Les démons hostiles à la liberté des citoyens et à la libération des énergies humaines n’ont pas encore totalement disparu. C’est le constat fait par l’atelier de Bamako sur les transitions pacifiques et démocratiques en Afrique qui recommande vigilance et engagement .
Plus de vigilance et d’engagement pour que les constitutions mises en place ne soient pas manipulées par les détenteurs du pouvoir, renforcer la culture démocratique et l’éducation à la citoyenneté sont, entre autres, les recommandations de l’atelier sur la promotion des transitions pacifiques et démocratiques en Afrique, tenu à Bamako les 25 et 26 novembre.
L’atelier a regroupé d’éminentes personnalités africaines qui ont passé au crible la problématique de l’alternance politique pacifique et démocratique dans les Etats africains. En effet, l’ère du triomphe de la démocratie n’est pas encore totale sur le continent car les obstacles à cette dernière sont toujours nombreux.
La Mauritanie a été citée comme un mauvais exemple où l’armée a bloqué récemment le processus démocratique et renversé les institutions issues des élections démocratiques de 2007. Ce comportement des armées africaines a été critiqué par les participants qui ont constaté que malheureusement dans cette atteinte à la démocratie sur le continent, les militaires ne sont jamais seuls. Derrière leur action se trouve toujours ou souvent la main invisible d’acteurs politiques civils et des intérêts géostratégiques.
Les blocages à l’alternance politique que l’Afrique a connus ont plusieurs explications d’ordre culturel, ethnique, politique et économique. Mais pour les participants, « l’Afrique doit pouvoir prouver à la face du monde qu’elle est engagée à promouvoir la bonne gouvernance et la démocratie en utilisant les ressorts culturels, traditionnels et historiques positifs et authentiques ».
Pour eux, la rencontre de la Cité des Trois Caïmans a permis de tirer une leçon importante : la démocratie est un grand chantier qui a besoin de plusieurs bâtisseurs dans toutes les contrées du continent.
Denis Koné
27 Novembre 2008
