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Depuis le début du tournoi Prize money 2010, qui a donné son coup d’envoi le 22 mars au Tennis club de Bamako, tous les yeux sont braqués sur le Franco malien Maxime Amadou Kouyaté dont la première prise de contact avec un court de tennis africain pourrait bien se transformer en un set gagnant. En tout cas, tous les espoirs maliens reposent sur cette nouvelle découverte de la fédération malienne de tennis.

Maxime Amadou Kouyaté est un Français d’origine malienne né le 24 novembre 1989 au Mans de Amadou Kouyaté, un Malien de Ségou et Michelle Kouyaté, une Française.

C’est un de ses oncles, le commandant Modibo Kouyaté, qui l’a mis en contact avec la fédération malienne de tennis. Venu récemment en vacances à Ségou pour voir ses grands parents, l’occasion a été mise à profit par les deux parties pour une prise de contact directe.

Le courant est vite passé entre le président de la FMT, Mohamed Oumar Traoré et le jeune Maxime, celui-ci ayant tout de suite accepté la proposition de celui-là de porter le maillot national du Mali. Avec, comme entrée en matière, le tournoi Prize money 2010.

Après être reparti en France pour chercher la bénédiction de ses parents, Maxime est à Bamako depuis le 18 mars pour honorer sa parole. La FMT a, entre-temps, mis la forme à son invitation.

Le public malien peut d’autant plus compter sur lui que Maxime Kouyaté justifie (déjà) d’un parcours valable dans la discipline, qu’il a embrassé à l’âge de 4-5 ans.

Il raconte que chaque année, pendant les vacances avec ses parents, il jouait au tennis à la plage. Sur les conseils d’un observateur, ses parents l’inscrivent dans un club de tennis, la Flèche.
En 1998, il participe à son premier tournoi et remporte le tournoi de la Flèche. Puis, il égrène les succès avec 6 titres de champion du département de la Charte.

A 18 ans, il participe au championnat des juniors à Roland Garros. Cette première expérience avec l’élite française n’a pas été du tout mauvaise. En simple messieurs, Maxime a été éliminé dès le 1er tour, mais en double, il atteint les 1/8èmes de finale.

L’avantage, c’est qu’il s’est frotté aux « Grands ». Et Maxime nous révèle qu’après Roland Garros, il a aligné les succès et les titres dans tous les tournois dans le département de Maine-Loire.

Voilà le palmarès qui nous fait dire que Maxime Amadou Kouyaté peut offrir au Mali son troisième Prize money après ceux de 2002 et 2003 remporté respectivement par Dramé et Yaya Traoré.

Le handicap qui pouvait se présenter à lui, c’est qu’il devait découvrir des adversaires qui n’ont pas forcément le même style de jeu que celui auquel il est habitué dans l’hexagone ; ainsi que des joueurs rompus à ce circuit Prize money dont beaucoup viennent de boucler le tournoi de Dakar. Il y a aussi la chaleur, torride en ce moment.

Mais, pour le moment, rien de tout cela ne semble l’arrêter dans sa marche en avant. En effet, lors de sa première apparition sur le court, le 22 mars à 17h, il a fait d’une bouchée le Malien Demba Camara, 6/0, 6/0.
Mardi matin, en 1/8 de finale, il a éliminé facilement, le champion burkinabé, Dabiré Sansan, récent vainqueur de la 1ère étape du circuit de Dakar. Score : 6/3, 6/3.

Dans l’après-midi, en ¼ de finale, il a fait tomber un autre grand nom du tennis malien de l’heure, Dramane Bagayoko, 6/2, 6/3.
Au moment où nous mettions sous presse hier, il affrontait en ½ finales Mamadou Kéïta dit Tchio Tchio, le frère de Batiékoro Kéïta, champion du Mali, mais éliminé mardi en ¼ de finale par le Sénégalais Daouda N’Diaye, triple vainqueur du circuit malien en 2005, 2006 et 2008.

Celui-ci affrontait hier en deuxième ½ finale le Burkinabé Zakaria Lonfo. L’enseignement principal, c’est que cet après-midi, on retrouvera un Malien en finale. Maxime ou Tchio Tchio ? Vous le savez déjà.

Cette année le circuit malien du Prize money a enregistré un record absolu de 50 participants dont 23 étrangers. Ces chasseurs de prix sont venus de 9 pays dont le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, et la France.

Si Maxime Amadou Kouyaté déroule le dixième des qualités de sa grande idole, à savoir N°1 mondial, le Suisse Roger Federer, il n’aurait aucune peine à survoler la compétition. Pour le bonheur du tennis malien et de son sponsor officiel, la SOTELMA Sa.

Tout compte fait, en cas d’échec, une session de rattrapage se présente avec la 2è étape qui débute ce matin même. La finale se jouera dimanche. Cette 2è étape est encore plus alléchante, car le vainqueur touchera 700 000 FCFA (contre 450 000 FCFA pour la 1ère étape), et même les 1/8è de finaliste sont récompensés.

Souleymane Diallo

25 Mars 2010.