Gouvernorat du District de Bamako » title= » Gouvernorat du District de Bamako » class= »caption » align= »center » />
Bamako, en trois temps
Bamako, le petit village de 1883, apparaissait déjà comme un centre régional, pôle d’attraction d’une vaste zone rurale.
Bamako, la ville voulue par les gouverneurs de colonie Terrasson de Fougères et Edmond Louveau, a connu un plan assez complexe, combinant l’étoile et le damier et s’étalant dans une large plaine verdoyante entre le Niger et le plateau ventilé.
Bamako, notre capitale problématique d’aujourd’hui, au seub d’un nid de verdure, où se mêlent les bâtisses du vieuxstyle colonial, les cases de banco, les édifices soudanais rouges ou blancs, les buildings modernes sans visage et sans identité en béton armé, Bamako se cherche une véritable identité architecturale et urbanistique.
L’immeuble ex IPGP : l’architecture d’un bâtiment
Au sud de la voie ferrée, les immeubles se pressent les uns contre les autres. Ils sont constitués d’un centre commercial (des anciennes grandes maisons françaises comme Printania, Devès & Chaumet, Maurel & Prom, Vézia) et d’un centre d’affaires (la Mairie centrale, la Chambre de commerce, le Palais de justice, la Cathédrale, la Grande Mosquée, les locaux de l’ex IPGP.)
Localisons et examinons ce dernier bâtiment simplement et sans aucun esprit de publicité. Situé à l’ouest d’immeuble moderne, au nord des locaux d’une société d’informatique, et à l’ouest d’une pâtisserie, la bâtisse coloniale est riveraine de la rue Mohamed V et est plus connue sous le nom d’ex Immeuble Sory Konandji.
A l’origine, le bâtiment a dû servir comme service combiné avec des logements. Il est à étage avec des décorations remarquables, ce qui lui confère son air de grandeur.
Il se compose d’un socle, de grands pilastres qui renforcent les murs extérieurs, d’une partie centrale des pièces, de véranda et d’une toiture plate. Le plan est rectangulaire.
Au coin du bâtiment, une tour d’escalier comme sur les mosquées soudanaises, mène à un autre niveau. Il y a d’un côté la véranda et de l’autre les pièces utilitaires (cuisine, toilettes.)
Cathédrale de Bamako » title= » Cathédrale de Bamako » class= »caption » align= »center » />
Les décorations de style se situent au niveau de l’entrée monumentale, des ouvertures, des pilastres, des parapets, des balustrades et des bas-reliefs, typiques à celles des façades soudanaises à Djenné ou à Mopti. La hauteur, l’entrée monumentale et la tour confèrent au bâtiment une allure imposante.
De l’immeuble S.K à l’immeuble S.B, le nouveau propriétaire
Le bâtiment ainsi décrit, promu semble t-il à la démolition a t’il bénéficié d’un sursis ? : à la date d’aujourd’hui il devait être remplacé par un autre bâtiment. A l’image de celle-ci, d’autres sont des trésors ignorés de cette architecturale coloniale, véritables patrimoines culturels à préserver.
A défaut de faire mieux, il est indispensable que nous nous penchions sur le sort de ces multiples et admirables réalisations témoins d’un passé riche en leçons de construction, précurseurs du courant transitoire entre les architectures soudanaise et néo-soudanaise, fruits d’immenses labeurs de nos valeureux bâtisseurs.
Nous bénéficierons d’une écoute attentive auprès de la Mission française de coopération et d’action culturelle, avec le soutien indispensable de nos autorités administratives et ou parlementaires à travers leur soutien manifesté exprimé lors de leurs préoccupations ou actes officiels, dans la perspective d’une démarche visant à rendre compte de cette importante œuvre architecturale aux générations futures.
Des questions et des questions
N’est pas un moyen aussi de rendre hommage à ces jeunes bâtisseurs anonymes qui, malgré les énormes difficultés rencontrées alors (climat, relief, environnement, etc.), nous ont légué ces belles réalisations utilisées de nos jours de manière fonctionnelle et exemplaire ?
Ne sommes-nous pas interpellé par le devenir de tant d’efforts et de sacrifices consentis par nos ancêtres, afin de rendre la ville de Bamako coquette, chose que nous redemandons tous les jours et de toutes nos forces?
Devons nous remettre perpétuellement en cause les réalisations antérieures, sans pour autant en tirer les expériences ?
Notre cri de cœur
Qu’espérons-nous de nos autorités, aussi administratives, législatives que décentralisées ?
Un soutien manifeste pour la concrétisation de vœux simples tels que :
– l’arrêt des interventions intempestives sur les bâtiments coloniaux,
– la création d’une structure en charge de notre patrimoine (privé et ou étatique),
– l’identification, le classement des réalisations dignes d’intérêt,
– l’établissement d’un cahier de charges des interventions sur ce patrimoine constitué.
En terminant, il serait heureux de recueillir vos inestimables soutiens à travers des interventions auprès des propriétaires de remarquables immeubles coloniaux et de nos décideurs, afin qu’enfin un système de gestion bénéfique de nos trésors ignorés ou cachés puisse voir le jour.