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Le 6 Septembre 2008, le Réseau Malien des Consommateurs de la Téléphonie Mobile (REMACOTEM) a animé une rencontre de presse pour clarifer sa position vis-à-vis des deux sociétés de téléphonie mobile : MALITEL et ORANGE-Mali.

Cette rencontre, qui s’est tenue au Centre Islamique de Hamdallaye, portait particulièrement sur un thème à cinq volets, tous importants tant pour la population que pour les consommateurs de téléphonie mobile.

En effet, ces volets concernent la “cherté et l’arnaque autour de la téléphonie“, la “problématique de l’entrée des citoyens maliens dans le capital d’ORANGE-Mali à une hauteur logique, suffisante et juste pour une société de droit malien”, la “problématique de l’accès universel (NTIC)”, la “place des télécommunications dans la vie socio-économique d’un pays émergeant comme le Mali”, et les “enjeux réels de la privatisation de la SOTELMA : place et rôle des opérateurs économiques locaux dans cette structure“.

Selon le président du REMACOTEM, le Docteur Adama Traoré, le réseau a obtenu son récépissé le 6 Septembre 2006. La journée du 6 Septembre 2008 consacre donc le deuxième anniversaire de sa naissance que ses responsables ont préféré célébrer par l’information de l’opinion nationale, par rapport à leur position vis-à-vis des deux sociétés de téléphonie mobile.

Il a été constaté que des sociétés existant au Mali viennent d’ailleurs : elle s’implantent dans le pays, vendent et partent“, a indiqué le président du réseau. “C’est cet état de fait qui a conduit à la création du REMACOTEM en Septembre 2006”, a précisé le Dr Adama Traoré, avant d’insister : “Le mobile n’a jamais développé un pays. Ce qui explique l’hémorragie financière que le Mali est en train de subir“.

Un point sur lequel le président du réseau s’est particulièrement appesanti : le REMACOTEM, selon lui, vise uniquement la défense des consommateurs de la téléphonie mobile. Et de lever l’équivoque : “Nous ne sommes pas des xénophobes !”. Selon lui, les profits financiers réalisés par les deux sociétés de téléphonie mobile doivent rester au Mali. Comme pour dire qu’il faut éviter une sorte de fuite de capitaux. Toute chose qui a incité le docteur économiste Adama Traoré à déplorer certaines anomalies dans la gestion des deux sociétés.


Des constats du réseau

Au Mali, l’ouverture des sociétés de téléphonie mobile a été mal entamée, a-t-il constaté. Au niveau de la Douane, il n’y a aucune disposition de contrôle de ces énormes exonérations accordées à IKATEL. C’est que pendant cinq ans, cette société n’a payé aucun droit ni taxe, pour avoir donné 100 milliards de francs à l’Etat, a-t-il soutenu.

Aux dires du président du réseau, on a découvert qu’il y avait une grande quantité de produits qui n’ont rien à voir avec les exos. Et d’ajouter : “Nous n’avons pas les moyens matériels et techniques pour évaluer la gestion d’IKATEL. Et on ne connaît toujours pas les quantités réelles dégagées par cette société“.

Au niveau d’ORANGE-Mali, le Vérificateur Général ne dispose pas de pouvoir d’investigation. Et au moment où la société ORANGE -Mali refuse de payer la TVA, elle engrange 20 milliards de profit. Tels sont, entre autres, les constats relevés par le président du REMACOTEM.

Des constats appuyés par son vice-président, M. Guindo, qui a expliqué les procédures des télécommunications (réseaux, câbles, connexions…) et évoqué les relations entre les télécommunications et la santé, l’éducation, la sécurité, l’information…, tout en insistant sur les effets néfastes des télécommunications sur ces secteurs de la vie sociale.

On ignore encore le nombre exact des Maliens vivant à l’intérieur et à l’extérieur du pays, tout comme celui des nationalités qui y résident, a constaté le vice-président du réseau. Il a indiqué qu’il n’est pas normal que la télévision malienne soit sur satellite, et que ce soit le budget d’ORANGE qui serve de publicité à ORANGE-Mali. Il a enfin invité tous les Maliens à une prise de conscience sur les enjeux de la téléphonie mobile.

Notons, par ailleurs, que le REMACOTEM est présent dans 692 Communes du pays.


Oumar DIAWARA

08 Septembre 2008