Voilà que depuis quelques semaines, des feux d’une nouvelle génération ont fait leur apparition comme surgi de nulle part et ont entamé une conquête rapide du terrain, à la grande satisfaction de tous les usagers de la circulation.
Il est 8 heures. Nous sommes sur l’avenue OUA au niveau de l’embranchement de la rue conduisant à la Cité des enfants. Ce carrefour était un cauchemar pour les usagers depuis que les feux ne marchaient plus. Bien que la circulation à ce moment de la journée soit intense, aujourd’hui elle est très fluide.
Des feux tricolores ont été réinstallés, plus éclatants que les anciens et animés d’une manière inédite avec notamment un feu vert qui clignote avant de passer à l’orange. Ces feux, apparemment des diodes plus résistantes et économiques que les ampoules traditionnelles, régulent la circulation sous le regard vigilant de deux policiers présents sur les lieux.
« Je suis très content qu’on ait installé les feux tricolores en cet endroit. Car il ne se passait pas de jour sans que survienne un accident. Il m’est arrivé de compter le même jour 6 accidents ici entre 6h30 et midi« , confié un des policiers tout en invitant les usagers à plus civisme.
« L’installation des feux tricolores à ce carrefour était une urgence compte tenu de la densité du trafic. Je suis très heureux que les autorités aient pris la chose en main« , commente un automobiliste qui souhaite que les policiers n’abandonnent pas les carrefours maintenant que les feux sont rallumés : « les policiers doivent rester pour aider les usagers dans les situations difficiles. Car les feux seuls ne peuvent pas réguler la circulation à cause de l’incivisme de quelques usagers de la route ».
A l’instar de cette intersection, les feux s’allument à nouveau dans les carrefours stratégiques de la capitale dans le cadre d’un programme de réhabilitation et d’équipement en feux tricolores de vingt carrefours initié par la mairie du district et l’Agence de cession immobilière (ACI).
Boubacar Diarra, le directeur de régulation de la circulation et du transport urbain (DRCTU), rappelle que la plupart des feux tricolores de la capitale ont été brisés par les vandales au cours des incidents qui ont suivi le match de football Mali-Togo en mars 2006. « Les casseurs ont saccagé de nombreux feux tricolores qui depuis n’ont pas été remis en état au vrai sens du mot », indique notre interlocuteur qui précise que les feux les plus touchés ont été ceux du boulevard de l’Indépendance, de l’avenue de l’OUA, des rues du Bar Mali, de Malimag.
« La mairie a sollicité l’aide de l’État pour réparer les feux. Mais cet appui n’est jamais venu« , constate le directeur de régulation de la circulation et du transport urbain. Boubacar Diarra indexe aussi les accidents de la circulation, les vols de câbles d’alimentation électrique, le manque de moyens pour l’entretien courant et régulier des équipements, et les conséquences des intempéries.
Prenant la mesure des dangers liés à l’absence des feux dans la circulation, la mairie et l’ACI ont élaboré un programme de réhabilitation ou d’installation des feux tricolores dans certains carrefours stratégiques de la capitale, explique Boubacar Diarra.
Ce programme a été mis marche en juillet dernier pour un coût de près de 138 millions de Fcfa. Il concerne vingt carrefours parmi lesquels plus d’une dizaine seront dotés de nouveaux équipements. Les travaux ont déjà démarré et sont exécutés par l’entreprise malienne PLM pour un délai d’exécution de 76 mois, précise Boubacar Diarra. Quinze carrefours ont déjà été pourvus de nouveaux équipements.
Les carrefours concernés par cette opération sont ceux situés non loin de la Pâtisserie Amandine, ceux de l’échangeur du Quartier Mali, de la rue Senghor à Badalabougou, de la voie d’accès au lycée Kankou Moussa, ceux de l’intersection qui mène à l’ambassade d’Algérie, de la rue qui mène à la Cité des enfants, du croisement des voie situées non loin de la mairie de Commune VI, en face de la gare routière de Sogoniko, celle la rue conduisant à l’IJA, et le square Patrice Lumumba.
Boubacar Diarra annonce que ses services ont recensé 58 carrefours dans la capitale : 41 sur la rive gauche et 17 sur la rive droite. La mairie en mis en place un système d’entretien courant qui permettra désormais de bichonner les feux tricolores du district. Il a insisté sur la nécessité d’un accompagnement de État. Des usagers, c’est du civisme qui est attendu pour protéger les équipements. Mais, ça tout le monde le sait depuis longtemps sans malheureusement ajouter à la longevité des équipements publics.
Be COULIBALY
29 Septembre 2008