Cette compétition avait pourtant mal débuté pour Mamah (Awa Coulibaly) et ses camarades. En match d’ouverture, disputée le 27 août dernier, elles avaient été étrillées par les mêmes Princesses par 6-2.
Une déroute qui s’expliquait largement par les conditions dans lesquelles s’est disputée cette rencontre. En effet, le Mandé était arrivé (par la route) non seulement la veille, mais l’équipe n’avait pas bénéficié de meilleures conditions d’hébergement et d’alimentation. Les joueuses avaient mangé presque à 15h avant d’aller au stade.
Pis, elles ont été victimes d’un arbitrage exécrable. Non content de priver le club de ses deux piliers (Fatim et Rokiatou Samaké expulsées pour des fautes imaginaires) au milieu et à l’attaque, le juge central avait gracieusement offert trois penalties aux Burkinabé.
On comprend alors aisément la lourde de défaite des représentantes du Mali à ce tournoi des Cinq nations.
Il a fallu que la délégation malienne menace de se retirer de la compétition avec le soutien des Togolaises et des Ivoiriennes pour que le comité d’organisation prenne des dispositions pour que les matches soient bien arbitrés.
Heureusement que nos ambassadrices s’étaient bien reprises en battant les Togolaises (2-0) et en contraignant la Juventus d’Abidjan (Côte d’Ivoire) au partage des points (2-2). Ce nul était suffisant pour disputer la finale. Une rencontre remportée de haute lutte par les Maliennes.
Mieux, la meneuse de jeu du Mandé, Rokiatou Samaké «Rose» (21 ans), s’est illustrée comme la meilleure joueuse de la compétition. Ce qui a lui d’ailleurs valu des commentaires élogieux et éloquents du correspondant de RFI dans la capitale burkinabé.
Ce sacre des championnes du Mali en titre est la première consécration malienne à ce tournoi qui a débuté il y a presque une décennie.
C’étaient les Super Lionnes d’Hamdallaye qui représentaient toujours le Mali parce que championnes du district. Mais, malgré la pléiade de vedettes nationales de foot féminin, cette formation n’a jamais réussi à inscrire son nom au palmarès de cette compétition.
L’AS Mandé doit sa participation cette année au fait qu’elle a remporté la première édition du championnat national de foot féminin organisée l’année dernière par la Fédération malienne de football (FEMAFOOT).
Ce sacre au pays des Hommes intègres est donc comme la cerise sur le gâteau de ce club pionnier du foot féminin au niveau national voir sous-régional.
Après une longue traversée du désert, il essaye de refaire surface avec ses maigres moyens, mais aussi avec l’engagement de ces jeunes dirigeants et l’ambition de ses joueuses qui ne manquent pas de talent pour honorer le pays.
Moussa Bolly
07 septembre 2005.