Une quarantaine de parlementaires venus du Bénin, de la Mauritanie, du Burkina Faso, du Sénégal, de la Guinée Conakry du Niger et du Mali prennent part depuis hier, dans la salle Awa Keïta de l’Assemblée nationale, à un séminaire international sur le travail parlementaire.
Organisé par l’Assemblée nationale française et le ministère français des Affaires étrangères en collaboration avec le l’Assemblée nationale du Mali, ce séminaire de cinq jours, s’inscrit dans le prolongement des rencontres organisées alternativement en Afrique de l’Ouest et du Centre depuis 9 ans et fait suite à celle tenue en novembre 2004 à Brazzaville.
L’occasion était ainsi bonne pour Michel Roumegoux, député du Lot et Président du groupe d’amitié France-Mali à l’Assemblée nationale française, d’exprimer ses sentiments de satisfaction pour cette 2ème rencontre dans notre capitale qui a vu la participation des pays avec lesquels, la France entretient une coopération parlementaire exemplaire.
Témoignant ainsi son attention à la situation politique en Afrique occidentale et à la nécessité d’affermir la démocratie en générale et l’institution parlementaire en particulier.
La coopération interparlementaire, dira l’honorable député du Lot, fût-elle essentiellement technique, constitue la pierre angulaire de l’action internationale de l’Assemblée nationale française.
Dès lors, il s’avère logique de donner à la coopération technique une dimension politique surtout dans un contexte historique qui a conféré aux parlements des « vieilles démocraties » des nouvelles responsabilités internationales.
Le parlement, comme un vecteur essentiel du dialogue nord-sud
En effet, il y a une quinzaine d’années, les multiples mutations qu’a connu le monde (les conférences nationales africaines, l’effondrement de l’Union soviétique, la chute du mur de Berlin) ont déclenché une vague de démocratisation des institutions politiques dans de nombreux pays du sud ainsi qu’en Europe centrale et orientale.
Ces démocraties, qui ont reconnu le rôle important du parlement français, n’ont pas manqué de solliciter son appui et son expérience.
«La variété de ces demandes montre que la procédure parlementaire en cours au Parlement français ainsi que ses méthodes d’organisation et de travail sont considérées comme des éléments de référence sous des latitudes très diverses» a-t-il martelé.
Cependant, poursuivra le député français, son institution garde à l’esprit la spécificité de ses expériences et l’originalité de ses modèles institutionnels en respectant la diversité des cultures considérée comme source d’enrichissement.
Donc « il ne s’agit en aucun cas de prétendre imposer un modèle mais, beaucoup plus humblement, d’exposer les solutions retenues par le Parlement français pour assumer ses fonctions et d’écouter en retour les présentations que vous ferez des solutions retenues dans vos Assemblées » a poursuivi l’orateur.
En tout cas, à travers ce programme l’Assemblée nationale française se veut un acteur essentiel du dialogue Nord-sud en tenant une place centrale dans la relation spécifique qui unit les pays ACP aux membres de l’Union européenne.
C’est dans cette dynamique, que l’Assemblée française organise des visites de travail pour les parlementaires et des stages pour les fonctionnaires parlementaires étrangers, réalise des missions d’évaluation, de formation et d’assistance technique.
Améliorer les compétences des parlementaires
Traditionnellement consacré aux thèmes du processus législatifs, de l’organisation du travail des commissions, ce séminaire est destiné prioritairement aux fonctionnaires appelés à servir dans les services législatifs (commissions et séance) mais il est également susceptible de concerner des fonctionnaires des services administratifs (personnel, protocole) au regard des thèmes abordés.
« Le renforcement des capacités des députés et du personnel de l’administration parlementaire est une préoccupation constante de notre parlement » fera remarquer Me Mountaga Tall, 1er vice Président de l’Assemblée Nationale du Mali, qui a présidé la cérémonie d’ouverture.
C’est ainsi que l’élu de Ségou, qui a remercié le parlement et le gouvernement français pour une telle initiative, a souhaité que cette formation puisse permettre aux députés bénéficiaires d’améliorer leurs prestations.
Auparavant, le Président du Groupe d’amitié Mali – France à l’Assemblée nationale du Mali, Moussa Dienta, l’élu de Macina avait souhaité la bienvenue aux participants africains et à la délégation française.
«Nous sommes conscients de l’importance d’une telle formation en tant qu’élus de la nation appelés à examiner et adopter les textes législatifs au nom du peuple malien».
Pour mieux accomplir ce travail noble et difficile, les députés ont besoin de technicité et l’appui de la France ne peut être que salutaire à cet égard.
«On ne peut pas faire le bonheur de l’humanité que lorsque l’homme vole au secours de l’homme» citera t-il.
C’est pourquoi, le Président du Groupe d’amitié Mali-France a exprimé le voeu que de tels séminaires de formation puisse se multiplier au bénéfice du Parlement malien et africain.
Youssouf CAMARA
05 juillet 2005