Au lendemain du Forum national sur l’éducation qui a fait de nombreuses recommandations visant la mise en œuvre par tous les acteurs de l’école « d’un nouveau contrat social », les regards sont tournés vers les syndicats d’enseignants qui ont déjà des paquets de doléances à faire aboutir en toute responsabilité.
La Coordination nationale des enseignants du secondaire (Coses) revient à la charge suite à un préavis de grève qu’elle a déposé le 20 novembre 2008 au ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme de l’Etat. La Coses menace d’observer une grève de 48 h les 10 et 11 décembre 2008 si les autorités n’apportent pas une réponse satisfaisante à ses doléances. Ces doléances sont restées sans suite provoquant une grève illimitée des militants de la Coses qui ont boycotté les évaluations et pris en otage les notes durant toute l’année scolaire 2007-2008.
La Coordination des syndicats des enseignants du secondaire exige toujours, entre autres, l’octroi d’une indemnité de logement aux travailleurs de l’enseignement secondaire, la levée des obstacles judiciaires (promotion, formation, détachement, etc), la relecture du décret n°03-324 du 6 août 2003 portant statut du personnel enseignant de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spécialisée et le payement des rappels de l’indice financière de l’augmentation de la valeur indiciaire et des avancements des professeurs contractuels au titre des années 2007 et 2008…
Le secrétaire général de la Coses, Tiémoko Dao, que nous avons joint au téléphone hier, affirme que le ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique les a, suite au préavis de grève, adressé un courrier dans lequel il demande une proposition de conciliation et d’argumentation. « Nous sommes en train de faire ce travaille », note-t-il.
L’attente qui pèse
A l’opposé de la Coses, le secrétaire général du Syndicat des enseignants du supérieur (Snesup), Dr. Abdou Mallé, indique que son syndicat attend la réception du rapport général du Forum pour se prononcer. « Pour le moment, nous sommes en train d’organiser des AG dans nos différentes structures », révèle-t-il.
Beaucoup de nos concitoyens sont convaincus que les enseignants, à travers leurs syndicats, ont un rôle majeur à jouer pour sortir l’école malienne du gouffre. C’est pourquoi ils sont nombreux à rester sur leur faim car le Forum ne s’est pas spécifiquement penché sur la responsabilité de l’enseignant et l’amélioration des conditions de vie et de travail de celui-ci.
Au cours d’une conférence de presse, le président du comité d’organisation du Forum, Pr. Salikou Sanogo, avait soutenu que l’objectif n’était pas de s’intéresser à une seule corporation. Pour lui, il s’agissait d’obtenir l’engagement de tous, y compris les enseignants. « Chacun a pris l’engagement de s’assumer et les responsabilités de chacun ont été dégagées et c’est ça le plus important », a rappelé M. Sanogo.
D’ores et déjà, l’exécution les 10 et 11 décembre de la grève de la Coses risque de ramener les uns et les autres à la case de départ, car les efforts et les temps seront encore consacrés à gérer les grèves et d’autres problèmes au détriment de l’application des réformes et recommandations du Forum pour un « contrat social pour l’école ».
Amadou Waïgalo
26 Novembre 2008