’assurer la paix, le bien-être, la croissance économique, le progrès social et le plein emploi, le respect de la diversité culturelle et linguistique.

Abordant les priorités de la présidence française de l’UE, Michel Reveyrand-De Menthon a décrit un programme ambitionnant de répondre aux principales préoccupations des Européens, notamment sur l’énergie et le climat, les questions migratoires, l’agriculture et la sécurité alimentaire, la défense et la sécurité.

Au-delà de ces priorités, la présidence française souhaite naturellement faire progresser l’Union pour la Méditerranée, et associer les citoyens européens.

Concernant l’Afrique, le diplomate français dira que la présidence française mettra l’accent sur la mise en oeuvre du partenariat stratégique adopté lors du sommet Europe-Afrique de Lisbonne ainsi que sur la paix et la sécurité, l’énergie et le climat.

Évoquant la question de l’immigration, l’ambassadeur français a annoncé la tenue, en octobre à Paris, d’une conférence au cours de laquelle sera adoptée une approche commune sur le phénomène.

L’occasion pourrait même permettre d’aller vers une politique commune de visas ou d’asile. « Il s’agira d’encourager les migrations légales et lutter contre l’immigration clandestine, de développer des régions d’origine des migrants. Tout cela sera fait dans un cadre de dialogue et de partenariat », a précisé le diplomate français.

Giacomo Durazzo a fait un rappel historique du partenariat entre l’UE et l’Afrique. Des accords de Yaoundé à Cotonou, les deux parties ont fait évoluer leur partenariat économique et commercial vers un partenariat politique basé sur une stratégie commune.

« L’accord global de Cotonou qui a une durée de 20 ans (2000-2020) et révisable tous les cinq ans, est basé sur la politique, le commerce et le développement« , a-t-il rappelé.

Sur les rapports avec le Mali, Giacomo Durazzo indiquera que dans le cadre de l’aide publique au développement, l’UE prévoit 1,324 milliard d’euros (868,5 milliards de Fcfa) pour la période 2008-2011 en dons soit plus de 50% de l’aide totale au Mali.

Dans le cadre du 10è FED, l’enveloppe est estimée à plus de 560 millions d’euros (367,3 milliards de Fcfa) pour la période 2008-2013. Elle est destinée à trois secteurs prioritaires : la décentralisation, les infrastructures et l’appui aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Les difficultés liées au décaissement de l’aide, le problème du coton, la politique française d’immigration choisie ont constitué l’essentiel des questions des journalistes. « Les difficultés liées au décaissement de l’aide sont réelles parce que les procédures sont très lentes.

C’est pourquoi nous avons souhaité que l’aide soit budgétaire. Une bonne partie de l’aide publique au développement est faite dans le cadre de l’aide budgétaire« , a indiqué l’ambassadeur français.

Sur l’immigration, le diplomate a répondu sans détours : « l’émigration est un sujet très délicat puisqu’il s’agit d’une question de souveraineté. La France a élaboré une politique d’immigration qu’elle souhaite partager avec les autres pays de l’union durant sa présidence.

Il s’agit d’une émigration bien contrôlée axée sur des principes de travail. La France est même prête à signer des accords avec le Mali, afin que les Maliens aillent travailler légalement là-bas. On ne peut rien contre le déplacement des populations, mais il faut admettre la nécessité de réguler ce phénomène planétaire », a-t-il indiqué.

« L’Europe est contre la subvention du coton, mais le pays qui subventionne le plus le coton ne fait pas partie de l’union« , a relevé le chef de la délégation de la commission européenne.


M. KEITA

09 Juillet 2008