Selon Mr Hamadoun Dolo, directeur de l’ONG Mali-Enjeu
(qui oeuvre pour la promotion du bien-être des
enfants), le travail des enfants revêt des formes
diverses.
Ce sont, entre autres, le travail dans les
mines, l’exploitation des enfants dans les
plantations, la pratique de la mendicité qui exploite
des enfants d’une manière ou d’une autre,
l’exploitation sexuelle et le travail dans les usines.
Par rapport à cette dernière forme, les enfants
peuvent être exposés à des substances dangereuses ou
accomplir des tâches au-dessus de leur force physique.
Il est vrai qu’il est parfois nécessaire pour
permettre à l’enfant d’acquérir des compétences dans
le domaine agricole, de l’adjoindre aux adultes dans
les champs ou au pâturage.
Mais aujourd’hui, les
enfants y sont pour gagner leur pain, bien souvent
celui de leur famille.
« Il faut faire la part des choses entre le travail
de socialisation et l’exploitation économique de
l’enfant. Au Mali, de plus en plus, nous rencontrons
des enfants dans les champs de coton, parfois dans le
cadre familial. Mais, souvent ils y sont pour
travailler au même titre que les adultes » déclare
Monsieur Dolo.
En milieu urbain, si le contexte diffère,
l’exploitation reste d’actualité. Ainsi, les
aides-ménagères ou bonnes travaillent dans des
conditions très pénibles et sont par-là privées, à de
rares exceptions près, d’éducation et de loisirs.
Dans la rue, livrés à eux-mêmes, les enfants sont
victimes de nombreux abus. Abus qui sont souvent et
malheureusement le fait des adultes comme l’illustre
cette anecdote vécue par le Docteur Jérémie Goïta et
son équipe du « Samu Social » : « un jeune garçon avait
trouvé un emploi de revendeur de jus chez une bonne
dame. S’étant fait dérobé sa glacière, il a passé 3
mois en prison, accusé de vol par sa patronne ».
Le « Samu Social Mali », il faut le souligner, est la
branche malienne du « Samu Social France » qui apporte
un soutien médical et social aux enfants de la rue.
Assurer le bien-être des enfants, en luttant contre
toutes les formes d’exploitation dont ils pourraient
être victimes, revient peut-être à assurer à leurs
familles les moyens de s’occuper d’eux.
La tâche est
ardue, certes, mais pas irréalisable, afin que nos
tout-petits ne perdent pas définitivement le sourire.
Dédé Sangaré
30 août 2005