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Face au blocage qui prévaut entre le gouvernement et les syndicats de l’école malienne pour la mise en œuvre exacte des recommandations du Forum national sur l’éducation, tenue il y a quinze mois, le Syndical National de l’Education et de la Culture (SNEC) a organisé le 11 mai 2010 à la Bourse du travail, une conférence de presse. Il s’agissait pour eux de s’expliquer face à l’opinion publique sur les points de revendications qui font divergence entre eux et les autorités.

Le secrétaire général du SNEC, M. Tibou Telly, entouré de ses camardes syndicalistes, était pour la circonstance le conférencier et a fait le tour des maux qui minent aujourd’hui notre système éducatif. D’abord, il a souligné que le Snec ne sait rien sur le plan d’action du gouvernement par rapport à l’application des 490 recommandations du forum.

Selon lui, sur le plan architectural l’édifice présente des difficultés de fonctionnalité, parce que mal saturé. « L’on s’aperçoit mieux après le passage des experts qui ont exposé et défini la démarche du gouvernement pour y parvenir. Ses déclinaisons en plan d’action sont inachevées et sa durée est illimitée. Personne ne connaît le coût du forum, ni la part réservée éventuellement aux partenaires techniques et financiers », a-t-il dit.

L’une des recommandations du forum qui pose problème pour Telly, est l’intégration des enseignants contractuels dans la fonction publique de l’État. Et l’État veut transférer d’autres enseignants dans la fonction publique des collectivités. «Cette recommandation est essentielle pour nous car elle pose de façon éloquente l’avenir des personnels à travers les statuts.

Le Snec n’est pas contre la décentralisation, mais persiste et signe que les enseignants soient logés dans la fonction publique de l’État et non des collectivités. Car on ne veut pas que les enseignants soient divisés; on veut qu’ils aient les mêmes statuts, les mêmes plans de carrière et de réglementations », a déclaré le conférencier.

Ensuite, l’orateur s’est appesanti sur le grave déficit d’écoute qui a été fait par rapport à la conduite de certaines réformes au niveau de l’éducation cette année: les examens et les cursus scolaires et universitaires.

« Si pour la suppression du certificat le changement ou la modification de certaines épreuves du DEF et du Baccalauréat, nous ne nous opposons pas, nous avons toutefois indiqué des réserves quant à la démarche. Il faut quelques préparatifs et ne pas appliquer en pleine année scolaire des changements aussi importants, surtout quand on n’est pas sûr de pouvoir. Il faut y mettre les moyens. Par rapport au LMD qui procède de la volonté d’élever le niveau des étudiants, la mobilisation des ressources est indispensable », a martelé le premier responsable du Snec.

Pour terminer, parallèlement au forum, a-t-il souligné, le Snec a des revendications qui ont fait l’objet d’accord complet, parfois en dehors de préavis de grève, qui sont sans suite. « Quinze mois passés, nous nous interrogeons sur l’avenir des recommandations.

Les commissions de travail constituées ne parviennent pas à se mettre d’accord sur les termes de leur agenda. Ceci est une source de découragement qui renforce méfiance et réticence. Le Snec tient à informer, qu’il ne restera pas longtemps les bras croisés pour se faire entendre ».

Pour le tribun, l’année scolaire et universitaire peut encore être sauvé si les grèves ne dépassent pas ce mois de mai. « Sinon nous frôlons l’année blanche qui sera catastrophique pour le pays en cette année du cinquantenaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale », a martelé Tibou Telly

Hadama B. Fofana

12 Mai 2010.