Le charlatan Bassi Diarra et son élève Harouna Dembélé sont réputés dans le trafic d’ossements humains. Avec la complicité tacite de Soboua Dembélé et Amadou Dembélé, bûcheron et charretier, ils opéraient au Cabaret Sounsounkoro, précisément chez Soboua Dembélé, sis au quartier de Koko. C’est là-bas que les redoutables limiers de Koutiala les ont interpellés au moment où ils étaient en possession d’un sac contenant 50 kg d’os.
Tout est parti de la commande lancée par un inconnu, qui chargea le charretier et le bûcheron Amadou Dembélé de lui procurer des ossements humains, moyennant la coquette somme de deux millions de Fcfa. Rabatteur hors pair, notre charretier à ses heures perdues s’approcha du charlatan Bassi Diarra et son élève Harouna Dembélé, pour leur dire qu’il est chargé par son ami, N. B., dont il a refusé de dire le nom, de lui apporter des ossements humains contre deux millions de Fcfa.
Sans chercher midi à quatorze heures, Bassi Diarra et Harouna Démbélé, prirent l’engagement de donner satisfaction au client d’Amadou Dembélé dans 48 heures. Le marché conclu, Amadou Dembélé, Bassi Diarra, Harouna Dembélé et Amadou Dembélé se sont donnés rendez vous chez Soboua Dembélé. Bassi Diarra et Harouna Dembélé avaient assisté, il y a quelques mois, à l’enterrement des personnes décédées à la suite d’accident entre M’Pèssoba et Bla.
Sans plus tarder, ils se rendirent auxdits cimetières dans la nuit du 2 au 3 avril 2005. Sur place, ils déterrèrent un cadavre pour ne prendre que le crâne, l’omoplate, le bras, deux côtes et le sexe.
C’était sans compter avec la diligence de l’adjudant-chef Almamy Koné et les perspicaces sergents Sory Tangara, Zahabi Ould Daye et Moussa Sangaré de la brigade de recherche du commissariat de Koutiala qui avaient eu vent du deal qui alimentait la rumeur dans la ville. Sur ce, le sergent-chef Sory Tangara fut dépêché au cabaret Sounsounkoro.
Après une enquête rondement menée, Sory Tangara eu la certitude qu’il y a dans la ville de Koutiala une bande de trafiquants d’os. Ainsi, il donna discrètement l’alerte. A cet effet, une équipe de choc sera préparée pour épingler toute la bande au cabaret Sounsounkoro où se trouvait Bassi Diarra et acolytes au grand complet au moment de la descente des flics.
Bien que l’équipe de la brigade de recherche ait utilisé les grands moyens, il n’y a pas eu effusion de sang. Mis sous les verrous en possession d’un sac de 50 kg contenant un crâne dépourvu de chair, un avant bras, une omoplate, des côtes, un sexe masculin asséché et quelques morceaux d’une colonne vertébrale, le charlatan Bassi Diarra, son élève Harouna Dembélé, le bûcheron et charretier Amadou Dembélé et le gérant du cabaret Soboua Dembélé se sont mis à table.
Pressé de questions, le charlatan Bassi Diarra avoua qu’il n’était pas à son premier coup. Il confia même à notre adjudant-chef que beaucoup de marabouts et charlatans ignorent l’importance que peut jouer les ossements humains dans la société et dans la vie. A l’en croire, avec les ossements humains on peut traiter des fous.
Ils peuvent aussi servir de sources de richesses, régler des affaires de femmes et être utilisés pour les fétiches dans certains domaines.
Les quatre trafiquants d’os ont été placés sous mandat, le 8 avril 2005, à la citadelle du silence de Koutiala, sur ordre du procureur de la République.
Par Zhao A. Bamba, Correspondant particulier
18 avril 2005