En effet, le torchon brûle entre les grands regroupements politiques et les partis de l’opposition. Ces derniers, au nombre de neuf, ont rejeté avec ferveur la proposition qui avait été acceptée par les grands regroupements, à savoir : ARD deux représentants, Espoir 2002 deux, ACC deux, partis non regroupés deux, MVD un et opposition un. Dans une déclaration rédigée le dimanche dernier, les partis de l’opposition ont fait appel au ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, le général Kafougouna Koné.
Pour départager les belligérants, le ministre Koné aura fort à faire. Il n’est pas en tout cas certain qu’il arrive à faire fléchir les grands regroupements de leur position.
Rappelant le point de vue de l’ARD, l’opposition écrivait au ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales : “l’ARD, en la personne de Me Assane Barry, déclara haut et fort qu’en réalité, c’est bien d’un partage de gâteau qu’il s’agit. La CENI, dit-il, étant le dernier souci de tout le monde, qu’on le reconnaisse ou pas, tout le monde vient à la CENI pour bouffer. L’ARD, dit-il, est forte tant à l’Assemblée nationale que sur le terrain. Il n’est pas question pour elle de céder un poste“.
Le rappel de cette prise de position est une façon pour l’opposition de justifier pourquoi elle est en rupture de ban avec les grands regroupements. Cependant, le spectre de la division a déjà gagné l’opposition car la politique de la chaise vide fait particulièrement du tort à certains.
Ainsi, le PECSAM qui a cédé sa place au BARA en 2004 ne veut pas perdre la chance de pouvoir jouir cette année du confort de siéger à la CENI. C’est pourquoi, lors de la réunion du dimanche dernier entre les partis de l’opposition, le PECSAM a refusé de signer la déclaration qui a été adressée au ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales.
Par ailleurs, ce n’est pas que l’opposition qui est divisée au sujet de la désignation des membres de la CENI. Les partis membres du regroupement Espoir 2002 sont à couteaux tirés pour la proposition d’une liste consensuelle.
C’est dire donc qu’après les quotas, la gueguerre se poursuivra au sein de chaque regroupement lorsqu’il s’agira de trouver la clé de répartition entre les différents partis politiques.
Et là, il n’est pas sûr que le ministre de l’Administration puisse réussir à démêler l’écheveau.
Soumaïla T. Diarra
20 septembre 2006.