Partager

Plus chers que les logements sociaux, ils sont cependant meilleur marché que l’auto-construction ou le recours aux agences immobilières classiques.

L’année dernière, la Commission nationale d’attribution des logements sociaux a enregistré 15 000 demandes pour l’attribution des 866 logements disponibles. Ces deux chiffres attestent largement de la pertinence du choix de construire des logements sociaux décidé par le président Amadou Toumani Touré en 2003. La stratégie nationale de logement évalue à 440 000, les logements dont notre pays a besoin d’ici 2015. Pour atteindre ce total, il faut construire en moyenne 88 000 logements par an.

Rien, qu’à Bamako, le besoin annuel est de 12 500 logements, précise Youssouf Fomba, le directeur national adjoint de l’Office malien de l’habitat. Beaucoup de ressources sont donc nécessaires pour satisfaire cette demande. Trop, pour l’État seul qui a, donc, engagé un partenariat public-privé avec des privés nationaux et étrangers. Avec le prix des matériaux qui prend l’ascenseur, il est important de soutenir les efforts de l’État. Il faut préparer le passage des logements sociaux aux logements économiques en diminuant progressivement la subvention de l’État. Le logement économique a un coût plus élevé. Il s’agit en général de logements de type F4 et F5 construits par des partenaires privés que l’État rachète et qui sont cédés aux demandeurs dans les mêmes conditions que les logements sociaux.

Plusieurs opérateurs sont en piste pour construire des logements économiques : IFA BACO, SIFMA, FORAS. Cette année les logements de type F3 seront cédés à 39.000 Fcfa par mois. Ceci tient compte des 11,7 millions de Fcfa de prix de construction, des frais bancaires de 2000 F et du fonds de garantie de 4 000 Fcfa par mois. Pour les logements économiques de type F4, la viabilisation et la construction vont coûter 25,5 millions. Il faut 85.000 F par mois pour amortir cette somme en 25 ans.

A cela, il faut ajouter 2000 F par mois de frais bancaires et 7 000 Fcfa de fonds de garantie. Ainsi le logement économique sera cédé à 94.000 F par mois. Contrairement aux logements sociaux, il sera demandé un apport personnel équivalent à 10% du prix de cession de ce type de logement. Il existe plusieurs programmes en cours de réalisation de logements économiques. La société IFA BACO est en train de bâtir 71 logements de type F4. La Société immobilière et foncière (SIFMA) a en chantier 90 logements et l’État 380 logements F4. Ainsi aujourd’hui, ce sont 541 logements économiques de type F4 qui sont en chantier à Bamako.

D’autres projets existent qui pourraient démarrer incessamment, dont 800 logements par l’État et 210 logements par la SIFMA. Mais le plus grand projet de logements économiques est détenu par une entreprise étrangère du nom de FORAS IIC qui pourrait édifier bientôt quelque 20.000 logements économiques en partenariat avec l’OMH. Youssouf Fomba note que malgré leur prix nettement plus élevé que celui des logements sociaux, les logements économiques restent beaucoup plus compétitifs que l’auto construction et le recours aux agences immobilières.

D’abord le prix de cession n’inclut que la viabilisation et la construction, le terrain étant offert par l’État. Ensuite et cela est important, il sont cédés au taux zéro d’intérêt par les banques partenaires par accompagner le programme.

Allaye Lam

Essor du 29 Septembre 2010.