Tombouctou, à l’instar des autres régions a tenu les 1er, 2 et 3 septembre 2008 dans la salle de conférence de l’institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba des concertations régionales sur l’éducation. La cérémonie d’ouverture était présidée par le gouverneur de la région le colonel Mamadou Mangara. Ont pris part à cette concertation les délégations des cinq cercles de la région, les partenaires de l’école au niveau régional, les responsables politiques et administratifs, la société civile et les personnes ressources.
Trois discours ont marqué la cérémonie d’ouverture, il s’agit de celui du maire de la commune urbaine de Tombouctou Saib Mahmoud du président de l’assemblée régionale Mohamed Ag Sandy Bila et enfin le gouverneur de la région de Tombouctou le colonel Mamadou Mangara.
Le discours du maire
Le maire, dans son discours introductif, a souhaité la bienvenue et un agréable séjour à la délégation nationale et aux délégués des cercles de la région. Il a insisté notamment sur l’intérêt de ces assises pour les autorités régionales et la nation face à une crise scolaire récurrente.
Il a exprimé le souhait d’un diagnostic sans complaisance et d’une réflexion approfondie pour déceler tout les maux qui gangrènent notre système éducatif et la proposition des solutions idoines dans l’espoir d’un règlement définitif de la crise scolaire. Après ce fut le discours du président de l’assemblée régionale qui fonde tout son espoir sur des solutions concrètes pour sauver l’école du naufrage.
Il a insisté sur l’engagement et la volonté des participants composés à 90% d’enseignants, d’hommes de métiers et de terrain qui connaissent l’éducation et ses problèmes et qui seront capables des solutions sous formes de recommandations pertinentes au nom de la région de Tombouctou.
Les thèmes
Quant au gouverneur, il a prononcé le discours d’ouverture dans lequel il a souhaité encore une fois la bienvenue et un bon séjour aux différentes délégations. Il a fait l’historique de la crise qui persiste plus d’une décennie et qui a atteint son paroxysme en 2007/2008.
L’école est malade, a-t-il dit, et mise à rudes épreuves par des revendications catégorielles au risque de jeter le discrédit sur notre système éducatif. Plusieurs séminaires, conférences forum se sont succédés sans que jamais nous n’arrivions à voir le bout du tunnel.
La tenue de ce forum sur des thématiques telles que : la gestion de l’école en mode décentralisé ; la politique des langues nationales et de l’éducation non formel ; le renforcement des compétences du personnel enseignant le cadre législatif et réglementaire ; la problématique de l’enseignement privé.
Constituent un espace d’échanges et de réflexion pour un diagnostic de l’éducation et propositions de solutions concrètes, réalistes et réalisables. Le discours de la région de Tombouctou est une contribution à la résolution la crise scolaire. Après, les participants se sont constitués en trois ateliers thématiques avec des consignes pour chaque atelier.
Les ateliers
Les consignes de l’atelier 1 : qui concerne l’éducation de base, de l’alphabétisation et des langues nationales ont trait à la gestion des ressources humaines, aux programmes, aux méthodes et au contrôle pédagogique, à la gestion de l’école en mode décentralisé, à l’utilisation des langues nationales dans l’enseignement formel et non formel, au cadre législatif et réglementaire.
Celles de l’atelier 2 : relatif à l’enseignement secondaire, général, technique et professionnel portent sur l’organisation et la gestion du sous secteur de l’enseignement secondaire, technique et professionnel au contenu et à la qualité des enseignements aux rôles et responsabilités des acteurs et des partenaires du système.
L’atelier 3 : qui a en charge l’enseignement supérieur et la recherche scientifique a travaillé sur la gestion du système entre autres le pilotage du système, les ressources financières, les ressources humaines, le calendrier scolaire et universitaire ainsi que les normes pédagogiques, la déontologie, les libertés dans l’espace universitaire.
Les solutions proposées
Après identifications et analyse des problèmes les ateliers ont proposé des solutions dont : sensibiliser les parents sur l’intérêt de l’école pour les filles, créer et ouvrir des écoles professionnelles en nombre suffisant en tenant compte des spécificités de la région, restaurer l’autorité de l’Etat à tous les niveaux (Ecoles CAP, AE) par l’application des textes,
renforcer la formation initiale et continue des maîtres, redéfinir le statut du recteur et du doyen, interpeller les parents à une plus grande responsabilité, adapter les formations aux besoins du pays, accroître les ressources allouées à la recherche, respecter strictement le calendrier universitaire, se conformer aux normes horaires du CAMES, limiter les interférences de l’AEEM dans la gestion pédagogique.
Recommandations
Ainsi les participants recommandent un pôle universitaire à Tombouctou contenu des atouts : la culture de l’université ; le label de Tombouctou ; les infrastructures d’études, d’hébergement et de formation ; les relations de jumelage et de coopération décentralisée ; l’existence des manuscrits ; le statut de Tombouctou site patrimoine mondial ; les spécificités de la région.
Dans son discours de clôture, le gouverneur a pris l’engagement de veiller à ce que la région soit dignement représentée au forum national sur l’éducation. Il a félicité les participants et les a exhortés à la méditation, à la prière et aux bénédictions pour une école performante et apaisée.
Modibo KEITA, correspondant à Tombouctou
25 Septembre 2008