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Prévue pour le 18 septembre dernier, l’élection des délégués du personnel de Transrail est renvoyée aux calendes grecques par la direction générale de la société au motif qu’elle n’est pas prête. De quoi irriter le Syndicat des travailleurs du rail (Sytrail).

Les travailleurs de Transrail tiennent à l’ouverture des négociations autour de la grille salariale, l’accord d’établissement et le protocole d’accord comme à la prunelle de leurs yeux. Moins d’un an après les troubles sociaux au sein de l’entreprise et qui ont conduit au départ de l’ancien DG, François Lemieux, les négociations sur les 3 points de revendications piétinent toujours.

Pourtant, dès son arrivée, le nouveau DG, M. Peiffer, s’était engagé à organiser les élections des délégués du personnel pour à la fois avoir un interlocuteur syndical et ouvrir les négociations sur les sujets qui fâchent. Mais quelle ne fut la surprise de Sytrail de constater que plus de 5 mois après son installation, l’engagement pris tarde à se concrétiser, la date du 18 septembre annoncée pour l’élection des délégués du personnel ayant été reportée sine die par la direction qui, selon nos recoupements, dit ne pas être matériellement prête pour l’organisation de la dite élection.

Un argumentaire que réfute le secrétaire général de Sytrail, Abdoulaye Sago, qui estime qu’il y a toujours des nostalgiques de l’ancien système qui entravent la bonne marche de la chose. « C’est la date du 18 septembre dernier qui était retenue pour l’élection des délégués du personnel. Mais, c’est le même 18 que nous avons reçu une note du DG indiquant que les élections sont reportées à une date ultérieure ».

Sans l’élection des délégués du personnel, aucune négociation ne peut être ouverte sur la grille salariale, l’accord d’établissement et le protocole d’accord qui ont été à l’origine de deux grèves en juin et juillet derniers à Transrail.

« Nous ne nous retrouvons pas dans l’actuelle grille. Nous avons connu dans le passé une grille catégorielle basée sur la formation académique des travailleurs. Mais, l’actuelle grille est basée sur la cotation des postes, c’est-à-dire qu’à chaque poste de travail on attribue un niveau. Et le salaire est fonction du niveau. Plus ce dernier est élevé, plus le salaire est élevé. Et c’est cette grille qui découle de l’accord d’établissement qui a été élaboré sous le coup de la corruption de l’ancien bureau syndical qui a signé tout ce que François Lemieux voulait. Quant au protocole d’accord, il est caduc » proteste le Sytrail.

Pour le syndicat, le motif de la non-préparation matérielle invoquée par la direction ne tient pas la route. « Pour nous, le report découle de la mauvaise volonté de la direction. La date du 18 septembre n’a pas été fixée au hasard. Elle a été arrêtée de commun accord au cours d’une réunion regroupant la direction, la directrice régionale du travail, les syndicats ainsi que des travailleurs. Pourquoi alors attendre la date même de l’élection pour décider de son report ? » s’interroge M. Sago.

Face à ce comportement de la nouvelle équipe, le syndicat entend assumer toute sa responsabilité afin que les différentes revendications soient gérées une fois pour toutes au bonheur des travailleurs et dans l’intérêt de l’entreprise. « Nous savons que la direction était prête mais qu’elle n’avait pas tout simplement la volonté. Nous sommes arrivés au syndicat parce qu’il y a des problèmes. Et tant que ceux-ci demeurent, nous ne reculerons devant rien », avertit le patron de Sytrail.

Mohamed Daou

23 octobre 2007.