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Coup de tonnerre jeudi soir à la Cour constitutionnelle : les « Neufs sages », dans leur sagacité, ont décidé que Tiébilé Dramé, président du Parti pour la renaissance nationale (Parena), candidat vaincu à la présidentielle du 29 avril 2007, ne siégera pas non plus à l’Assemblée nationale lors de la prochaine législature, au motif que l’un de ses colistiers a introduit des documents falsifiés dans son dossier de candidature.

A priori, l’arrêt de la Cour paraît indiscutable. Cependant, vu la qualité de l’homme et pour qui a entendu ses récentes prises de position après qu’il eut coupé les amarres avec le pouvoir, l’on peut penser qu’il y a anguille sous roche, car il se dit que « le fautif », avec des documents similaires, avait pu faire valider son dossier en 2002. Autrement dit, il y aurait une jurisprudence. Parce que pour avoir été député (2002-2007), le candidat de l’URD aujourd’hui invalidé aurait pu, à l’instar de beaucoup d’autres, bénéficier de la « mansuétude » des juges constitutionnels. Et puis patatras !

Donc, la Cour n’est pas une œuvre de charité. Et ce n’est pas tant la qualité des hommes, leur contribution efficace au débat démocratique que l’application stricte des textes qui l’intéresse. Face à elle, il faut être droit dans ses bottes. Mais, en l’occurrence, peut-elle jurer par Dieu que tous les dossiers à elle soumis ont été passés au crible de la « virginité » des postulants ?

Il lui serait difficile de convaincre grand monde, même si des voix s’élèvent d’ores et déjà pour déplorer le fait que M. Dramé qui aurait, argumentent-elles, fait preuve de naïveté politique en étant sur la même liste que des soutiens indéfectibles à son principal adversaire du 29 avril dernier. D’ailleurs, la candidature de son colistier était-elle vraiment sincère ? Il faut en douter. Mais enfin pourquoi n’a-t-il pas été sur une liste FDR avec le RPM ?

Aussi, au train où vont les choses, beaucoup de ceux qui se réjouissent de l’infortune du Bélier en chef devront se convaincre qu’ils sont, eux aussi, loin, très loin du bout du tunnel. Il risque d’y avoir encore d’autres graves désillusions car, en Afrique, on ne s’oppose pas impunément au chef.

A bon entendeur salut !

A. M. T.

04 juin 2007.